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L'action politique peut-elle être autre chose que la recherche du moindre mal ?

Publié le 16/03/2004

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C'est à travers l'action politique que l'homme ressent son humanité, dans une réorganisation de la nature, de sa nature. Lectures utiles Platon, République Julien Freund, L'essence du politique Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs Arendt, Le totalitarisme Textes utiles DescartesSitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique [ndé. Sciences de la nature] et que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s'est servi jusques à présent, j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées, sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, autant qu'il est en nous, le bien général de tous les hommes. Car elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature. Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament, et de la disposition des organes du corps que, s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusques ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. ll est vrai que celle qui est maintenant en usage contient peu de choses dont l'utilité soit si remarquable [...].   AristoteSans doute dire que le bonheur est le souverain bien apparaît-il comme faisant l'accord unanime, mais souhaite-t-on qu'on dise encore plus clairement ce qu'il est. Peut-être y parviendrait-on si l'on pouvait saisir la fonction de l'homme. Or de même que pour le joueur de hautbois, le sculpteur et pour toute espèce d'artisan, et, d'une façon générale, pour tout ce qui a une fonction et une action, c'est dans la fonction que résident, semble-t-il, le bien et la perfection, de même il peut sembler qu'il en est ainsi pour l'homme, s'il a vraiment une fonction propre.

« aurait-il pour le charpentier, le cordonnier, des fonctions et des actions propres, alors qu'il n'y en aurait pas pourl'homme et qu'il serait né sans fonction ? Ou bien, de même que l'oeil, la main, le pied et, de façon générale, chaquepartie du corps ont manifestement une fonction, ne peut-on admettre que l'homme, en dehors de toutes sesfonctions particulières, a une fonction propre ? Quelle peut-elle donc être ? Vivre, en effet, lui est manifestementcommun même avec les plantes, et nous cherchons ce qui lui est propre.

Il faut donc écarter la vie de nutrition etde croissance.

Viendrait alors la vie sensitive, mais manifestement elle nous est commune avec le cheval, le boeufet toute espèce d'animal.

Reste la vie pratique de l'être qui participe de la raison.

De celui-ci une part obéit à laraison, l'autre participe de la raison et pense.

Mais cette vie raisonnable pouvant s'entendre en deux sens, il fautposer qu'il s'agit de la vie selon l'activité, car c'est celle, semble-t-il, dont on peut dire qu'elle est la plus importante.Or si la fonction de l'homme est l'activité de l'âme conforme à la raison ou non dépourvue de raison; si nousaffirmons que la fonction de tel individu ou de tel bon individu est la même en espèce (comme celle d'un cithariste etd'un bon cithariste, et ainsi en un mot pour tous les cas), l'excellence de la qualité par rapport à la fonction venants'ajouter (car la fonction du cithariste est de jouer de la cithare, et d'un bon cithariste d'en bien jouer); si donc il enest ainsi, si nous posons que la fonction de l'homme est une certaine vie consistant dans une activité de l'âme etdes actions accompagnées de raison, et que celle de l'homme de bien consiste à les faire selon le bien et le beau,chacune d'elles s'accomplissant dans sa perfection selon sa vertu propre; s'il en est ainsi, le bien de l'homme setrouve être l'activité de l'âme selon la vertu, et s'il y a plusieurs vertus, selon la meilleure et la plus accomplie.

Ilfaut encore que ce soit dans une vie complète.

Car une hirondelle ne fait pas le printemps, non plus qu'un beaujour; de même un seul jour ni un court laps de temps ne font davantage félicité et bonheur. HumeLes historiens, et même le bon sens, peuvent nous faire connaître que, pour séduisantes que puissent paraître cesidées d'égalité parfaite , en réalité elles sont, au fond, impraticables, et si elles ne l'étaient pas, elles seraientextrêmement pernicieuses pour la société humaine.

Rendez les possessions aussi égales que possible : les degrésdifférents de l'art, du soin, du travail des hommes rompront immédiatement cette égalité.

Ou alors, si vousrestreignez ces vertus, vous réduisez la société à la plus extrême indigence, et, au lieu de prévenir le besoin et lamendicité chez quelques-uns, vous les rendez inévitables à la communauté entière.

La plus rigoureuse inquisition estégalement nécessaire, pour déceler toute inégalité dès qu'elle apparaît, ainsi que la juridiction la plus sévère, pour lapunir et la rectifier.

Mais, outre que tant d'autorité doit bientôt dégénérer en tyrannie, et être exercée avec unegrande partialité, qui peut bien en être investi dans une situation telle que celle ici supposée ? CicéronCe qu'il y a de plus insensé, c'est de croire que tout ce qui est réglé par les institutions ou les lois des peuples estjuste.

Quoi ! même les lois des tyrans ? Si les Trente avaient voulu imposer aux Athéniens des lois, et si tous lesAthéniens avaient aimé ces lois dictées par des tyrans, devrait-on les tenir pour justes ? [...] Le seul droit est celuiqui sert de lien à la société, et une seule loi l'institue : cette loi qui établit selon la droite raison des obligations etdes interdictions.

Qu'elle soit écrite ou non, celui qui l'ignore est injuste.

Mais si la justice est l'obéissance aux loisécrites et aux institutions des peuples et si, comme le disent ceux qui le soutiennent, l'utilité est la mesure detoutes choses, il méprisera et enfreindra les lois, celui qui croira y voir son avantage.

Ainsi plus de justice, s'il n'y apas une nature pour la fonder ; si c'est sur l'utilité qu'on la fonde, une autre utilité la renverse.

Si donc le droit nerepose pas sur la nature, toutes les vertus disparaissent HumeDans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, semanifeste un remarquable désir de compagnie, qui les associe les unes les autres.

Ce désir est encore plus manifestechez l'homme : celui-ci est la créature de l'univers qui a le désir le plus ardent d'une société, et il y est adapté parles avantages les plus nombreux.

Nous ne pouvons former aucun désir qui ne se réfère pas à la société.

La parfaitesolitude est peut-être la plus grande punition que nous puissions souffrir.

Tout plaisir est languissant quand nous enjouissons hors de toute compagnie, et toute peine devient plus cruelle et plus intolérable.

Quelles que soient lesautres passions qui nous animent, orgueil, ambition, avarice, curiosité, désir de vengeance, ou luxure, le principe detoutes, c'est la sympathie : elles n'auraient aucune force si nous devions faire entièrement abstraction des penséeset des sentiments d'autrui.

Faites que tous les pouvoirs et tous les éléments de la nature s'unissent pour servir unseul homme et pour lui obéir ; faites que le soleil se lève et se couche à son commandement ; que la mer et lesfleuves coulent à son gré ; que la terre lui fournisse spontanément ce qui peut lui être utile et agréable : il seratoujours misérable tant que vous ne lui aurez pas donné au moins une personne avec qui il puisse partager sonbonheur, et de l'estime et de l'amitié de qui il puisse jouir. SECONDE CORRECTION: La politique consiste tout autant à défendre ses idées qu'à se donner les moyens de les accomplir, or il n'est pasrare que du projet à la réalité des difficultés surviennent.

La politique apparaît dès lors comme l'art de composeravec le réel et donc comme art du consensus.

L'action politique, sauf à se révéler être la manifestation d'un Etattotalitaire, serait donc avant tout définie par la recherche du moindre mal.

L'action politique aurait donc à seconformer à des impératifs externes ; or, le courage politique n'implique t-il pas de transgresser parfois la loi du. »

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