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La vérité est-elle toujours de type scientifique ?

Publié le 02/02/2004

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scientifique
Si la philosophie a une valeur, ce n'est donc pas, ainsi que l'affirme Wittgenstein en produisant des vérités qui lui sont propres, mais en élucidant les conditions du savoir scientifique, seul dispensateur de vérités authentiques.Cette position peut toutefois se heurter à plusieurs objections :a) Le statut de ces sciences nouvelles que sont les « sciences humaines ». Elles conduisent à interpréter de manière moins restrictive l'expression « de type scientifique ». Celle-ci ne signifierait pas seulement « conforme à la logique ou à l'expérience ». Par exemple, l'histoire : c'est une science herméneutique*, c'est-à-dire de l'interprétation du sens des actions humaines. Elle n'est ni purement déductive, ni réductible à un ensemble de faits positifs et de dates. Dira-t-on pour autant qu'elle ne délivre aucune vérité ? ou même qu'elle ne mérite pas le nom de « science » ?b) L'objection « pascalienne » (à côté des « vérités de raison », il y a les « vérités du coeur »), ou « bergsonienne » (l'intuition accède à une vérité philosophique, et même métaphysique, étrangère à l'intelligence scientifique, chacune étant dans son genre justifiée, et même parfaite.c) L'objection « kantienne ».
De manière générale, on qualifie de « vrais « ou de « faux « aussi bien des énoncés que des choses, des événements, des situations, etc. Dans tous les cas, ces qualifications renvoient aux idées de concordance et de non concordance, d’adéquation et de non adéquation, de conformité et de non conformité. Pourtant un énoncé ou une chose (un événement, etc.) ne sont pas vrais de la même façon. L’énoncé « la terre tourne autour du soleil « est vrai parce qu’il est conforme à ce que l’on sait de la réalité ; en revanche, si on parle de vraies perles, c’est pour insister que ce ne sont pas des fausses en plastique par exemple ; toutefois, elles n’en restent pas moins réelles. Mais on ne peut dans l’état actuel de nos connaissances faire l’hypothèse que la terre ne tournerait pas autour du soleil. On remarque que c’est le jugement qui change sur la nature des perles par exemple (elles sont vraies ou fausses), mais leur existence n’est pas remise en cause. Les qualifications des choses comme vraies ou fausses rejoint la définition philosophique traditionnelle de la vérité comme « adéquation de l’esprit et de la chose «. Beaucoup de philosophes ont confondu, à l’instar du sens commun, vérité et réalité. La réalité désigne ce qui existe, ce qui s’impose par les sens (le monde sensible) ou par l’esprit (comme les idées mathématiques). Mais peut-on prétendre à une vérité totale ? 

scientifique

« l'interprétation du sens des actions humaines.

Elle n'est ni purement déductive, ni réductible à un ensemble de faitspositifs et de dates.

Dira-t-on pour autant qu'elle ne délivre aucune vérité ? ou même qu'elle ne mérite pas le nomde « science » ?b) L'objection « pascalienne » (à côté des « vérités de raison », il y a les « vérités du coeur »), ou « bergsonienne »(l'intuition accède à une vérité philosophique, et même métaphysique, étrangère à l'intelligence scientifique,chacune étant dans son genre justifiée, et même parfaite.c) L'objection « kantienne ».

Contre l'empirisme de Hume, Kant refuse l'équivalence entre analytique et a priori d'unepart, synthétique et a posteriori de l'autre.

Il existe des jugements à la fois synthétiques et a priori.

Mais cela nesignifie pas qu'il y a une vérité d'un autre type que la vérité scientifique (contrairement à ce que dit Bergson, parexemple).

Car pour Kant, la science mathématique, si elle est a priori, est néanmoins synthétique, et la sciencephysique, si elle est synthétique, est, quant à ses principes, a priori.La métaphysique n'est pas, dans sa structure, faite autrement que les sciences déjà constituées.

L'objection deKant porte donc moins sur la question de savoir s'il existe un genre de vérité autre que celle de la science que surl'interprétation qu'il convient de donner à l'expression « vérité de type scientifique ». Introduction De manière générale, on qualifie de « vrais » ou de « faux » aussi bien des énoncés que des choses, desévénements, des situations, etc.

Dans tous les cas, ces qualifications renvoient aux idées de concordance et denon concordance, d'adéquation et de non adéquation, de conformité et de non conformité.

Pourtant un énoncé ouune chose (un événement, etc.) ne sont pas vrais de la même façon.

L'énoncé « la terre tourne autour du soleil »est vrai parce qu'il est conforme à ce que l'on sait de la réalité ; en revanche, si on parle de vraies perles, c'estpour insister que ce ne sont pas des fausses en plastique par exemple ; toutefois, elles n'en restent pas moinsréelles.

Mais on ne peut dans l'état actuel de nos connaissances faire l'hypothèse que la terre ne tournerait pasautour du soleil.

On remarque que c'est le jugement qui change sur la nature des perles par exemple (elles sontvraies ou fausses), mais leur existence n'est pas remise en cause.

Les qualifications des choses comme vraies oufausses rejoint la définition philosophique traditionnelle de la vérité comme « adéquation de l'esprit et de la chose ».Beaucoup de philosophes ont confondu, à l'instar du sens commun, vérité et réalité.

La réalité désigne ce qui existe,ce qui s'impose par les sens (le monde sensible) ou par l'esprit (comme les idées mathématiques).

Mais peut-onprétendre à une vérité totale ? I.

Vérité et réalité a. A l'origine de notre conception du monde et de nos façons de penser, la philosophie grecque pose le logos (discours ou raison) comme étant aussi bien le discours vrai que l'être révélé par ce discours.

Le récit etl'interprétation de l' Allégorie de la caverne (République , L.

VII, 514b-517c) montrent bien comment et pourquoi un philosophe comme Platon identifie la vérité et la réalité.

En effet, le réel sensible est souvent trompeur.

La connaissance sensible est donc limitée aux apparences, elle n'est pas vraie.

Il n'y a alors pour Platon de véritéqu'au-delà des apparences, dans ce qui ne change pas au rythme des fluctuations.

Il existe ainsi deux ordres deréalité : l'un tient lieu de modèle (le monde suprasensible ou monde des Idées) et l'autre d'infidèle copie (mondesensible) ; ou encore, l'être est la vérité, tandis que les apparences sont sources d'erreurs et d'illusions.

La véritén'est donc possible que par l'intelligence, seule capable de contempler les Idées, principes de toutes réalités.

D'oùaussi les critiques fameuses de Platon adressées aux sophistes, ces marchands de savoirs, qui considéraient que lavérité n'est pas une, mais qu'elle est relative selon le point de vue de chacun : ainsi Protagoras affirmait que « l'homme est mesure de toutes choses », à la différence de Platon pour qui c'est Dieu. b.

La réalité sensible nous informe souvent moins bien, il est vrai, que la réalité vraie.

Ainsi, nous savons bien que la distance réelle du soleil à la terre est infiniment supérieure à celle dont la vue nous informe.

Mais nul ne peutnier que si seul l'énoncé conforme à cette distance réelle dit la vérité, une proposition non conforme à cette réalitépeut être à la fois fausse et pourvue de sens.

Wittgenstein dira que « la proposition est une image de la réalité : car je connais l'état des choses qu'elle représente, si je comprends la proposition » ( Tractacus Logico-Philosophicus , 4.021).

C'est la proposition qui montre le sens.

Elle est la description d'un état de chose : « La proposition construitun monde à l'aide d'un échafaudage logique et c'est pourquoi on peut reconnaître à la proposition comment secomporte tout ce qui est logique, quand elle est vraie » (idem).

Pour Wittgenstein en effet toutes les propositionsde logique sont des propositions tautologiques (cela signifie qu'elles ne renvoient à rien d'autre qu'à elles-mêmes,elles ne désignent rien d'extérieur sur le plan empirique).

Elles peuvent être ramenées à des représentationsformelles (remplacées par des variables propositionnelles liées à l'aide de connecteurs logiques) et exprimées à l'aidede tableaux de vérité. c.

Au XVIIe siècle, certains philosophes comme Descartes ou Leibniz fondent la possibilité de représentations vraies de la réalité sur l'existence d'une réalité divine, vraie en elle-même, qui garantit en quelque sorte la vérité dulien établi par la connaissance humaine entre les apparences et ce qui est véritablement.

Dès lors, selon cesphilosophes, le critère le moins discutable de la vérité est son évidence : « Elle se présente si distinctement et siclairement à l'esprit qu'on ne peut la mettre en doute », nous dit Descartes ; ou encore « elle est à elle-même sonpropre critère » selon Spinoza .

Ce dernier affirmera encore que : « Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance » ( Ethique , II, prop.

XLIII). II.

Le rêve de l'unité de la vérité, ou l'illusion de la raison a.

Point de vue et raison sont deux manières pour l'homme, soit de s'échapper du monde réel, soit de mettre en. »

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