Langage et communication : parler, écrire, lire
Publié le 10/01/2020
Extrait du document
des renseignements sur l'organisation sociale (nombre de boulangers ou de forgerons employés par une communauté religieuse). On ne peut pas tenir de registres de comptes oralement.
L'importance politique, économique et sociale de l'écriture est fondamentale. C'est sur elle par exemple que repose l’application d'un principe majeur de notre droit : « Nul n'est censé ignorer la loi » — à condition qu'elle soit écrite. La question de ses liens avec la pensée est moins simple. En apparence indispensable à la fixation, à la conservation et à la transmission des idées et du savoir, l'écriture a pourtant fait l'objet de sérieuses controverses. On a pu par exemple lui imputer la responsabilité de certaines formes de paresse, voire d’ignorance {cf. textes 14 et 15). Cette thèse paradoxale a le mérite d'apporter un éclairage nouveau à un problème important que nous avons déjà rencontré (chapitre 2, en particulier textes 5 et 7). L'écriture constitue une médiation supplémentaire entre la pensée et son expression par la parole : est-ce à dire que l'une sans l'autre, pensée, parole et écriture sont incomplètes ? Ou faut-il au contraire tenir l'écriture pour une source d'enrichissement de la parole comme de la pensée ?
Qu'est-ce que lire ?
Enfin la question des liens entre lecture et écriture nous semble pouvoir être formulée à peu près dans les mêmes termes : le sens du texte voulu par son auteur court-il le risque d'être dévoyé par une lecture trop subjective, erronée, partisane ou inattentive ? Ou bien cette question elle-même est-elle dépourvue de sens ? Tout dépend en effet de ce que l'on entend par texte : produit fini dont seul celui qui l'a écrit est fondé à rendre compte, ou œuvre dont l'achèvement relève au moins en partié de la façon dont elle sera reçue ?
L'idée que la lecture pourrait dénaturer un sens originel n'est ni vraie ni fausse : c'est la notion même de « sens originel » qui pose problème. Renvoyer le lecteur à un sens
«
d'univers culturel.
Faute de quoi nous sommes condamnés
aux traductions« mot à mot», et nous savons bien qu'elles
n'ont en général pas grand sens.
(«J'y vais à pied» se dit
en anglais « 1 walk there », dont la traduction littérale serait
«je marche là» ...
).
Attribuant à un défaut des langues humaines cette impos
sibilité de passer sans transposition (sans « trahison » ?) de
l'une à l'autre, et déplorant les limites ainsi imposées à la
communication entre les hom111.es, de grands philosophes
ont conçu le projet d'une langue universelle*.
Aujourd'hui
encore, certains caressent le rêve de voir l'esperanto par
exemple supplanter les langues nationales.
Il faut bien cons
tater qu'à ce jour, aucun progrès décisif n'a été accompli dans
cette voie ...
Peut-être même faut-il s'en féliciter!
Pour réduire les langues l'une à l'autre au point de n'en
faire plus qu'une, il faudrait renoncer à pouvoir dire tout ce
qui, de fait, n'est pas strictement commun à tous les hom
mes.
Loin de faciliter la communication, une telle entreprise
l'appauvrirait considérablement, puisqu'elle conduirait à pri
ver l'humanité d'une très grande richesse: celle que consti
tue, justement, la diversité de ses cultures et de ses moyens
de les exprimer (cf.
texte 13).
Pourquoi écrire ?
À la diversité des langues s'ajoute celle des systèmes
d'écriture.
Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'avec le
langage et après l'outil, l'écriture* marqua une étape déci
sive dans les progrès de l'humanité.
Si ses origines ne nous
sont pas parfaitement connues, il semble tout de même à
peu près acquis que les premiers systèmes de transcription
graphique de la langue orale furent inventés en Mésopota
mie, aux environs du troisième millénaire avant Jésus-Christ.
Fonctionnaires des cours royales, prêtres, marchands, pay
sans ou pasteurs de troupeaux, les membres des petites
communautés très civilisées qui vivaient alors autour des vil
les situées entre le Tigre et !'Euphrate n'eurent probablement
pas le choix : pour organiser leur développement, il fallut un
jour mettre au point un moyen de communication et
d'échange à la fois commode, rigoureusement codé et fia
ble.
Les premiers signes écrits sont des comptes agricoles,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ... il est de nécessité que tout homme apprenne à lire et à écrire avant d'apprendre à penser. Tout langage est d'abord ramage et gazouillement, comme des oiseaux. Propos de littérature Alain, Emile-Auguste Chartier, dit. Commentez cette citation.
- SOMMAIRE MATHS CM2 Numération CM2 Lire et écrire les nombres entiers jusqu'à
- Lire et écrire les nombres de 0 à 89 Découvrir À la fête foraine o Laisser les élèves découvrir et commenter la situation.
- Lire et écrire l'heure 2 Découvrir Rendez-vous au cinéma o Question a.
- Travailler sur les nombres de 0 à 99 Découvrir Un écureuil prévoyant o Faire écrire puis lire la première égalité : 80 + 3 = 83.