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L'art est-il religieux?

Publié le 05/02/2014

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15.XI.2013 Sonia Vaillant N.B. : L'art = l'architecture, les « arts visuels « (peinture, dessin), la sculpture, la musique, la littérature (poésie), les « arts de la scène « (danse, théâtre, cirque), le cinéma, la photographie, la radio, la télévision, la bande dessinée. Sujet de dissertation L'art est-il religieux ? Introduction Dans une lettre à Franz X. Kappus du 23 avril 1903, le poète autrichien Rainer-Maria Rilke, dans le recueil posthume connu sous le nom de Lettres à un jeune poète, énonce le conseil suivant : « Lisez le moins possible d'ouvrages critiques ou esthétiques. Ce sont, ou bien des produits de l'esprit de chapelle, pétrifiés, privés de sens dans leur durcissement sans vie, ou bien d'habiles jeux verbaux (...). Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. « Outre l'interdiction pour Rilke de lire des ouvrages critiquant les oeuvres d'art, ce qui est à l'oeuvre dans ce conseil, quoique de manière implicite, sont deux références, l'une à la religion, l'autre au religieux. L'expression du sens commun employée par Rilke, « l'esprit de chapelle «, trouve son origine dans la tentative propre de chaque religion de vouloir avoir partie prenante sur l'art en lui imposant son propre discours. Néanmoins, l'invitation à aimer les oeuvres d'art ne renvoie pas à la religion mais à la dimension du religieux dans le sens où l'artiste en s'adressant directement à l'homme qui est face à son oeuvre d'art suscite un sentiment d'amour. Et ce sentiment d'amour en oeuvre d'art ne peut ainsi donc se comprendre que si on fait le lien avec le caractère religieux de chaque oeuvre. Mais seulement est-il juste et vrai d'affirmer que toute oeuvre d'art appartient au religieux ? Y a-t-il nécessairement du religieux dans l'art ? La question de savoir si l'art est religieux pose d'emblée la question de l'essence de l'art comme partie prenante du religieux. Le sujet présuppose ici l'art en général, que ce soit la peinture, la photographie, le cinéma, et non pas un art en particulier. Ainsi on est amené à se demander ce qu'il y a de religieux dans un film. Ce sujet interroge donc la nature des relations entre l'art et la religion. Seulement, il ne s'agit pas ici d'interroger de façon distincte l'art et la religion, mais bien de comprendre en quoi l'art relève du religieux, dans quelle mesure il est dans la nature de l'art d'être religieux. Ainsi la question de la distinction entre religion et religieux se pose. Si on peut définir provisoirement la religion comme étant un système de croyances et de pratiques rituelles propre à un groupe social et impliquant la reconnaissance d'un pouvoir ou d'un principe comme lui étant supérieur, le terme de religieux, quant à lui, renvoie au phénomène de religion, c'est-à-dire qui manifeste le sens du divin, le sentiment du sacré, possédant par là à lui seul une dimension de transcendance. Le religieux s'oppose donc au profane, qui n'a pas de caractère sacré. L'artiste serait ainsi celui qui semble être inspiré par des sentiments religieux (ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il croit en une religion) ou qui est propre à en inspirer par la création de son oeuvre. Mais on pourrait se demander en vue de quoi l'art, que l'on peut définir provisoirement ici comme l'ensemble des activités humaines visant à produire des oeuvres, serait religieux. Autrement dit, quelle est la fin de tout art religieux ? Est-elle purement ornementale, esthétique, visant à satisfaire le plaisir des sens, ou relève-t-elle de quelque chose de l'ordre social, comme si l'art religieux avait pour fin ultime de relier les hommes entre eux ? A l'instar de l'oeuvre d'art qui s'adresse à la pensée et au coeur de l'homme, le religieux fait appel à l'intériorité même de l'être humain, ce qui explique que la réponse de la finalité de l'art religieux, de sa destination, ne peut que se trouver dans le complexe ensemble que constitue l'humanité. De là le postulat d'une consubstantialité à l'oeuvre entre l'art et le religieux, consubstantialité entendue comme interdépendance intrinsèque de par leur nature même dans la mesure où le religieux est nécessaire à l'existence de tout art et de toute oeuvre d'art (consubstantialité = l'art et le religieux sont de même nature). [Problématique] Le fil conducteur de ce devoir sera donc de s'interroger : Dans quelle mesure les liens unissant l'art et le religieux sont-ils consubstantiels ? Ainsi, il s'agit, dans un premier temps, d'explorer la manifestation des liens entre l'art et le religieux. L'art semble religieux, mais l'est-il vraiment et essentiellement ? Ne s'agit-il pas plutôt d'un ascendant de la religion sur l'art. Dans un second temps, on étudiera dès lors que si le religieux fait partie de la définition de l'art, s'il est à l'oeuvre dans l'art, c'est parce qu'un sentiment du religieux anime l'artiste qui devient, dès lors, un personnage sacré, créateur d'un monde, délivrant un me...

« l’ensemble des activités humaines visant à produire des œuvres, serait religieux.

Autrement dit, quelle est la fin de tout art religieux ? Est-elle purement ornementale, esthétique, visant à satisfaire le plaisir des sens, ou relève-t-elle de quelque chose de l’ordre social, comme si l’art religieux avait pour fin ultime de relier les hommes entre eux ? A l’instar de l’œuvre d’art qui s’adresse à la pensée et au cœur de l’homme, le religieux fait appel à l’intériorité même de l’être humain, ce qui explique que la réponse de la finalité de l’art religieux, de sa destination, ne peut que se trouver dans le complexe ensemble que constitue l’humanité.

De là le postulat d’une consubstantialité à l’œuvre entre l’art et le religieux, consubstantialité entendue comme interdépendance intrinsèque de par leur nature même dans la mesure où le religieux est nécessaire à l’existence de tout art et de toute œuvre d’art (consubstantialité = l’art et le religieux sont de même nature). [Problématique] Le fil conducteur de ce devoir sera donc de s’interroger : Dans quelle mesure les liens unissant l’art et le religieux sont-ils consubstantiels ? Ainsi, il s’agit, dans un premier temps, d’explorer la manifestation des liens entre l’art et le religieux.

L’art semble religieux, mais l’est-il vraiment et essentiellement ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un ascendant de la religion sur l’art.

Dans un second temps, on étudiera dès lors que si le religieux fait partie de la définition de l’art, s’il est à l’œuvre dans l’art, c’est parce qu’un sentiment du religieux anime l’artiste qui devient, dès lors, un personnage sacré, créateur d’un monde, délivrant un message.

Finalement, c’est bien la question de la finalité du religieux dans l’art qui se pose : n’est-ce pas la finalité d’une adresse universelle et totale d’un discours, d’une parole, qui se recueille en chaque homme ? I.

L’apparence de l’essence religieuse de l’art «Art» vient du grec tecknê qui signifie d’abord un savoir-faire, une habileté.

Et c’est ce sens qu’a retenu le latin, le mot "ars" désignant le savoir-faire matériel, ce qui correspond à notre terme actuel de ’’technique".

L’Art désigne donc toute activité avisée, toute manière appropriée de fabriquer quelque objet ou d’agir utilement, ce qui s’oppose à la nature.

Ainsi l’objet de l’art peut être matériel (un meuble) ou intellectuel (un discours).

Mais l’art désigne aussi la création d’objets esthétiques, et c’est ce sens qu’on va retenir ici.

Par ailleurs, le religieux, qu’on a définit en introduction comme étant la manifestation du sacré, se comprend ici dans son sens strict, à savoir que tout art est religieux dans la mesure où il aborde un thème de la religion.

L’art qu’on peut qualifier d’ancien était d’emblée religieux c'est-à-dire que la religion était son premier but.

Ainsi Pindare quand il compose ses poèmes que sont les Olympiques a à cœur, à travers sa création, d’honorer les dieux de la cité.

De nos jours en revanche, si on va dans le sens de cette définition du religieux, on peut affirmer que l’art est profane car la religion n’est pas le but principal visé, parfois elle ne l’est pas du tout.

Mais revenons à l’art religieux en tant qu’il se manifeste comme tel dans l’Antiquité.

On peut se demander quelle est la manifestation en art du religieux ? Est-ce que c’est la capacité d’un art à représenter de manière la plus parfaite possible la réalité qui le fait être, dans son essence même, religieux ? Le statut de l’image, et plus précisément de l’imitation, est ici en jeu.

Et n’est-ce pas l'opinion la plus courante que l'on se fait de la finalité de tout art, à savoir qu'elle vise à imiter la nature ? La valeur de l'œuvre d'art se mesurerait par conséquent par son degré 2. »

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