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L'art est-il de l'ordre de l'évasion ou bien ne nous confronte-t-il pas, au contraire, à du réel?

Publié le 07/10/2013

Extrait du document

Ni l'imagination, ni l'intelligence ne sont capables, à elles seules, de

rendre compte de l'expérience de l'oeuvre d'art. L'art ne se saisit ni par

le concept, ni par le fantasme, encore moins par les seuls sens: il se

distingue par le fait qu'il se dérobe, nous échappe et nous confronte

ainsi à un réel qui dépasse aussi bien les intentions de l'artiste que les

attentes de son public. Mais la transcendance artistique ne se manifeste

pas seulement dans la contemplation de ses oeuvres. La question de la

réalité de l'art doit en effet aussi s'envisager sous l'angle de la création.

En quoi l'art est-il pour l'artiste une expérience de réalité? Si un peintre

s'en tenait à ses images intérieures et si son travail ne consistait qu'à

transposer ses rêveries, sans doute ne resterait-il qu'un créateur virtuel.

Le processus de création engage certes l'imaginaire d'un homme mais

en le soumettant surtout à un travail qui au bout du compte produira

tout autre chose que l'image qui en a été l'impulsion.

« pas difficile de montrer que ce monde est très relatif et éminemment subjectif: pouvons-nous être sûrs de voir, de sentir, d'entendre les choses comme notre voisin? Si le réel est ce que nos sens nous livrent, il se pourrait qu'il y ait autant de réalités que d'individus sensibles.

La per­ ception n'est donc pas un critère fiable de réalité.

À quoi pouvons-nous savoir alors que du réel existe et que notre vie n'est pas qu'un songe? Sur quelle pierre de touche pouvons-nous distinguer le rêve de la réalité? Ce qui, dans l'expérience, nous confronte au réel, ce n'est pas l'image que nous nous en faisons mais ce qui résiste à notre désir et fait échec à nos attentes.

Le réel est ce qui nous contraint et, si nous pouvions tout faire, nous ne pourrions plus savoir où commence ni où finit le pays des chimères.

Le poids de la réalité de l'expérience se mesure à la somme des impossibilités qu'elle représente pour nous.

Le sujet n'in­ vitait pas à problématiser en elle-même la question de la réalité mais nous avons voulu, par ces considérations préalables, prévenir une approche trop naïve de cette notion .

., Comment comprendre la métaphore d'une «évasion de la réalité»? D'après ce que nous venons de dire, une telle échappée reviendrait à ne plus ressentir le poids des choses et à se libérer de toutes les contraintes qu'impose l'existence.

Ne plus faire l'expérience du réel, c'est ne plus évoluer ailleurs que dans l'univers du rêve.

Est-ce donc la fonction de l'art de nous engager dans un imaginaire où rien ne résiste à la force de nos désirs? L'art est-il de l'ordre de l'évasion ou bien ne nous confronte-t-il pas, au contraire, à du réel? Alternative qu'il faut explorer non seulement du point de vue du créateur mais également de celui à qui s'adressent les œuvres d'art.

PLAN Introduction 0 L'art de la fuite A - En quoi le réel nous enferme-t-il? B - Dans quelles mesures les images de l'art nous libèrent-elles? 0 Réalisme de l'art A -L'art en rupture avec l'imaginaire B - La dure réalité de la création 0 L'art, une évasion sous surveillance A - L'art est toujours transgressif B - L'art comme formation de compromis Conclusion. »

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