La volonté peut-elle être définie comme pouvoir d'arrêt ?
Publié le 18/03/2004
Extrait du document
Dans l'exemple cité, la
volonté est intervenue lorsque, sur le point d'accepter
l'invitation tentante qui m'était faite, ce « oui » que
j'allais prononcer je l'ai retenu pour arrêter mon esprit à
d'autres considérations capables de modifier ma décision
spontanée. Ainsi conçue, la volonté ne serait plus un
pouvoir d'impulsion, mais un pouvoir d'inhibition ou un
pouvoir d'arrêt.Peut-on admettre cette définition de la volonté ?
La conception vulgaire qui attribue à la volonté le pouvoir
de créer des forces capables de s'opposer aux mobiles ou de
composer avec eux semble bien avoir été définitivement
écartée par LEIBNIZ. Expliquer une action par la seule
volonté, c'est refuser de l'expliquer ou prendre un mot pour
une explication. En effet, pour vouloir, il faut une raison
de vouloir. Le « je veux parce que je veux » cache une
raison ou plutôt. une passion qui s'ignore : c'est à cette
raison ou à cette passion qu'il faut attribuer la
détermination prise, et non à la seule volonté.Ainsi lorsque j'ai décidé de décliner l'aimable invitation
qui m'était faite, j'ai été déterminé à vouloir par des
raisons : peut-être par le sentiment du devoir; certainement
par le désir légitime d'obtenir une bonne note et le souci
de me préparer à l'examen de fin d'année. Ce n'est pas un
coup de force de la volonté qui a entraîné le refus et la
décision de consacrer la soirée à la dissertation, mais le
sentiment de l'importance plus grande du travail à
effectuer.
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