L'art éloigne-t-il du réel ?
Publié le 02/01/2005
Extrait du document
b) « Pas de surface vraiment belle sans une terrifiante profondeur « (Nietzsche). L'art, défi et déni de l'abîme est accès apotropaïque à la vérité.
c) C'est ce choc de l'oeuvre d'art qui d'un coup nous arrache à notre monde familier que Heidegger interprète comme le choc insolite du « il y a « (l'ekphanestaton). L'art n'est pas d'abord forme et figure : ce qu'il fait briller ou resplendir, c'est qu'il y a de l'étant présent. Mais comme on le voit, on ne peut parler du beau sans utiliser le lexique du sublime.
III - L'illusion esthétique
a) « Le beau ne plaît ni ne déplaît, il arrête «, écrivait Alain ; c'est à la modalité plus ou moins brutale de cet arrêt que pourrait se référer la distinction du beau et du sublime. Si l'oeuvre belle est un jeu, elle n'est pas qu'un jeu, en tant justement qu'elle touche à la limite (sub-limis), qu'elle ravit et ravage, « comme la foudre « (Longin).
b) Inversement le sublime dans son sérieux demeure un jeu : le spectateur ne doit pas être menacé par le spectacle sublime. Le sublime doit s'allier au beau sinon l'étonnement se transforme en épouvante. La delightfull horror (Burke) que connaît celui qui échappe de justesse à la mort est un « flirt « avec le terrible.
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