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La violence peut elle etre un remède a l'injustice ?

Publié le 16/03/2005

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On se leurre quand on croit aux vertus réparatrices du châtiment.B. Les effets préventifs de la menace de violenceSi la violence ne peut pas en elle-même aider la société à renforcer ses liens par un sentiment de justice accru, sa possibilité, la pensée de son risque peut avoir en revanche des effets utiles en termes de justice. Pour échapper à une révolution, un État pourra accepter de se réformer. La menace de la répression policière peut également dissuader certains citoyens de commettre l'injustice de s'accorder le droit de faire ce que les autres, respectueux de la loi, s'interdisent de faire. Si donc la violence n'est pas en elle-même un remède, c'est-à-dire un moyen pour guérir l'injustice, la pensée de son éventualité peut représenter un moyen de la prévenir.TransitionNous avons donc vu que seule la justice pouvait faire naître l'exigence d'un supplément de justice et, qu'au contraire, la violence ne pouvait qu'interrompre les effets de ce cercle vertueux. La violence est socialement stérile. Nous pouvons approfondir notre analyse en montrant que la question de ce sujet repose sur une double erreur.3.

L'injustice, d'une manière générale, correspond à un acte ou à une situation qui transgresse un principe d'égalité. Il y a injustice quand les uns ont trop ou pas assez, qu'il s'agisse de richesses, d'honneurs, de droits ou de devoirs ou même de chance. On peut donc envisager deux principales formes d'injustice : celle qui réside dans un ordre social ou juridique jugé inégalitaire ; celle qui consiste en la transgression individuelle d'un ordre social ou juridique jugé égalitaire. Par rapport à ces deux formes d'injustice, on peut envisager deux remèdes : la violence révolutionnaire et la violence répressive. Mais sont-ils de véritables remèdes ? Peut-on voir dans la violence, d'une manière générale, un moyen d'action sociale efficace ? N'est-elle pas toujours au contraire la manifestation d'une régression du lien social, voire de son annulation ?

  • I) La violence est compatible avec la justice.

a) La violence sert à maintenir l'ordre. b) La violence permet d'établir la justice. c) Le droit est une violence.

  • II) La violence n'est pas compatible avec la justice.

a) La violence est contraire à l'esprit. b) Le Christ, Gandhi n'ont pas prôné la violence. c) A l'injustice, il faut opposer l'égalité.

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« Transition Nous avons donc vu que seule la justice pouvait faire naître l'exigence d'un supplément de justice et, qu'aucontraire, la violence ne pouvait qu'interrompre les effets de ce cercle vertueux.

La violence est socialement stérile.Nous pouvons approfondir notre analyse en montrant que la question de ce sujet repose sur une double erreur. 3.

La violence, horizon social indépassable A.

La justice protège de la violence On peut raisonnablement se servir d'un mal pour lutter contre un autre mal, à condition que le premier soit moindreque le second.

Or d'après ce que nous avons dit, dans la hiérarchie des maux, la violence est bien plus grave quel'injustice puisqu'elle représente la négation même du lien social.

On peut aller jusqu'à concevoir l'exigence d'égalitéqui définit la justice comme l'expression d'un souci de paix et d'ordre social, une protection contre la violence.

Lesentiment de justice bride en effet la haine qui couve en tout homme et qui ne manque pas de refaire surfaceaussitôt que naît le sentiment d'injustice.

Il convient donc de rétablir l'ordre des choses en affirmant que c'est lajustice qui remédie à la violence. B.

La violence n'est pas « utilisable » L'idée d'après laquelle la violence pourrait être utile repose sur une profonde illusion.

On croit tenir la violence maisc'est toujours elle qui nous tient.

Pour que la violence puisse n'être utilisée que comme un moyen, il faudrait qu'ellepuisse être au seul service de motifs rationnels et indépendante de tout mobile de haine.

La violence ne serait alorsqu'un simple usage de force.

Or il est très difficile d'user de la force sans basculer dans l'agression.

La plupart desjeux témoignent qu'il suffit de mimer des rapports de forces pour être tenté de les assumer agressivement.

Lafrontière entre l'adversaire et l'ennemi est assez incertaine dans l'esprit des hommes.

II semble donc illusoire depenser pouvoir« user » de la violence, sans se laisser posséder par elle.

On ne peut que subir la violence, on ne la maîtrise jamais. C.

La violence, un fait culturel indépassable L'agressivité est sans doute un des faits les plus incontournables de l'existence sociale et c'est comme tel, commehorizon indépassable de la culture humaine, qu'il faut l'envisager pour ne pas masquer la menace permanente qu'ellereprésente pour toute société. Conclusion Le seul remède pour se libérer de la violence est aussi l'unique moyen qui permet d'aller vers plus de justice : laparole, l'échange, bref le lien à l'autre.

Croire pouvoir se servir de la violence pour la combattre c'est se leurrer :c'est seulement rajouter de la violence à la violence.

Entre la violence et le dialogue, aucun compromis n'estpossible.. »

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