L'anarchisme mène t-il ai chaos social ?
Publié le 15/02/2015
Extrait du document
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Si certaines conceptions que l'on pourrait anachroniquement qualifier d'anarchisme se retrouvaient déjà chez
les Grecs anciens (cf Antisthène qui s'opposait à toute forme de gouvernement et d'appartenance
communautaire, se disant « citoyen du monde »), c'est véritablement avec Hobbes que l'on observe la première
théorisation d'une « société » sans État.
Dans sa théorie du contrat social, il propose une vision de l'état de
nature, soit la forme la plus primitive de société humaine.
Il décrit cet état de nature comme un état violent « de
guerre de tous contre chacun » dans lequel « l'homme est un loup pour l'homme ».
Un tel état n'est bien sur pas
enviable, puisque l'homme ne peut pas assurer lui-même la protection de son bien le plus précieux : sa vie.
Pour Hobbes, cet état violent contraint l'homme à mettre en place l'État, qui prend la forme du Léviathan : une
entité toute-puissante et tutélaire chargée de la protection de ses citoyens, au prix de l'abandon d'une part de
leur liberté (plus précisément l'abandon du droit qu'ils possèdent sur tout, y compris sur ses semblables).
L'état de nature d'Hobbes, qui appelle intrinsèquement à la mise en place de l'État, est un état de chaos social.
Le premier exemple théorique d'une société sans état est donc l'incarnation du chaos social.
Cependant, la
démarche Hobbessienne est essentiellement de justifier la présence d'un état qui s'impose historiquement.
L'état de nature au contraire n'a pas d'existence historique et n'est qu'une conception heuristique visant à la
justification de la présence d'états forts en Europe au 17e siècle.
Premier véritable penseur de l'anarchisme, Godwin développe un raisonnement très proche de celui de Hobbes
quant à l'apparition de l'État.
En effet ce dernier ne peut que constater l'existence de l'État.
Or pour lui, par
nature, tous les hommes sont égaux (au contraire de Hobbes qui pense que par nature les hommes sont
inégaux, et que c'est la loi du plus fort qui prévaut).
Pour Godwin, aux prémices de la société, les hommes
s'associaient pour s'aider mutuellement, tout en respectant « la véritable norme de la conduite d'un homme par
rapport à un autre homme [qui] est la justice ».
Ce sont néanmoins « les erreurs et la perversité de
quelques-uns » qui ont créé une situation d'injustice, et qui ont appelé à la création d'un « gouvernement » dont
le seul but était d'assurer la justice (une première différence apparaît avec Hobbes, puisque chez ce dernier le
rôle de l'État est essentiellement d'assurer la sécurité, plus que la justice).
Cependant, quand on examine la
forme qu'il prend dans les États modernes, il est clair selon Godwin qu'il ne fait qu'entretenir l'injustice et qu'il.
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