L'art n'est il qu'une longue plainte ?
Publié le 27/02/2008
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Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art « désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau. Aujourd’hui, par art nous entendons plutôt une activité créatrice gratuite, mais sérieuse, qui représente dans des œuvres un état de la sensibilité et de la pensée d’une époque, en s’opposant à la fois à la disgrâce qui frappe les activités techniques utilitaires, jugées serviles, et à la futilité des activités ludiques vouées au divertissement. Ni labeur, ni distraction, l’œuvre d’art incarne et suggère un sentiment de la vie. Une plainte est une parole provoquée par une douleur physique ou morale. Si nous décomposons les sèmes (c'est-à-dire les unités de significations attachées à un mot) du mot plainte, nous en distinguerons deux principaux. La plainte est d’abord un phénomène d’expression : expression d’une souffrance, un moyen d’extérioriser un malheur subjectivement ressenti. Et la plainte est aussi une posture passive : elle est l’état d’un sujet qui renonce à l’action et se voue à la déploration d’un évènement passé. Si nous posons la question « l’art n’est-il qu’une longue plainte ? « nous présupposons deux choses : d’une part, que l’art est une longue plainte, que cette caractérisation lui convient parfaitement, ce qui mérite une attention de notre part. D’autre part, nous présupposons également que l’art ne se réduit peut être pas à cette définition, qu’il est sans doute autre chose qu’une longue plainte. Nous nous demanderons donc si la définition « l’art est une longue plainte ? « est véritablement acceptable, et quelles autres définitions concurrentes nous pouvons donner à l’art.
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