l'affirmation de ma liberté peut-elle ce concilier avec le principe de mon appartenance a la nature ?
Publié le 20/10/2005
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Les deux propositions sont-elles en opposition, ou peut-on les affirmer indépendamment l'une de l'autre ? Et si chacune a une incidence sur l'autre, se remettent-elles en question ? En étant libre, l'homme n'est-il pas soumis à des lois ? Et si la nature est soumise, n'est-ce pas par l'action humaine (qui crée les lois) et par elle-même ? Comment est-il possible de parler de soumission de la nature ? Obéit-elle à une volonté qui lui serait supérieure ? L'opposition : du côté de l'homme, la liberté ; du côté de la nature, la soumission, est-elle pertinente ? L'homme n'est-il pas soumis lui-même aux lois de la nature ? Cela contredit-il sa liberté ? Que faut-il entendre par liberté ? Que suppose la liberté (penser à la notion de volonté, etc.) ? Et de même, qu'est-ce que la nature ? la soumission ? les lois (sans doute ici celles de la nature : mais l'homme n'est-il pas aussi soumis à des lois ? Sont-ce les mêmes ?) ? De même, la nature est certes soumise à des lois. Mais ces lois, lui sont-elles imposées de l'extérieur ?
«
prohibition de l'inceste.
Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.
Mais, en mêmetemps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.
Une contradiction donc, un mystèreredoutable : « La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions. »
c.
Définition « minimale » de la liberté : elle est capacité de dire « non » à l'ordre naturel (dans les trois domaines ci-dessus rappelés — non à la satisfaction sexuelle immédiate, non à la forme donnée des matières, non à ladécomposition « naturelle » du cadavre, par l'invention de rituels à accorder aux morts).
d.
Que reste-t-il de « naturel » dans l'homme ? Ce qui est strictement héréditaire : le corps et ses caractères (etencore évolue-t-il différemment selon les cultures).
[III - Conditions d'une contradiction]
a.
Si l'homme appartenait à la nature, il serait déterminé comme les phénomènes naturels ; on ne pourrait affirmer saliberté.
b.
Mais il est sans cesse à distance de la nature (cf.
Hegel : il est Esprit), et, puisqu'il lui échappe de la sorte, lesdéterminismes qui peuvent encore agir sur lui sont limités (cf.
la différence entre les sciences « de la nature » et lessciences « de l'homme » ou sociales).
c.
Rappel de Kant : différence entre le caractère « empirique » (les aspects déterminés) et le caractère « rationnel» (ce qui dépend des lois formulées par la raison) de l'homme.
Cela ne signifie pas que l'homme échappe à toute loi,mais que, pour lui, les plus importantes sont celles qu'il s'impose à lui-même.
L'homme, par son affectivité, tisse des liens avec le monde.
De ce fait, il peut être déterminé dans ses actions pardes causes qui lui sont extérieures, hétéronomes.
Tout ce qui peut conditionner le sujet ne permet pas de fonder lamorale, car l'homme serait alors ramené à un statut d'objet, phénomène parmi les phénomènes, régi par le principede causalité.
Si l'action morale est possible, elle ne peut se fonder que sur un inconditionné, c'est-à-dire quelquechose qui ne dépende pas de la nature, mais qui soit de l'ordre de l'intelligible pur, un noumène.
[Conclusion]
Les deux affirmations proposées sont compatibles.
Elles n'impliquent pas que l'homme n'obéisse plus à aucune loi.Elles signifient bien plutôt que les lois qu'il observe sont en priorité celles que produit sa liberté (lois de la morale, oupolitiques)..
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