La vérité est-elle délivrée par la connaissance scientifique ?
Publié le 28/11/2010
Extrait du document
Comme nous avons pu le voir précédemment, la connaissance scientifique ne peut pas prétendre avoir le monopole de la vérité. La connaissance scientifique est objective par nature et nous fait accéder à un type de vérité expulsant la subjectivité. Le vécu, l'affectif, le religieux lui échappe donc totalement.
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newtonienne, considérée comme représentant parfaitement le fonctionnement de l'univers au début du 19èmesiècle, a été réduite au rang d'approximation aux faibles vitesses par les théories relativistes.
Certains de sesfondements implicites, comme l'action instantanée des forces à distance, ont même été reconnues comme étant deserreurs fondamentales, l'action à distance se propageant à une vitesse finie et limitée ( celle de la lumière dans levide ).
La vérité scientifique est donc, en plus d'être provisoire, approximative et non définitive.
En outre, il faut tenir en compte que les instruments de mesure lors d'une expérimentation contiennent une certainemarge d'erreur, on ne peut donc détenir de vérités scientifiques incontestables.
De même, les conditionsextérieures, sociales ou politiques viennent s'articuler aux exigences et aux mouvements des sciences.
Ainsi lavalorisation ou la dévalorisation de la connaissance scientifique, ce que Foucault et Nietzsche ont appelé « volontéde savoir », loin d'annuler le cheminement de la vérité, s'y associe et en complique parfois l'accès et lacompréhension.
Enfin, on n'omet pas de citer la puissance de la coutume, et avec elle le jeu combiné de l'habitude et de l'autorité.Car c'est bien celui qui enseigne les mathématiques ou tout autre science, qui expose une certaine norme du vrai etdu faux.
Plus profondément encore, on est tenté de suggérer que ce sont telles ou telles formations sociales quiimpulsent et modèlent la définition que l'on se fait de la vérité.
D'où alors, le doute que l'on peut manifester sur lecaractère objectif, neutre et universel de la vérité quand on s'aperçoit de la variation des formes et des lieux, desconditions d'expérimentations et que la vérité scientifique subit donc l'influence constante de son milieu et de latradition soutenue et maintenue.
La vérité scientifique possède donc une instabilité et des limites qui peuvent donc faire douter de sa véracité.Existe-t-il alors des vérités ailleurs que dans le domaine scientifique ?
3ème partie
Comme nous avons pu le voir précédemment, la connaissance scientifique ne peut pas prétendre avoir le monopolede la vérité.
La connaissance scientifique est objective par nature et nous fait accéder à un type de véritéexpulsant la subjectivité.
Le vécu, l'affectif, le religieux lui échappe donc totalement.
Tout ce que nous connaissons du monde, même par la science, nous le connaissons à partir du monde vécu.
Cesconnaissances ne peuvent faire l'objet, à la différence des connaissances scientifiques, d'une démonstration oud'une expérimentation quelconque.
Merleau-Ponty a souligné qu'il fallait « réveiller une expérience vécue du mondequi, elle aussi, mérite d'être dite vraie ».
La vérité de l'homme en chair et en os, souffrant, aimant, qu'il s'agissed'une vérité esthétique ou religieuse, possède une immense valeur.
Si l'on se prête à l'écoute de l'ouverture à la foisremplie d'allégresse et de tragique du Don Giovanni de Mozart, c'est bien une vérité essentielle et fondamentale quenous expérimentons.
Pareillement si l'on se donne à la contemplation d'une oeuvre d'art, qui alors touchera nossentiments, nous affectera émotionnellement.
La science laisse échapper la vérité immédiate et affective.
Cette vérité, qui est essentielle mais que la science nesaurait atteindre, renvoie à un vrai originel et fondamental, objet d'une intuition ou d'un savoir affectif.
Le savoirimmédiat est celui qui se donne à moi sans intermédiaire.
Comme la connaissance affective, qui le rejoint et leprolonge, il représente un moyen véritablement important d'accéder à la vérité.
L'amour et la foi peuvent également énoncer des jugements adéquats et pourtant non scientifiquement prouvés.
Lepremier, ne va-t-il pas jusqu'à l'essence de l'être humain ? Ne dévoile-t-il pas fréquemment ce qui est ? Lorsquenous nous éprenons d'une personne, il s'agit encore d'une vérité incontestable.
Quant à la foi, on peut facilement serendre compte qu'elle donne l'accès à une vérité inhérente à notre être, marqué notamment par le désir d'infini.
Parallèlement, le champ de la métaphysique peut aussi être pris pour une vérité.
Car si on ne peut prouverscientifiquement que l'on est ce que l'on est, toutefois nous saisissons notre être et nous savons que nous existonscomme soi et même comme cogito.
La métaphysique trouve d'ailleurs une forme de vérité dans la mesure où lessciences faisant profession de tirer toute vérité de l'objet retrouvent néanmoins dans la métaphysique quelquechose du sujet lui-même.
Se manifeste donc dans la métaphysique une vérité concernant à la fois l'esprit humainfondateur et l'objet scientifique.
Cependant ces vérités, de l'ordre du vécu, de l'affectif ne présentent pas plus de stabilité dans leurs véracités.
Eneffet, ces vérités forment un flux variable, du fait que nos émotions, nos sentiments peuvent changer et évoluer,que l'on puisse aimer quoi que ce soit pour ensuite le détester.
On peut donc également les qualifier de véritésprovisoires et qu'elles ne doivent pas davantage être tenues pour certaines que les vérités du domaine scientifique.
Conclusion
Les vérités scientifiques, tout autant que celles des domaines affectifs, ne sont en fait que des vérités provisoires.Bien sur, il existe des vérités scientifiques, fruits de la démonstration et de l'expérimentation, vérités qui se donnentainsi par le biais des études mathématiques, physiques, chimiques ou encore quantitatives.
Mais on s'aperçoit quecette vérité scientifique est loin d'être satisfaisante pour prétendre à constituer la vérité même.
Il faut doncrappeler que face à ce règne de la science, comme a su fort bien le dire Kierkegaard, il est une « vérité-subjectivité» qui regroupe les qualités sensibles et vivantes du monde, dont l'importance doit être soulignée mais quicependant, ne peut pas plus posséder le monopole de la vérité absolue.
On peut donc avancer l'idée qu'il n'existepas plus de vérités scientifiques que dans d'autres domaines non-scientifiques.
La vérité est donc multiple, elle n'est.
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