L'amour est-il compatible avec la philosophie ?
Publié le 05/03/2004
Extrait du document

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.
COMPATIBLE : Qui peut s'accorder avec autre chose, exister en même temps.
«
L'amou r, élan de la passion, est irréfléchi
•U·H•
Comme le pauvre qui cherche d'abord à manger avant de pen
ser, l'amour est
un rustre prêt à tout pour trouver le gîte et le
couvert.
Il n'a aucune délicatesse ; il ne vise que ses intérêts.
L'amour
est double
P
our Pausanias, l'un
des personnages du
Banquet , l'amour a deux
v isages.
Il peut être
«po
pulaire«
ou «céleste».
Po
pulaire, il se satisfait de
simples aventures,
il pré
fère à la beauté des
funes
la beauté des corps, ne
vise que l'union char-
•Ce qu ' on n'a pas , ce qu ' on n'est pas, ce dont on
manque, voilà les objets
( ...
) de l'amour .» Platon
nelle, aime autant les
jeunes garçons que les
femmes.
I: amour céleste
quant à lui se tourne
vers le sexe mâle, qui
est le plus vigoureux et
le plus intelligent.
Le mythe de la
naissance d'Éros:
l'amour est à la fois
mendiant et rusé ,
E
ros, dieu de l'Amour,
est né de l'union
d'Expédient (son père)
et de Pauvreté
(sa mère) .
Par sa mère , il est un
mendiant à l'affû t de ce
qui lui manque sans
cesse.
En termes plus
actuels, il ne cherche
qu'à satisfaire ses dé
sirs.
Par
son père, il est
rusé (un
peu comme Ca
sanova).
Il s'emploie à
«philosopher » pour par
venir à ses fins .
L'amour
est égoïste
1
1 n'est jamais total puis
qu 'il désire toujours
autre chose.
Il n'est pas
beau, puisqu ' il recherche
ce
qui est beau .
Il n'est
pas immortel , même si
le
désir de procréer est
un désir d 'immortalité.
Il est toujours déçu, parce
que l'union parfaite entre
les êtres ne dure que
l'es pace d'un instant.
C'est enfin par égoïsme
qu'il se montre géné
reux .
L'amour aime
d'abord l'amour qu'il
peut porter à autrui.
Au
trement dit,
il aime aimer
plus qu 'il n 'aime son
objet.
Il ne vise en fait
que sa propre satisfac
tion égoïste et ne peut
donc conduire à la sa
gesse.
L'amou r s'op p ose à la sagesse .
Ava nt d'ê tre ré fléc h i,
l'a mo ur est d'a bord pur dés ir, pur e nth ousiasme,
u
ne spon t a n éité h eureuse et insouciante ..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ARBRE DE LA PHILOSOPHIE DE L’AMOUR (L’) (résumé & analyse) de Raymond Lulle
- philosophie sur Socrate et l'amour
- La philosophie est-elle l'amour de la sagesse ?
- Ferdinand Alquié vous semble-t-il avoir bien défini l'amour surréaliste quand il écrit : « L'amour, entendons l'amour passion, prend d'emblée, dans les préoccupations surréalistes, la première place. En lui se retrouvent tous les prestiges de l'Univers, tous les pouvoirs de la conscience, toute l'agitation du sentiment: par lui s'effectue la synthèse suprême du subjectif et de l'objectif, et nous est restitué le ravissement que les déchirements surréalistes semblaient rendre impossible
- l'amour est-il compatible avec le bonheur ?