Langue et versification dans les Fables de La Fontaine
Publié le 27/03/2015
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Les Fables sont remarquables par la variété du ton et de la langue qui correspond à la diversité des sujets. La Fontaine sait en outre utiliser, avec une maîtrise et un naturel qui ont rarement été égalés, toutes les ressources du vers.
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«
E X P 0 S É S F C H E S
pose un fragment de discours amoureux où l'hyperbole (v.
42-43) se joint au para
doxe (v.
44), où le vocabulaire galant mêle ordre physiologique et ordre moral
(
« soupirer », « rougir»).
La langue archaïque et burlesque
Sous cette rubrique il faut ranger les emprunts de La Fontaine à Rabelais (Grip
peminaud, VII, 16); le recours à la tradition (proverbes) et aux archaïsmes du voca
bulaire(« ost »:armée, XI, 3); le ton marotique; l'univers moyenâgeux(« La cour
du lion
», Il, 6).
La langue burlesque (et héroï-comique*) joue de l'opposition
entre le haut et le bas et de leur permutation : les dieux seront par exemple convo
qués pour tuer une puce (VIII, 5) ; le renard est appelé
« un autre Ajax » (XI, 3).
Une langue technique
On rencontre un vocabulaire très riche dans les Fables.
Vocabulaire lié à des pra
tique telles que la chasse : « cerf dix cors » (de sept ans) ; « supposer » et « chan
ger
», termes qui signifient qu'une bête oblige une autre bête à la remplacer
lorsqu'elle est prise en chasse (
« Discours à Madame de la Sablière », IX).
Vocabu
laire aussi du commerce (VII,
13 ), des travaux rustiques (VII, 9), de la justice (VII,
1 ; VII,
15) ou de la science (VII, 17; «Discours à Madame de la Sablière», IX) .
..
Ill -LES RESSOURCES DU VERS
La variété des mètres
La Fontaine use presque constamment du vers varié et tire tous les effets de resserrement ou d'élargissement qui appuient le sens et qu'il faut commenter;
au début de la fable« Le héron», les deux alexandrins (v.
1-2) évoquent l'aspect
longiligne de l'oiseau tandis que l'octosyllabe du vers 3 suggère la distance mépri
sante avec laquelle, du haut de sa hauteur, le héron considère la rivière.
Un rejet
marque une mise en relief ( « La cour du lion », v.
7) ainsi que la diérèse* (ibid, v 1 : « li-onne ») ; l'enjambement peut marquer l'imminence d'une conséquence
(ibid, V.
18-19).
Les accents et les rythmes
Les accents, les coupes (/) et la césure à !'hémistiche (/ /) confèrent au vers sa
force suggestive.
Ainsi le premier vers du
« Coche et la mouche » (VII, 8) est-il
marqué par une progression pénible :
« Dans un chemin (/) montant//, sablonneux
/,malaisé».
D'autres schémas d'accentuation et de rythme évoqueront la fluidité,
!'équilibre ou la rupture.
Les jeux de sonorités
Comme les jeux de sonorités à l'intérieur du vers (allitération ou assonance), les
rimes sont à interpréter en fonction du sens.
Dans :
« Hélas ! quand reviendront de
semblables
moments?» (IX, 2, v.
78), l'assonance des voyelles nasales, conjuguée
à la rime, appuie la plainte exprimée par le vers.
Conclusion : Loin de séparer la forme et le sens des
Fables, il faut consi
dérer le fait que le travail de La Fontaine sur la forme a métamorphosé des
canevas préexistants en de véritables œuvres poétiques.
LESFABLESDELAFONTAINE 511.
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