La vie morale est-elle liée à la vie biologique ?
Publié le 23/02/2004
Extrait du document


«
sexuelles leur permettrait de connaître le bonheur ici-bas.
"Si la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices, nonseulement à la sexualité mais encore à l'agressivité, nouscomprenons mieux qu'il soit si difficile à l'homme d'y trouverson bonheur.
En ce sens, l'homme primitif avait en fait lapart belle puisqu'il ne connaissait aucune restriction à sesinstincts.
En revanche, sa certitude de jouir longtemps d'untel bonheur était très minime.
L'homme civilisé a faitl'échange d'une part de bonheur possible contre une part desécurité.
[...] Si nous reprochons à juste titre à notrecivilisation actuelle de réaliser aussi insuffisamment unordre vital propre à nous rendre heureux, [...] nous nousfamiliariserons peut-être avec cette idée que certainesdifficultés existantes sont intimement liées à son essence etne sauraient céder à aucune tentative de réforme." FREUD
Dans notre civilisation, la sociabilité exige que chacun s'efforce delimiter ses pulsions, notamment sexuelles et agressives, pour quela sécurité de tous soit garantie.
Dans les sociétés primitives aucontraire, certains individus, les chefs, jouissaient d'une libertépulsionnelle sans limites, et par conséquent de moins de sécurité.
Problématique
La vie dans nos sociétés modernes place l'individu dans une situation contradictoire.
D'un côté elle luipromet la satisfaction de ses besoins, grâce à la production de biens de consommation, grâce auxtechniques, mais de l'autre elle impose des limitations à ses pulsions.
Dans cette perspective, l'exigencede bonheur paraît impossible à satisfaire.
Enjeux
L'homme a-t-il perdu la possibilité de vivre selon ses pulsions primitives en quittant l'état de nature ? Lasociété moderne offre de nombreuses occasions ou de nombreux dérivatifs à la sexualité, à l'agressivité.On peut cependant se demander si la société est bien faite pour l'homme, pour le libre déploiement del'individu.
Freud condamne-t-il alors toutes les utopies ?
[L'humanité de l'homme repose sur le fait qu'il est avant tout un être de culture.
C'est en dépassant la vie biologique qu'il peut, par la raison, cultiver les valeurs morales qui font sa dignité.]
La vie biologique n'est pas une finalitéL'homme, dit Kant, «dut, par ses propres moyens, sortir de la brutalité primitive où le plaçaient sesdispositions naturelles» [Conjectures sur les débuts de l'histoire humaine).
Même s'il dépend, en partie, de savie biologique, le fait qu'il soit un être pensant le conduit à dépasser sa condition première.
La culture n'est pas la nature.
Le droit n'est pas le faitLa nature obéit à des lois qui lui sont propres.
L'homme, en tant qu'être de culture, ne peut plus copier unenature dont il s'est définitivement affranchi.
Il y aurait contradiction à revendiquer tout à la fois le fait quel'homme se distingue de l'animal, et le fait que la vie morale ne puisse avoir d'autres fondements que les loisauxquelles est soumis le vivant.La nature n'existe peut-être qu'en tant que mise à distance, l'humanité se concevant elle-même par unprocessus de négation de son animalité.
La culture est d'abord un moyen d'encadrer la satisfaction desbesoins élémentaires, de fixer des règles pour leur satisfaction.
La présence des interdits alimentaires dans lareligion en est une expression possible.
Par l'interdit, il s'agit de construire un ordre autonome par rapport auxbesoins organiques qui se présentent plus ou moins spontanément.
Cette mise à distance est au fondement de l'artifice.
Nietzsche nomme l'art une « anti-nature ».
Il prend.
»
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