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L'aide humanitaire est-elle notre bonne conscience ?

Publié le 22/02/2004

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conscience
En effet, non seulement le pauvre est pauvre, mais comme on lui fait remarquer qu'il n'a droit à rien, il va remercier son bienfaiteur. La charité ôte toute dignité à celui qui la reçoit. On peut voir dans les pratiques charitables un certain machiavélisme destiné à faire accepter l'injustice à ceux qui sont exploités. Le pauvre ne peut que remercier de l'aumône qu'on lui fait. En cela, la charité tend à légitimer les inégalités et l'exploitation de l'homme par l'homme. L'aide humanitaire est aliénante et humiliante puisque loin d'éradiquer les causes de la misère, elle ne s'attache qu'à ses effets les plus immédiats et les plus visibles. Pour la bonne conscience humanitaire, l'autre n'est plus perçu comme appartenant au genre humain mais devient une victime souffrante dont la déchéance quasi-ontologique dérange nos bonnes consciences bien pensantes et bien nourries. Victimisation d'autrui qui appelle les sanglots de l'homme blanc.   [L'aide humanitaire est exigible de toute conscience morale. Au-delà du coeur et de la bonne conscience égoïste, la charité est commandée impérativement par la morale.

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