La vertu, pour être morale, doit-elle être absolument désintéressée ?
Publié le 23/03/2004
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C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle «. De cette formule, Kant en déduit trois autres : * « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. « * « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. « * « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des fins rendu possible par la liberté de la volonté. « B. - Critique. - a) Exiger de l'homme une vertu absolument désintéressée, c'est méconnaître sa nature. L'homme n'est pas un être purement intellectuel la sensibilité intervient, quoiqu'il fasse., dans tous ses actes. Des psychologues tels que Ribot, Lange, James, font voir que l'homme ne peut agir s'il n'est ému, et par conséquent, l'action absolument désintéressée a laquelle veut nous obliger Kant est encore plus impossible que l'amour pur rêvé par Fénelon.
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- LA FONTAINE « On fait apprendre les fables de La Fontaine aux enfants Il n'y en a pas un seul qui les entende. Quand ils Les entendraient, ce serait encore pis, car la morale en est tellement mêlée et disproportionnée à leur âge, qu'elle les porterait au vice plus qu'à la vertu. » (Jean-Jacques Rousseau.)
- Traité De la vertu morale Chapitre V Plutarque Quant à la justesse (phronésis),
- Commentez et discutez ces lignes de Baudelaire : «L'art est-il utile? Oui. Pourquoi? Parce qu'il est l'art. Y a-t-il un art pernicieux? Oui. C'est celui qui dérange les conditions de la vie. Le vice est séduisant, il faut le peindre séduisant; mais il traîne avec lui des maladies et des douleurs morales singulières; il faut les décrire. Etudiez toutes les plaies comme un médecin qui fait son service dans un hôpital, et l'école du bon sens, l'école exclusivement morale, ne trouvera plus
- Diderot écrit : « Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau ». Mais il déclare d'autre part : « Presque toujours ce qui nuit à la beauté morale redouble la beauté poétique. On ne fait guère que des tableaux tranquilles et froids avec la vertu ; c'est la passion et le vice qui animent les compositions du peintre, du poète et du musicien. » A l'aide d'exemples précis, empruntés à v