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La volonté peut-elle être définie un pouvoir d'arrêt?

Publié le 15/09/2014

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Lorsque mon camarade m'a invité à sortir avec lui, j'ai vu la magni­fique soirée que nous allions passer ensemble; je me suis aussi senti provisoirement délivré de la contrainte du devoir d'état et du malaise toujours désagréable de la mise en train. Si je m'étais laissé aller,. j 'aurais aussitôt enfourché mon vélo et nous aurions couru comme des fous sur les routes.

« P8YOIOl.OGIE vouloir.

Le "je.

nux parce que je veux,, cache une raison ou plutôt une passion qui s'ignore : c'est à cette raison ou à cette passion qu'il faut attribuer la détermination pril'e, et non à la seule volonté.

Ainsi lorsque j'ai déci dl; de décliner ! 'aimable invitation qui m'était laite, j'ai été déterminé il rnuloir par des raisons : peut-être par le "entiment du devoir; certainement par Je désir légitime d'obtenir une bonne note et le souci de me préparer à l'examen de fin d'année.

Ce n'est pas un coup de force de la volonté qui a entraîné le refus et la décision de comacrer la soirée à la disserlation, mais le sentiment de l'importance plus grande du travail it 0ffectuer.

La volonté ne semble donc pas pouvoir se définir un pouvoir d 'im­ pulsion; par suite, il semble qu'il serait plus juste de la concevoir comme un pouvoir d'impulsion ou d'arrêt.

* * * Lorsque mon camarade m'a invité à sortir avec lui, j'ai vu la magni­ fique soirée que nous allions passer ensemble; je me suis aussi senti provisoirement déliné de la contrainte du devoir d'état et du malaise toujours désagréable de la mise en train.

Si je m'étais laissé aller,.

j'aurais aussitôt enfourché mon vélo et nous aurions couru comme des fous sur les routes.

~lais je ne me suis pas laissé aller et j 'a·i été sage.

Sachant par expé­ rience que les décisions irréfléchies sont souvent mauvaises, j'ai freiné, pour prendre le temps de réfléchir, ! 'impulsion que je subissais.

Je n'ai pas dit "non n, mais j'ai remis la décision à ! 'instant suivant.

Durant Io href instant de répit que je me mis accordé, j 'a,i évoqué mon premier projet et les raisons qui le justÏ'fiaient, j'ai calculé les conséquences cl 'un antre emploi de ma soirée.

Il n'en fallait pas daYantage pour vaincre ! 'attrait de cette promenade amicale.

Ainsi, ce sont des raisons qui ont déterminé nrn décision: mais je n'ai pu prendre conscience de ces raisons que gr;ice au coup de .frein de la volonté qui m'a arrêté au moment où j'allais passer il ! 'action sans réfléchir.

La volonté n'est intervenue que· comme pouvoir d'arrêt.

Ce pom·oir d ·arrêt n'est pas un de ces coups d'état inexplicahle comme ceux que le sens commun attribue à la volonté.

Il consiste dans une certaine inertie grâce à laquelle nous ne sommes pas immédiatement entraînés par la premirre force qui agit sur nous, dans un allongement, acquis par l'expérience, rlu temps de rraction.

* * * Mais on peut.

se demander si le pom·oir d 'arrèt n'implique pa" un pou­ voir cl 'impulsion.

Si le frein frotte rnr la jante et parvient 1t arrêter mon vélo, c'est gràce il l ',impulsion venue de ma main et transmise par le câble ou par le levier.

Si je décide de m'arrêter, c'est sous l 'impu\;:ion de quelque désir.

n nous sera facile de trouver une impulsion plus ou moins cow•cienle à l'origine du coup de frein qui m'a retenu au moment où i 'allais dire " oui " à mon visiteur.

Si j'ai hésité un instant, c'est que .i 'avais aupa­ rnnrnt.

déciM de consacrer ma soirée à la dissertation: je me trouvais donc comme inconsciemment.

tendu vers le résultat visé: c'est il cette tcmion inconsciente que s'est heurtée l'impulsion résultant de la pro-. »

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