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La violence participe-t-elle de la définition même du pouvoir? La violence est-elle consubstantielle à l'idée de pouvoir?

Publié le 02/10/2013

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Enfin, outre les violences que constituent la privation de liberté d'une part et la nécessité de la répression d'autre part, il faut encore ajouter une forme de violence inhérente au pouvoir. Tout pouvoir a une histoire, toute mise en place d'un pouvoir est en même temps la destitution d'une autre forme de pouvoir. C'est en cela que consiste une révolution. Outre la violence des faits et des événements qui ont eu cours après 1789 en France (et on pourrait ici se référer à la Terreur comme moyen d'asseoir un pouvoir), il apparaît que la prise de pouvoir constitue en elle-même une forme de violence dans la mesure où elle consiste en la destruction d'un pouvoir antérieur, en la négation de la légitimité du pouvoir précédent. La révolution, en ce qu'elle se présente comme seul moyen de changement radical de pouvoir, est le paradigme même de la violence politique. Et même lorsqu'il s'agit d'établir un pouvoir plus juste, plus égalitaire, plus respectueux des libertés, même quand il s'agit de mettre fin à un pouvoir tyrannique et répressif, l'accession à un nouveau régime de pouvoir s'accompagne toujours d'une certaine violence, ne serait-ce que par la négation d'une forme d'état de droit qu'elle constitue.

Il semble ainsi que le pouvoir, comme moyen de contenir les libertés des individus dépendant de ce pouvoir, s'établisse en tant que substitution d'une violence réglementée (en ce qu'elle doit être mesurée et pratiquée seulement par des institutions désignées à cet effet) à une violence sans borne et sans raison. Le pouvoir se présente ainsi comme rationalisation de la violence.

« on peut, à titre d'exercice, comparer cette question à la suivante: «Est-il possible qu'un pouvoir ne s'accompagne pas de violence?» Il ne s'agit évidemment pas du même sujet et il ne faut pas transformer, au moins dès le départ, la question proposée.

Néanmoins, ce type d'interrogation corollaire permettra sans doute d'apprécier la portée du sujet.

Il>- Le terme «pouvoir» est plurivoque et s'emploie dans des contextes très différents.

À la première lecture du sujet, il semble que nous nous trouvions dans le registre politique.

Cependant,« pouvoir» peut désigner d'autres forces que la puissance politique.

Aussi, et afin de restreindre et de préciser le sujet, faudra-t-il bien distinguer le pouvoir de la force et de la puissance.

Sans cela on risque de se perdre dans la multiplicité des sens attribués au terme «pouvoir».

Il>- Une attention particulière doit être portée au verbe «accompagner».

Le terme est suffisamment vague pour laisser ouvert le champ des dif­ férentes modalités de relations entre pouvoir et violence.

On ne sait pas ainsi si le sujet incite à penser l'équivalence du pouvoir et de la violence ou simplement leur concomitance.

Il>- Il faudra enfin bien utiliser les exemples.

L'énoncé d'une liste de faits historiques témoignant de la violence du pouvoir ne pourra en aucun cas constituer un argument pour démontrer la nécessaire violence de tout pouvoir.

PROBLÈME La violence participe-t-elle de la définition même du pouvoir? La vio­ lence est-elle consubstantielle à l'idée de pouvoir? PRÉSUPPOSÉ Il existe des formes de pouvoir qui s'accompagnent nécessairement de violence.

DÉFINITIONS Il>- Le pouvoir, de manière générale, désigne une puissance d'agir.

Dans un sens plus spécifiquement politique, le pouvoir désigne la puissance et l'autorité.

Il convient de distinguer pouvoir et puissance et de ne pas les confondre, ce qui fait que le sujet prend une tournure résolument politique.

La puissance s'applique aux choses, le pouvoir s'exerce sur des volontés.

Il>- La violence est une atteinte portée à l'objet auquel elle s'applique.

La violence est une contrainte imposée par la force et renvoie à une ....

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