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Langage: révélation ou mensonge ?

Publié le 02/10/2013

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Comme nous l'apprend la linguistique, Je langage revêt une double fonction de symbolisation - il désigne une réalité concrète ou abstraite - et de communication - il rend possibles les échanges entre les hommes. Mais le XXe siècle met aussi en question de manière systématique la capacité du langage à traduire de manière authentique les pensées les plus profondes. Le langage recèlerait-il une ambiguïté fondamentale? Il peut, en effet, apparaître comme un instrument d'aliénation, tout comme il peut assumer un rôle de libération par ses vertus pédagogiques. Jusqu'au xxe siècle, se dessine une double option : les uns prétendaient que le langage était fondé en vérité sur le génie du peuple; les autres soutenaient qu'il résultait d'un pur artifice.

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« Platon lui-même cnt1que déjà l'utilisation que les sophistes font du langage : ils ne cherchent pas à être vrais mais à briller en société et à imposer leur point de vue.

2.

Un instrument de pouvoir aliénant Tout dépend du degré de conscience de l'utilisateur du langage.

Il peut se tromper de bonne foi mais il peut aussi utiliser la parole à mauvais escient pour dominer l'autre, pour instaurer un rapport de forces et jouer sur l'imaginaire afin de mieux convaincre et de mieux manipuler.

Rousseau (Essai sur / 'ori­ gine des langues) réhabilite la communication orale.

Il souligne bien, cependant, à quelles manipulations le puissant peut se livrer pour dominer l'ignorant, le faible d'esprit ou l'individu sans ressource contre sa propre imagination.

D'où, aujourd'hui, par exemple, le pouvoir des sectes sur les individus faibles psy­ chologiquement et aisément manipulés.

Mais, les héros de Marivaux se jouent des masques pour finir par faire triompher la vérité du cœur.

Ainsi, le mensonge peut-il devenir l'instru­ ment d'une révélation de soi, de ce que l'on se cache (voir Les Fausses Confidences).

3.

Le pouvoir déstabilisant de l'écriture Dans Tristes tropiques, l'ethnologue Lévi-Strauss raconte com­ ment, ayant distribué aux Indiens Nambikwara, au hasard, des feuilles de papier, il a la surprise de les voir singer son attitude.

De plus, le chef joue la comédie : il feint de savoir lire devant les autres et donc de posséder un nouvel instrument de domina­ tion.

L'ethnologue est alors très mécontent de lui : non seule­ ment il a entraîné les Indiens dans une aventure peu glorieuse pour lui, mais il a introduit, artificiellement, lécriture dans leur peuple.

Il a fourni au chef un nouveau moyen d'exercer un pou­ voir sur autrui.

Pour Lévi-Strauss, à l'inverse de certains autres anthropo­ logues, l'écriture ne constitue en rien un garant de l'évolution des populations.

En effet, d'après lui, les populations du néoli­ thique ont nettement plus progressé que les civilisations dites modernes, qui disposaient de l'écriture.

Celle-ci aurait surtout. »

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