L'amour philosophique chez Platon dans le Banquet

« 2 Poursuivons avec le fait que ce processus dialectique est typique à Platon, lui même le géniteur de ce processus, et qu'il a permis d'éliminer et de conserver ce qui est valable pour la vérité finale de l'Amour.

Ce qui l e précipite vers la thèse stable, idéaliste et rationnelle suivante : l'A mour est philosophe et il provient du désir .

On le voit très clairement grâce à l'extrait suiv ant : « - Mais alors, Diotime, repris -je, quels sont ceux qui s'adonnent à l'activité philosophique, s'il ne s'agit ni des sages ni des ignorants? - Il est bien clair, répondit -elle, c'est évident même pour un enfant , qu'il s'agit de ceux qui sont à mi -chem in entre ces deux pôles, et l'amour est l'un d'entre eux.

» 1 Le premier argument serait , donc , que l'Amour il n'est ni sage ni ignorant, mais qu'il est à la recherche du beau , donc recherche de sagesse.

Ce qui fait de lui un philosophe puisque, par définition, une personne qui pratique la sagesse est philosophe.

Comme deuxième argument, nous aurons que l'Amour est un processus, plus précisément un moyen, de recherche pour élever l'âme au travers de la connaissance de la beauté.

La beaut é qui réside dans les corps, puis celle d'une plus grande importance moralement, la beauté de l'âm e, jusqu'à la beauté absolue, idéale pourrait -on dire.

C e qui pousserait finalement l'Amour vers le vrai.

Alors, si elle nous mène vers la vérité elle est phi losophe.

Continuons maintenant avec l e discours d'Aristophane qui commence par un résumé d'un mythe sur la véritable nature des êtres humains .

En bref, voici l'histoire.

Autrefois, nous étions des êtres puissants , divisés en trois catégories : le mâle, la femelle et l'androgyne (constitué d'une partie masculine et féminine).

La force de ces êtres étai t immense tout comme leur orgueil, ce qui les incita à se mesurer aux dieux.

Pour les affaiblir, Zeus les coupa en deux formant ainsi les êtres que nous somme s aujourd'hui 2.

Depuis, la race humaine cherche toujours sa partie manquante, c'est ainsi que la thèse d'Aristophane se forme : « r encontrer un bien-aimé selon notre cœur .

[...] l'Amour, lui qui nous rend pour l'instant les plus grands des services en nous guidant vers notre bien propre. 3 » Donc, pour Aristophane, chaque individu humain cherche à s'unir pour former une unité à part entière et ainsi se « guérir » du fait qu'il a été séparé.

Le premier argument, qui accompagnerait cette thèse, est qu' une pers onne incomplète cherche sa partie manquante.

Si elle croit l'avoir 1 Platon, Le Banquet, Éditions CEC, 1998, page 57.

2 Platon, Le Banquet, Éditions CEC, 1998, page 36.

3 Platon, Le Banquet, Éditions CEC, 1998, page 40.. »