La vie en société aliène-t-elle notre conscience ?

La vie en société nous offre une existence sociale. Elle nous individualise en nous donnant une place au sein d’un tissu social et nous permet de nous distinguer d’autrui. Elle est à la fois un facteur d’uniformisation et de différenciation. Elle nous conditionne à agir dans une société donnée mais nous donne une identité particulière. C’est en ce que l’on peut s’interroger sur l’aliénation de notre conscience en société. En effet, si l’on fait l’hypothèse d’un homme vivant en dehors d’une société il est nécessaire que son développement psychique sera différent de ce même homme au sein d’une société donnée. Cependant, peut-on parler dans ce cas d’aliénation. L’aliénation c’est le fait de faire devenir autre. Or l’hypothèse qui soutient cette question est que la conscience serait une tabula rasa que l’on pourrait imprimer à son souhait. Ce serait dire que nous sommes parfaitement libre de mener notre conscience à notre guise au sein d’une liberté absolue ce que la vie en société ne permettrait. En dernier ressort, c’est bien ce postulat qu’il faut attaquer dans ses fondements. Non seulement il est difficile voire impossible de concevoir un homme en dehors de toute société, mais bien plus, si l’aliénation sociale est possible, il n’en reste pas moins que notre conscience ne se développe de manière absolument déterminée sans que nous en ayons le moindre contrôle.