L'amour n'est-il qu'une forme d'égoïsme ?

« ----; «Aimer, c'est trouver .

sa richesse hors de soi.» (Alain} Chez un être sain, la vie est d'elle-même ouverture sur l'autre.

L'amour est oubli de soi et recherche du Beau, du Bon, du Vrai.

C'est un élan vers l'inconnu, le divin, l'infini.

L'amour est désir de l'autre 0 n ne peut désirer que ce que l'on n'a pas.

Il est donc totale­ ment absurde de dire que dans tout amour c'est soi qu'on aime.

Je ne peux aimer que ce que je ne suis pas.

!:autre «n'est pas un autre moi­ même, c'est un autre que moi-même» (Vladi­ mir Jankélévitch, Traité des vertus).

J'aime en l'autre ce qui est dif­ férent de moi, et non pas ce qui m'est sem­ blable.

L'amour est un dialogue 1 'amour est essen­ (( L tiellement inven­ teur du toi ( ...

);le toi et le moi ne préexistent pas à l'amour: ils sont constitués par lui.» (G.

Madinier, Conscience et amour.) L'amour sou­ lève l'homme au-des- · sus de son individua­ lité et pose le dialogue.

Dialogue du créateur avec la créature, de la créature avec le créateur et des hommes entre eux .

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Et comme le fait remar- quer Alain,«comme c'est de soi qu'on aime, ce n'est pas soi qu'on peut aimer» (81 chapitres sur l'esprit et les passions}.

L'amour veut le bien de l'autre I l existe un amour qui ne veut que le bien de l'autre et non point sa possession.

Ceux qui ont voué leur vie à leurs semblables en ont donné l'exemple.

Des hommes, en tout temps, ont vécu et sont morts pour leurs semblables.

Leur expé­ rience prouve qu'il existe un amour désinterres­ sé de l'homme pour l'homme.

«On ne s'aime point soi­ mime; ou bien ce n'est plus amour, c'est pauvreté, sécheresse, avarice.• Alain, Propos Aimer, c'est ressentir l'autre comme indispensable complément de soi-même.

C'est le reconnaître comme différent de soi et le vouloir tel qu'il est.

Ce n'est donc jamais soi que l'on aime.. »