l'art est-il l'affaire de tous ?
Publié le 22/10/2005
Extrait du document
«
Les exigences de l'art
Même en supposant une démocratisation véritable de la culture, l'art adresse un certain nombre d'exigences à sonpublic.
• La culture de la sensibilitéLa sensibilité esthétique, c'est-à-dire la capacité à apprécier et à comprendre la beauté de l'art, suppose d'abordqu'on la cultive, qu'on la développe, qu'on la nourrisse.
Une sensibilité qui n'est pas stimulée par la fréquentationeffective de l'art s'atrophie.
Ceux à qui l'art s'adresse doivent se donner les moyens de l'apprécier.
• Les références culturellesIl en va de même pour les références culturelles : l'art, souvent, s'adresse en priorité à un public muni de certainsrepères culturels; les autres ne pourront spontanément apprécier cet art dans toute sa richesse et devront fournirun effort supplémentaire.
C'est par exemple le cas pour un Européen découvrant le théâtre nô.
• Un art aristocratique ?Enfin, certains artistes sont volontairement exigeants et revendiquent un public très élitiste.
On peut penser ici auxpoètes « parnassiens » du XIXe siècle (autour de Leconte de Lisle) ou à la poésie de Mallarmé, qui se veut «hermétique », c'est-à-dire accessible seulement au prix d'un itinéraire initiatique quasi religieux.
L'art revendiquealors hautement sa différence par rapport aux objets de consommation.
Si, au moment de sa production, une oeuvre semble s'adresser à un public restreint trié sur le volet, l'évolution dugoût peut en faire plus tard un « classique ».
• La sélection par le tempsL'étendue du public qui reçoit une oeuvre peut varier considérablement : Van Gogh n'a quasiment pas vendu detoiles de son vivant mais rares sont à présent les personnes qui n'ont jamais aperçu la reproduction d'un de sestableaux; à l'inverse, tel ouvrage très populaire lors de sa parution peut sombrer dans l'oubli et n'être plus appréciéque par quelques connaisseurs.
• À chacun son art?Doit-on alors dire que l'artiste ne s'adresse à personne en particulier ou alors seulement à lui-même, et que chacunapprécie l'art de son choix sans être tenu d'apprécier toutes les oeuvres d'art? Il est certain que les productions del'art sont trop variées, trop hétérogènes pour que chacune puisse réellement prétendre être appréciée par tous; dumoins chacun doit-il pouvoir être à même, parfois au prix d'un effort de formation, de comprendre ce qui en fait uneoeuvre d'art.
Conclusion
La réception de l'art est par conséquent plus différenciée et demande un travail culturel plus grand quel'émerveillement devant les beautés de la nature.
L'art s'investit dans une époque, un climat social, il s'insère dansune atmosphère spirituelle et intellectuelle déterminée : il s'adresse donc chaque fois d'abord à un public donné ouen tout cas se définit par rapport à une époque donnée; mais toujours, en tant qu'art, il transcende ces conditionsparticulières et peut être compris bien au-delà de son lieu et de son temps originaires..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- En art, tout est-il affaire d'apparence ?
- L'art n'est-il qu'une affaire de croyance ?
- L'art est-il une affaire de goût ?
- En art, tout est-il affaire de style ?
- L'art n'est-il qu'affaire que de technique ?