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L’art cours Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?

Publié le 07/05/2024

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« L’art Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Le jugement esthétique est-il subjectif ? L’art est-il l’œuvre d’un génie ? L’art a-t-il une fonction ? À quelle vérité l’art nous permet-il d’accéder ? L’art a-t-il un sens et une valeur qui le distingue des autres domaines de l’activité humaine ? Ou bien n’est-il qu’une activité parmi d’autres qui l’apparente au travail et à la technique ? 1.

Définition du concept L’art regroupe un ensemble de moyens conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin. → L’art s’oppose au naturel puisqu’il est le produit de la main de l’homme.

Il renvoie donc à l’artificiel ou encore au culturel. → L’art, techne en grec, désigne non seulement le savoir-faire de l’artisan, qui maîtrise une technique, mais aussi la création artistique de l’artiste, qui crée la beauté grâce à son talent ou à son génie.

Quant aux œuvres d’art, visant uniquement le beau, elles n’ont pas d’utilité. → Le terme art désigne aussi bien la technique, le savoir-faire que la création artistique, la recherche du beau. → Si l’intention de l’art est bien de produire le beau, on pourra s’interroger sur l’activité qui permet de le juger comme tel, c’est ce qu’on appelle “le goût”.

Seulement cette capacité de juger a-t-elle vraiment un sens si chacun la conçoit comme une faculté d’apprécier ce qui est propre à chacun ? Le dicton “des goûts et des couleurs on ne discute pas” semble alors manifester la subjectivité et la relativité des goûts de chacun.

Si à l’inverse, l’on considérait que le “beau” n’est pas relatif au goût de chacun, alors quel sens pourrait avoir l’universalité réclamée du jugement esthétique ? → L’art contemporain a inauguré une période de crise qui est la crise de notre civilisation puisqu’elle a perdu en grande partie ses repères.

Fontain, Marcel Duchamp -> dérive du sens → L’art est une création spirituelle et un regard attentif et singulier sur le monde. → L’art n’est pas la réalité : il transmet le regard singulier de l’artiste du monde. → Le travail artistique peut être envisagé comme le résultat d’une compétence technique, la manifestation d’une époque, ou à l’inverse comme le fruit du génie individuel de l’artiste. → Sont considérés traditionnellement comme arts l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, la danse, la poésie + le « 7ème art », le cinéma et la photographie le 8ème.

Cette pluralité des arts est définie par Hegel.

Mais selon les époques, des activités techniques sont utilisées pour leur valeur artistique (tapisserie, céramique, haute couture, dessins publicitaires…).

Les concepts d.art et de technique sont alors confondus. → On peut concevoir à l’art plusieurs fonctions : créer des valeurs, exprimer l’inexplicable, révéler des vérités, édifier moralement, reproduire la réalité, réinterroger les normes morales et sociales. Étymologiquement, l’art a une origine commune avec la technique puisque les deux termes revoient à un savoir-faire. L’art est alors le domaine de la création d’œuvres destinées à la contemplation grâce à une production humaine —> action productrice dans le but d’un résultat. Gaston Berger 1958 : « Pour l’Homme, il n’y a point de création sans technique.

Une sonate, un tableau ou un poème ne font pas exception à cette règle.

» Mais progressivement, l’art s’est distingué de la technique : le concept prend le sens de beaux-arts au 18ème siècle (distinction à la première révolution industrielle). La technique et l’art divergent radicalement du point de vue de leurs finalités respectives. Art Production singulière, nouveauté, originalité, unicité, qui aurait une « aura ». (Mais l’art contemporain remet en cause la singularité des œuvres d’art puisqu’elles peuvent désormais être reproduites ou produites en série.

Le philosophe Benjamin s’est intéressé à la question de la reproduction des œuvres puisque pour lui, ce qui caractérise une œuvre est son authenticité ou son statut original.

En s’intégrant à la culture de masse, l’œuvre d’art est désacralisée.) Le savoir-faire ne suffit pas Mise en œuvre du génie Permanence des œuvres d’art qui sont éternelles.

On admire encore aujourd’hui par exemple les peintures rupestres dans les grottes de Lascaux Destiné à la contemplation (valeur d’exposition) Finalité esthétique, interne Destiné au culte (valeur cultuelle) Technique Production d’un objet facilement reproductible/ réitération du même Ensemble de règles déterminées et acquises par l’homme de manière réfléchie lui permettant de faire ou de produire qqch Application de règles préétablies Ils peuvent tomber en désuétude Destiné à un usage pratique. Finalité utilitaire externe, en vue d’une fin extérieure 2.

Points de vue divergents des différents philosophes • KANT -> En art nous nous intéressons à la manière dont la chose est représentée plus qu’à la chose elle-même.

Ainsi, même ce qui est laid peut avoir une qualité esthétique, devenir beau. Distinction entre le beau et l’agréable : pour Kant, une œuvre d’art est une œuvre qui répond aux critères du beau.

Quand on dit « c’est beau », on suppose que tout le monde va éprouver le même sentiment de beauté devant l’œuvre.

On présume que ce jugement est universel.

Les adages populaires tels que « chacun ses goûts » illustrent la difficulté à s’accorder sur la catégorie du beau.

Pour répondre à cette difficu lté, Kant distingue l’agréable et le beau.

Par exemple on dira que le goût du vin est agréable.

Le jugement esthétique qui a affirmé la beauté d’une œuvre mais donc pas restreint au goût. Agréable = propre à chacun, plaisir des sens, conforme à mes désirs, subjectivité de l’appréciation Beau (aspire à être universellement partagé) le beau ne relève non pas d’un plaisir physiologique mais d’un jugement.

Le jugement esthétique est ainsi universalisable parce qu’il relève, non pas comme du sentiment comme le dit Hume, mais bien du jugement.

Le beau exprimant paradoxalement chez Kant un plaisir universalisable. ≠ Sublime (–> qui provoque chez le spectateur des débordements de l’âme) Kant cherche à montrer la différence de nature entre ce qui est simplement agréable et ce qui est beau. Le jugement esthétique est une question d’émotion, de sensibilité mais sans être intellectuel.

La particularité du plaisir esthétique est qu’il consiste en un « libre jeu de nos facultés » que sont l’imagination, la sensibilité et l’entendement. Associer nécessairement le beau à l’art semble limiter ce dernier à une fonction de décoration ou de contemplation et alors négliger son rôle de critique sociale politique et philosophique.

Otto Dix par exemple —> art au service d’une cause, message délivré au monde Mais attention assigner à l’art la fonction de révéler la vérité c’est remettre en question l’idée même que.il serait une production désintéressée et qu.il serait à lui-même sa propre fin.

Concevoir l’art dans une perspective politique ou morale n’est-ce pas courir le risque de manquer ce qui en fait l’essentiel ? Pour adopter un juste milieu, il semble que l’art est un objet d’émotions mais qu’il peut également questionner et éveiller la réflexion. Kant définit le génie par 4 critères : originalité, exemplarité, ignorance du processus créateur, imprévisibilité des règles inventées, laisse parler la nature en lui.

« Le génie est la disposition innée de l’esprit (ingenium) par laquelle la nature donne des règles à l’art.

» Critique de la faculté de juger , 1790 • NIETZSCHE -> La conception du génie créatif (mystérieux don dont certains seraient dotés) est contestée par ce philosophe puisqu’il considère que le spectateur veut croire au talent parce que cela lui évite de penser l’opiniâtre travail de création.

Le génie selon Nietzsche, récolte alors le fruit du travail et du jugement.

Le génie n’est donc que le produit d'une croyance qui ne rend pas justice à tout le travail qu’a dû fournie l’artiste. • ARENDT -> La beauté des œuvres d’art leur donne une force prodigieuse : elle leur permet d’échapper au processus de consommation des objets d’usage et d’installer une temporalité qui rompt avec celle de nos besoins quotidiens.

Une œuvre d’art peut alors être forte et expressive, quitte à assumer une certaine laideur.

La beauté d’une chose ≠ la beauté de la représentation (artistique) d’une chose.

Pour cette femme l’art est aussi une production humaine qui ne vise pas l’utilité.

Effectivement cela ne permet pas d’instruire d’informer. Pour Arendt, c’est surtout la manière dont l’art s’inscrit dans une durée indéfinie qui distingue l’œuvre d’art de tous les éphémères objets de consommation. • PLATON -> Il résume l’art du simulacre (créer ce qui n’existe pas) et condamne la poésie et la peinture car ils s’éloignent de la vérité.

Ils sont alors un obstacle à la recherche. Il émet donc un jugement quant aux différentes formes d’art.

Il considère les sophistes comme experts dans l’art du simulacre par exemple, puisqu’ils sont matérialistes et accordent alors une grande (trop) importance à l’apparence.

Il condamne le lyrisme des artistes qui cherchent à émouvoir.

Platon qui partage la vision d’Aristote, considère l’art comme une activité mensongère parce qu’elle consiste à produire des faux-semblants, des apparences trompeuses.

Pour Platon, l’art est la copie d’une copie, or pour lui, la réalité ultime des choses se trouve dans l’essence et non pas dans l’apparence.

L’artiste est donc un.... »

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