l'art est-il au service d'une beauté naturelle ?
Publié le 10/01/2015
Extrait du document
«
De plus, l'artiste ne s'interroge pas sur la portée de son oeuvre à travers différents lieux et différentes époques :
« La question de savoir si et comment son produit pourra être conservé et transmis à des époques à venir ou
être porté à la connaissance d'autres peuples et d'autres pays, ne l'intéresse pas ».
Il ne cherche pas à ce que
son oeuvre révolutionne les courants artistiques des générations à venir, contrairement aux inventions
scientifiques destinées à être diffusées le plus possible, mais désire juste être satisfait de son travail et
satisfaire ses spectateurs en contemplant une oeuvre pleine de beauté.
Enfin, l'artiste requiert de l'habileté et de l'ingéniosité pour livrer une imitation corrigée voire améliorer de la
nature d'où le terme « artifice ».
En effet il ne dispose pas des mêmes procédés que la nature pour la
représenter donc la création de son oeuvre est perçue comme un défi dont il se réjouit lorsqu'il l'a surmonté.
Ayant pris conscience de ses capacités et de son talent, l'artiste considère qu'il a « imité Dieu, dispensateur de
bonheur et démiurge ».
En effet, Dieu a organisé l'univers à partir d'une matière pré-existante et l'artiste a
organisé son oeuvre à partir d'une imitation de la nature, tous deux ayant pour objectif de rendre les hommes
heureux.
C'est donc dans la poétisation de son oeuvre que l'artiste est le plus joyeux.
Or cette satisfaction tend à être subitement renversée : « Mais cette joie et cette admiration de soi-même
ne tardent pas à tourner en ennui et mécontentement ».
En effet, l'imitation immobilise et mortifie la nature et
même si elle est parfaite, la reproduction requiert du talent et de l'habileté car la beauté de la nature repose sur
son caractère éphémère.
La nature évoluant constamment, l'ennui provient en partie de l'absence de
changement.
Du côté des spectateurs, la joie est réelle or cet engouement pour l'oeuvre dure peu de temps car
sa contemplation reflète seulement une nature figée c'est pourquoi Hegel souligne l'existence de portraits
« dont on dit assez spirituellement qu'ils sont ressemblants jusqu'à la nausée ».
L'art procure donc de la
satisfaction qui vient à s'évaporer rapidement en raison de la lassitude qu'éprouvent les spectateurs lors de la
contemplation d'une même oeuvre.
Enfin, le principe essentiel de la nature étant la vie, l'art ne pourra jamais que proposer une caricature de
la nature.
Dès lors, « la joie que procure une imitation réussie ne peut être qu'une joie très relative » car ce que.
»
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