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L'ART EST-IL UNE TRANSFIGURATION DU REEL ?

Publié le 31/08/2009

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Certes, il existe indéniablement une part d'artifice dans l'art ; cf. la perspective, qui vise à procurer l'illusion de la profondeur ; le renflement des colonnes grecques au tiers de leur hauteur, qui les fait paraître parfaitement cylindriques ; les percées illusionnistes et autres peintures en trompe-l'œil des artistes maniéristes du XVIe siècle, peintures qui, à l'instar de celles qu'a réalisées Mantegna (1431-1506), vont emplir l'Italie tout entière et recher¬cher délibérément l'effet de surprise chez le spectateur.

« La part de l'illusion Certes, il existe indéniablement une part d'artifice dans l'art ; cf.

la perspective, qui vise à procurer l'illusion de la profondeur ; le renflement des colonnes grecques au tiers de leur hauteur, qui les fait paraître parfaitementcylindriques ; les percées illusionnistes et autres peintures en trompe-l'œil des artistes maniéristes du XVI e siècle, peintures qui, à l'instar de celles qu'a réalisées Mantegna (1431-1506), vont emplir l'Italie tout entière et rechercherdélibérément l'effet de surprise chez le spectateur.

Hegel : la mission de l'œuvre d'art n'est pas l'imitation Hegel a souligné fortement que ce n'est pourtant pas dans l'acuité d'une ressemblance que réside le ressortessentiel de la jouissance esthétique.«En disant, d'une façon abstraite, qu'une œuvre d'art doit être une imitation de la nature, on semble vouloirimposer à l'activité de l'artiste des limites qui lui interdisent la création proprement dite.

Or [...] même en imitant lanature aussi exactement que possible, on n'arrive jamais à obtenir une reproduction rigoureusement fidèle desmodèles.

[...] Une œuvre d'art peut bien se contenter de n'être qu'une imitation ; mais ce n'est pas en cela queconsiste sa tâche, sa mission» (Introduction à l'esthétique, 1820-1829). Expressivité de l'œuvre d'art «La mission de l'art, écrit Balzac dans Le Chef-d'œuvre inconnu (1832), n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer !».

L'artiste n'est «pas un vil copiste, mais un poète ! Autrement un sculpteur serait quitte de tous sestravaux en moulant une femme ! [...] Nous avons à saisir l'esprit, l'âme, la physionomie des choses et des êtres».

% Et c'est dans ce même sens qu'il faut entendre la formule de Malraux, déclarant que l'art est «ce par quoi les formesdeviennent style» (Les Voix du silence, 1951) ; c'est parce que l'art exprime plutôt qu'il ne copie, que toute forme réelle (la sorcière de Goya, tout autant que la Vénus de Botticelli ; le pendu de Callot, tout autant que l'enfant deCorrège) peut devenir belle esthétiquement : l'art donne un sens à la laideur elle-même.. »

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