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La vérité scientifique est-elle la vérité du monde ?

Publié le 18/10/2005

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Ces propositions premières ne sont donc pas, bien sûr, déduites. Dans le langage mathématique moderne, ces évidences premières sont des axiomes, et depuis Descartes, elles ont longtemps passé pour évidentes, c'est pourquoi la déduction peut être ramenée à une intuition continuée. Pourtant le statut absolu des axiomes, a été ébranlé. Raymond Poincaré a insisté sur le fait qu'une définition n'était en fait qu'une définition déguisée : c'est pourquoi aujourd'hui, les théoriciens de l'axiomatique contemporaine ne voient pas de différence entre axiomes et postulats. Aujourd'hui, axiomes et postulats sont considérés comme des conventions et non comme des évidences intuitives. L'exemple le plus probant en est le célèbre postulat d'Euclide : depuis, on a inventé des géométries non euclidiennes, parce que celles-ci reposent sur des postulats différents de sa vingt-neuvième proposition (voir la géométrie de Lobatchevski). Le mathématicien invente les règles opératoires qui lui permettent de déduire et il prouve ses conclusions grâce à des artifices opératoires. Les vérités mathématiques perdent donc leur caractère de vérité absolue.     III.                Les limites des mathématiques tiennent à leur objet   Il faut partir d'une observation : l'application des mathématiques aux sciences humaines soulève de nombreuses difficultés.

La vérité peut-être définie comme la conformité de l’idée que nous nous faisons des choses à la réalité de ces choses. Mais le poids de cette notion dans toute l’histoire de la philosophie et les multiples controverses dont elle fut l’objet, nous impose de souligner l’aspect provisoire de cette définition. Il suffit de voir que les le mot peut aussi désigner la qualité d’une proposition qui ne contredit pas les lois de la pensée et les règles logiques. C’est cette approche de la vérité qui peut être considérée comme mathématique, puisque la mathématique est une science hypothético-déductive.

 

Les mathématiques :

Ce sont les sciences qui ont pour objet les relations quantitatives et qui procèdent suivant une méthode hypothético-déductive.

 

La vérité mathématique semble s’appliquer facilement à la réalité alors qu’elle se construit indépendamment de l’expérience. La question qui nous est donc posée par ce sujet est de savoir si c’est le modèle de la vérité mathématique qui parait le modèle de la réalité connue de façon adéquate. Pour autant, les champs d’application des mathématiques sont limités (la physique oui, la psychologie non). Une piste : soit le monde est effectivement régi par la logique hypothético-déductive (examen de la thèse de la nécessité universelle et surtout, de notre capacité à la connaître), soit les mathématiques n’atteignent de la réalité que ce qui en est quantifiable.

 

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« II.

Les limites de l'axiomatique Déduire une proposition, c'est la ramener aux propositions déjà admises.

Maisces propositions déjà admises sont elles-mêmes déduites de propositionsantérieures… Descartes les nomme « belles chaines de raison ».

Selon lui, enremontant celles-ci, nous allons directement à la découverte des propositionspremières qui sont le point de départ de la déduction, pour peu que leraisonnement soit scrupuleusement exact, ou adéquat chez Spinoza.

Cespropositions premières ne sont donc pas, bien sûr, déduites.

Dans le langagemathématique moderne, ces évidences premières sont des axiomes, et depuisDescartes, elles ont longtemps passé pour évidentes, c'est pourquoi ladéduction peut être ramenée à une intuition continuée.

Pourtant le statutabsolu des axiomes, a été ébranlé.

Raymond Poincaré a insisté sur le faitqu'une définition n'était en fait qu'une définition déguisée : c'est pourquoiaujourd'hui, les théoriciens de l'axiomatique contemporaine ne voient pas dedifférence entre axiomes et postulats.

Aujourd'hui, axiomes et postulats sontconsidérés comme des conventions et non comme des évidences intuitives.L'exemple le plus probant en est le célèbre postulat d'Euclide : depuis, on ainventé des géométries non euclidiennes, parce que celles-ci reposent sur despostulats différents de sa vingt-neuvième proposition (voir la géométrie deLobatchevski).

Le mathématicien invente les règles opératoires qui luipermettent de déduire et il prouve ses conclusions grâce à des artificesopératoires.

Les vérités mathématiques perdent donc leur caractère de véritéabsolue. DESCARTES: «Ces longues chaînes de raison, si simples et faciles...» La raison doit permettre à l'homme de connaître l'univers entier sur un mode démonstratif. «Ces longues chaînes de raison, si simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir àleurs plus difficiles démonstrations, m'avaient donné occasion de m'imaginer que toutes les choses qui peuventtomber sous la connaissance des hommes s'entresuivent en même façon.» Descartes, Discours de la méthode(1637). • Descartes a eu, dès sa jeunesse, l'idée d'une mathesis universalis, ou science universelle, qui étendrait lecaractère démonstratif des mathématiques à l'ensemble des objets de connaissance possible (le monde physique enparticulier:• Ce discours démonstratif est défini par la cohérence de ses raisonnements, et par l'évidence des principes surlesquels il repose (voir fiche Descartes").

Ainsi, si l'on part d'une vérité absolument claire et distincte, et que l'on endéduit de manière rationnelle les conséquences, on arrive forcément à d'autres vérités, et ainsi de suite.• Rien ne devait pour Descartes, échapper à ce modèle, c'est pourquoi, il propose aussi un traité Les Passions del'âme, dans lequel il traite de l'âme humaine en «physicien» et géomètre (deux termes presque synonymes pour lui). III. Les limites des mathématiques tiennent à leur objet Il faut partir d'une observation : l'application des mathématiques aux sciences humaines soulève de nombreusesdifficultés.

C'est par exemple le cas pour la biologie, science récente et qui dut tâtonner avant de trouver saméthode d'investigation.

Descartes avait posé le principe d'une biologie mécaniste.

Il ne voit dans les organismesvivants que des automates.

Les avancées de cette science ont réfuté cette conception au point que Gusdofaffirma que la biologie de Descartes tenait plus de « la science-fiction que de la connaissance ».

Monod, parexemple qu'un œil n'est pas une machine, car c'est un organe vivant : ce n'est pas une juxtaposition d'élémentsmais une structure autonome dont les constituants sont subordonnés à un fonctionnement global.

Appartenant lui-même à un individu : un ensemble unifié et autonome.

Les machines témoignent d'un projet extérieur (celui dumécanicien qui les a fabriquées), tandis que les projets d'un organisme vivant sont immanents à sa structure.

Quantà l'étude des faits humains, l'objectivité scientifique qui devrait être garantie par la méthode rationnelle, est mise àmal par le simple fait que le sociologue n'est pas qu'un pur esprit.

D'autre part, dans bien des cas, la connaissanceque nous prenons des faits humains s'introduit comme un nouveau facteur déterminant dans la réalité de ces faitshumains.

Dilthey et Jaspers ont eu à cœur de montrer que les sciences humaines ne peuvent se construire sur lemodèle des sciences de la nature contrairement au rêve des positivistes.

Car ce serait nier la liberté humaine.

Un des plus beaux ouvrages qui parle du rapport entre la tentation d'explication totale par la causalité et la natureparfois hors rationalité du monde est l'essai « La Question du monde », de Rémi Braque.

Aristote lui-même, nepouvait expliquer le cas de ceux qu'il appellent monstre dans l'Ethique à Nicomaque, parce qu'ils tiennent d'une« causalité exubérante » (Aubenque).. »

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