Devoir de Philosophie

La violence est-elle la solution à un problème ?

Publié le 19/10/2005

Extrait du document

Par essence, l'usage de la force dégrade et détruit ; il suspend le lien à l'autre en éveillant la haine.2. La violence est incapable de remédier à quoique ce soit.Que peut-on attendre, dans ces conditions, de la violence ? Peut-elle aider à faire progresser une cause juste ?A. La violence, régression du lien à l'autre Une société ne peut progresser sur la voie de la justice qu'à la condition que la plupart de ses membres soient animés par l'exigence commune d'égalité. Aucun souci de justice ne peut sortir d'un pur rapport de forces, d'une confrontation brutale des égoïsmes individuels. Une société ne peut remédier à ses injustices que si ses membres la perçoivent déjà comme un lieu de justice possible. Seule une société déjà juste peut lutter contre ses injustices.

« 3.

La violence, horizon social indépassable A.

Le droit protège de la violence On peut raisonnablement se servir d'un mal pour lutter contre un autre mal, à condition que le premier soit moindreque le second.

Or d'après ce que nous avons dit, dans la hiérarchie des maux, la violence est bien plus grave quel'injustice puisqu'elle représente la négation même du lien social.

On peut aller jusqu'à concevoir l'exigence d'égalitéqui définit la justice comme l'expression d'un souci de paix et d'ordre social, une protection contre la violence.

Lesentiment de justice bride en effet la haine qui couve en tout homme et qui ne manque pas de refaire surfaceaussitôt que naît le sentiment d'injustice.

Il convient donc de rétablir l'ordre des choses en affirmant que c'est lajustice qui remédie à la violence. B.

La violence n'est pas « utilisable » L'idée d'après laquelle la violence pourrait être utile repose sur une profonde illusion.

On croit tenir la violence maisc'est toujours elle qui nous tient.

Pour que la violence puisse n'être utilisée que comme un moyen, il faudrait qu'ellepuisse être au seul service de motifs rationnels et indépendante de tout mobile de haine.

La violence ne serait alorsqu'un simple usage de force.

Or il est très difficile d'user de la force sans basculer dans l'agression.

La plupart desjeux témoignent qu'il suffit de mimer des rapports de forces pour être tenté de les assumer agressivement.

Lafrontière entre l'adversaire et l'ennemi est assez incertaine dans l'esprit des hommes.

II semble donc illusoire depenser pouvoir« user » de la violence, sans se laisser posséder par elle.

On ne peut que subir la violence, on ne la maîtrise jamais. C.

La violence, un fait culturel indépassable L'agressivité est sans doute un des faits les plus incontournables de l'existence sociale et c'est comme tel, commehorizon indépassable de la culture humaine, qu'il faut l'envisager pour ne pas masquer la menace permanente qu'ellereprésente pour toute société. Conclusion Le seul remède pour se libérer de la violence est aussi l'unique moyen qui permet d'aller vers plus de justice : laparole, l'échange, bref le lien à l'autre.

Croire pouvoir se servir de la violence pour la combattre c'est se leurrer :c'est seulement rajouter de la violence à la violence.

Entre la violence et le dialogue, aucun compromis n'estpossible.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles