La vérité s'impose-t-elle comme une évidence ?
Publié le 30/08/2009
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Définir la vérité est-ce être envahi du sentiment de l'évidence ? La vérité est-elle \"norme d'elle-même et du faux\" (Spinoza) ? Existe-t-il des vérités non évidentes ? Le faux ne peut-il pas prendre les atours du vrai ?
«
ainsi,
en particulier, des évidences sensibles ? Cette tour
carrée vue de loin ne me paraît-elle pas évidemment ronde?
L'évidence, répond Descartes, c'est ce dont je ne peux
absolument pas douter.
Mais n'est-ce pas là une affirmation
tautologique ? Une chose ne me paraît-elle pas évidente
lorsque, précisément, je n'ai aucune raison d'en douter?
Mais comment puis-je avoir la certitude que je n'ai pas omis
quelque raison de douter? La seule solution, c'est un doute
totalitaire, radical.
L'évidence, c'est l'idée qui résiste à tous
les doutes possibles.
Aussi Descartes, pour rendre son doute
totalitaire, invoque+il l'argument du rêve et l'hypothèse du
Dieu trompeur.
Je crois spontanément que cette table sur
laquelle je travaille existe, que j'ai un corps que je peux
toucher, voir.
Mais si je suspends mon jugement et interdis à
ma croyance de s'affirmer, je peux alors songer aux erreurs
des sens, aux délire des fous, au rêve.
Qui sait si la vie n'est
pas un songe? Certes, il est fort probable qu'elle ne l'est
pas.
Mais le probable est-il toujours vrai ? La séduction du
probable n'est-elle pas le plus grand danger pour un esprit
en quête de vérité ? La moindre raison de douter suffira donc
pour me faire considérer comme provisoirement fausses les
choses ainsi frappées de doute.
Je considérerai donc comme
provisoirement fausse l'affirmation que les corps existent.
Se trouvent ainsi invalidées la connaissance fondée sur les
sens mais aussi toutes les sciences qui, comme la physique,
l'astronomie, la médecine, se rapportent aux corps.
Mais l'argument du rêve n • ébranle pas les idées claires et
distinctes, en particulier les évidences mathématiques.
Que
je dorme ou que je veille, un carré a toujours quatre côtés,
deux et trois joints ensemble font toujours cinq, etc.
Je ne
puis naturellement douter de telles évidences.
Mais tant que
j'ignore l'origine de ma faculté de connaître, j'en ignore la.
»
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