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La vérité est-elle donnée par l'expérience ou construite par l'esprit humain ?

Publié le 17/10/2005

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EXPÉRIENCE (lat. experientia, essai, épreuve)

Gén. L'Expérience est d'abord Expérience vécue, instruction acquise par l'usage de la vie. Toutefois le vécu n'est pas la vie. Avoir de l'Expérience , ce n'est déjà plus la vivre mais déjà l'avoir vécue et la penser : d'où l'aspect théorique et abstrait de tout vécu. Phi. On distingue classiquement deux sens du concept d'Expérience : soit les données ou impressions sensibles, qui sont comme la matière première de notre connaissance, soit l'Expérience elle-même conçue comme résultat, c.-à-d. déjà comme construction, « mise en forme du donné sensible par les principes a priori de l'esprit » (Kant). expérimentation.

VÉRITÉ FORMELLE

Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.

VÉRITÉ MATÉRIELLE

Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.

    On entend par vérité, de façon simple, ce qui est le critère qui vrai et du faux, c’est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l’accord entre l’idée et la chose. (Il y a aussi la vérité-cohérence mais elle sera moins porteuse pour le sujet et elle est sujette à de nombreuses contradiction). Par expérience, on entend l’ensemble des vécus, et a un rapport à l’immédiateté et aux sens. Et se demander s’il y a une donation par l’expérience c’est supposer un mode passif d’accès à la vérité, tandis que la construction ainsi sur le côte actif de l’esprit, la recherche de la vérité. On saisit pleinement le sujet, on se situera volontairement dans le paradigme de la science qui est le plus porteur de signification pour le sujet. Autrement dit, le problème qui nous occupera ne sera pas centré sur les vérités dans la pratique dans la mesure où de la formulation même du sujet, il pose en creux la question de l’accès à la vérité. L’enjeu est donc celui de la science dans son opposition entre empirisme et rationalisme. En effet, à travers l’alternative que propose le sujet on peut identifier les deux doctrines.     Ainsi, notre premier objet sera de déterminer la validité de chaque modèle épistémique et leur implication, tout comme leurs limites ce qui sera l’objet de nos deux premières parties puisque si l’expérience en première analyse peut apparaître suffisante pour déterminer la vérité, il apparaît tout de même possible de mettre en doute un tel fondement de la vérité au nom du manque de certitude de l’expérience et de son rôle. Mais à ce point, on se trouverait avec autant de raison dans les deux cas, donc à une opposition contradictoire qui risquerait de nous conduire à un scepticisme et c’est dès lors à ce moment qu’il faudra sans doute rechercher un dépassement de cette aporie et éventuellement considérer le rôle complémentaire des deux critères (3ème partie).

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« a) En effet, comme le montre Descartes les sens sont trompeurs et c'est pourquoi il avait mis en doute leur véracité dans Les Méditations Métaphysiques à travers le doute hyperbolique. En effet, il en donne l'exemple le plus célèbre dans le Discours de la méthode (aussi dans la Dioptrique ) avec le cas du bâton brisé dans l'eau.

L'expérience des sens nous montre que l'image du bâton est brisé alors que le bâton estresté droit dans les faits.

L'expérience ne donc pas être source de savoircompte connu que la faillibilité des sens.b) C'est pourquoi Descartes ajoute dans Les Règles pour la direction de l'esprit : « Il faut noter en outre que les expériences sont souvent trompeuses, mais que la déduction […] peut sans doute être omise si on nel'aperçoit pas, mais ne saurait être mal faite même par l'entendement le moinscapable de raisonner ».

Le principe de certitude, donc de vérité, de laconnaissance scientifique repose sur la seule capacité de la raison, ou plutôt,de l'entendement, non sur l'expérience trompeuse.

La vérité se comprendalors dans un modèle déductif et permet alors l'établissement d'une méthodequ'il définit comme : « des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tousceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui estfaux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles mais en accroissantprogressivement leur science à la connaissance vraie de tout ce qu'ilspeuvent atteindre », d'où le fait que l'expérience n'étant pas suffisammentsource de certitude ne doit pas être tenue pour un critère de vérité.

La véritéest donc l'œuvre d'une construction de l'esprit comme le propose lerationalismec) Cependant, la volonté de construire la vérité et/ou la science sur la seule capacité de l'esprit semble aussidifficile à tenir.

En effet, le risque pour la connaissance, donc la vérité en tant que rapport à ce qui vrai et faux.

Lavolonté de déduire toutes les vérités et ne pas tenir compte des sens, donc de l'expérience, celle-ci étant commesource d'erreurs, pose effectivement le problème de savoir quelle est la valeur de ces déductions, est-ce pas desimples vues de l'esprit ? Quel rapport à la réalité si on ne fait pas appel à l'expérience.

Et c'est bien l'objection queD'Alembert oppose au projet rationaliste ou plus exactement pour l'époque au projet cartésien comme il le dit dans le Discours Préliminaire de l'Encyclopédie : « Il faut avouer […] que les géomètres abusent quelquefois de cette application de l'algèbre à la physique.

Au défaut d'expériences propres à servir de base à leur calcul, ils sepermettent des hypothèses, les plus commodes à la vérité qu'il leur est possible, mais souvent très éloignées de cequi est réellement dans la nature ».

Dès lors la construction de l'esprit ne rend plus compte de la vérité-correspondance, c'est-à-dire avec la réalité de la chose, sans pour autant être une absurdité.

C'est dire dans cecas que la vérité-cohérence, nécessaire à toute théorie, ne présuppose pas la valeur de vérité-correspondance àchaque fois.

En ce sens, dire que la vérité est seulement une construction de l'esprit n'est pas satisfaisant, même siles sens peuvent être trompeurs.

Transition : Alors, on arrive aux vues des résultats de la première et de la second parties à une contradiction, une opposition quisemble irréconciliable.

En effet la vérité peut être donnée par l'expérience comme semble le montrer Hume etNewton.

Or si l'on peut douter de la valeur de l'expérience, la rationalisme posant que la vérité est une constructionde l'esprit montre aussi des résultats probants.

Dès lors, n'en est-on pas réduit à ne pas pouvoir répondre à laquestion, au scepticisme en somme ? ou alors faut-il envisager ces deux points comme complémentaires formant lependant de l'activité scientifique ? III – Solidarité entre l'expérience et la construction de l'esprit dans la recherche de la vérité. »

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