La vérité est-elle contraignante ou libératrice?
Publié le 30/04/2024
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La vérité est-elle contraignante ou libératrice ?
I- La vérité est contraignante
II- Une contrainte libératrice
III- La technologie permet de rétablir une certaine vérité
Les grecs affirmaient qu’il n’y avait pas de vérité, or Aristote leur répondait que l’on ne pouvait
affirmer cela sans reconnaître implicitement qu’il y a de la vérité.
Le mouvement du
scepticisme dit : il est vrai qu’il y a pas de vérité.
Il se contredit lui même car le fait qu’il n’y ait
pas de vérité n’est donc pas discutable.
Pour le sens commun, une proposition ou une théorie est « vraie » lorsqu’elle est conforme au
réel et qu’elle peut être attestée par l’observation ou par l’expérimentation.
La vérité est un fait
de langage, et le langage est un système de conventions.
Dans quelle mesure peut-elle être à la fois libératrice et contrainte ?
La vérité peut être parfois libératrice.
En effet, être le seul à détenir une vérité peut être mal
vécu, avec un sentiment d’isolement.
Divulguer la vérité permet donc de pouvoir partager son
savoir et de sortir de cette solitude.
La vérité révélée peut également soulager les individus qui portent le poids d’une certaine
culpabilité.
Dans le cas d’un vol par exemple, la vérité révélée au monde et reconnue peut être
libératrice pour le voleur qui, après son acte affreux, se sentait coupable et vivait avec un
poids sur la conscience.
Elle est souvent libératrice aussi pour la victime qui voit sa parole
reconnue.
Connaître la vérité permet de faire des choix plus justes.
Effectivement, on imagine
mal aujourd’hui un juge faire part de son jugement sans avoir eu connaissance des faits et des
preuves, donc de la vérité.
Une fois qu’on sait la vérité, on peut faire des choix en
connaissance de cause.
Avoir conscience des vérités qui nous entourent nous permet de faire
des choix plus justes et en accord avec nos principes, et en cela elle est aussi libératrice.
C’est ainsi qu’en ayant conscience des risques liés à la pratique d’un sport extrême par
exemple, nous pourrons choisir en toute liberté de le pratiquer ou non.
Lorsqu’une vérité est tue, dans certaines circonstances, elle peut être néanmoins ressentie
par les personnes qui ne la détiennent pas, ce qui provoque souvent des doutes, des
sensations d’incohérences.
Dans le cas d’un adultère, le conjoint trompé peut ressentir que
quelque chose ne se passe pas normalement et est caché, sans pour autant affirmer qu’une
vérité est cachée.
Une fois découverte et malgré la douleur, la vérité libère le conjoint trompé
de la situation de souffrance dans laquelle il vivait.
Et bien souvent le trompeur pense être
brave et faire preuve d’honnêteté en avouant la vérité : pourtant cet acte permet surtout de
lever la culpabilité que porte le trompeur.
Cependant ignorer la vérité, ne pas en avoir
conscience, peut nous préserver.
On constate ça chez les enfants qui n’ont pas conscience de
certains jugements ou dangers et qui agissent en toute innocence, selon leurs envies et leur
instinct.
Ils profitent pleinement du moment qu’ils sont en train de vivre puisqu’ils n’ont pas
conscience des conséquences liées à leurs actes.
Ainsi ils peuvent escalader un mur haut et
se mettre en danger ou bien dire tout haut ce qu’ils pensent de l’allure physique de certaines
personnes sans se rendre compte de la gêne occasionnée.
L’adulte lui, a conscience des
conséquences éventuelles et n’ose souvent pas agir.
Dans ce cas la conscience des règles de
bienséance, des lois et codes qui régissent les relations humaines, c’est-à-dire la
connaissance de ces vérités est vécue comme contrainte.
On peut reprendre les propos de l’écrivain Théodore Agrippa d’Aubigné qui qualifiait la vérité «
d’épineux fardeau » : elle est effectivement lourde à porter, et bien souvent surtout lorsqu’elle
est grave.
Par ailleurs, la technologie permet en un certain sens de rétablir ou de démontrer la vérité.
En
effet, les technologies scientifiques telles que les fusées ou satellites ont permis de rétablir la
vérité sur la présence ou non d’individus sur certaines planètes.
Nous verrons que la liberté est contraignante car elle est une contrainte individuelle et
collective, puis l’analyse montrera qu’elle peut être libératrice puisqu’elle libère les individus
d’une éventuelle contrainte qui lui est nuisible et enfin nous nous demanderons si la
technologie permet-elle de rétablir une certaine vérité.
IDes contraintes individuelles rendent la vérité contraignante.
Tout d’abord les conflits
personnels engendre de nombreuses remises en question.
En effet la découverte de la vérité
peut entraîner des conflits internes chez l’individu.
En confrontant ses croyances et ses
convictions préexistantes, il peut alors être confronté à des dilemmes moraux et émotionnels.
Prenons l’exemple de l’évolution de la pensée religieuse face aux découvertes scientifiques
remettant alors en cause des opinions établis, générant ainsi des conflits intérieurs chez les
croyants.
Cependant certains philosophes tels que Russell, se déclaraient philosophiquement
agnostique — parce que la science ne peut ni prouver ni réfuter certaines croyances
religieuses — mais athée en pratique, parce qu'on ne peut croire qu'en ce qui est démontré
par la science.
Ensuite, les responsabilités individuelles face à la connaissance de la vérité deviennent des
contraintes.
Certes, la connaissance de la vérité peut imposer des responsabilités à ceux qui
la détiennent.
Ils peuvent se sentir investi d’une mission éthique vis-à-vis de ceux qui ignorent
la vérité.
De plus, ceux qui, à tort ou à raison, se croient ou se sont crus détenteurs de la vérité
s'y soumettent et se font un devoir moral ou religieux d'y soumettre les autres, ainsi Blaise
Pascal affirme: "Jamais on ne commet le mal si pleinement et si gaiement que quand on le
fait par conscience." L’exemple des lanceurs d’alertes nous permet de démontrer cela
puisqu’ils révèlent des informations cruciales au grand public, mais qui doivent par la suite
faire face à des représailles et à des conséquences juridiques.
La vérité est une forme de contrainte sociale.
Tout d’abord puisqu’elle impose des normes et
des valeurs.
Ainsi la vérité peut être utilisée pour imposer des normes et des valeurs sociales
qui peuvent conduire à une uniformité de la pensée qui peut être perçue comme oppressive.
L’exemple des systèmes totalitaires politiques, ou théocratiques restent très pertinents
puisqu’ils utilisent parfois une version biaisée de la vérité pour justifier des politiques
respectives et diminuer l’opposition.
De plus, l'Église catholique n'a admis que très récemment
- en 1962, à l'occasion du concile Vatican II - la notion de "liberté religieuse".
Par ailleurs, certains conflits interpersonnels découlent de la vérité.
En effet la vérité peut être
à l’origine de conflits entre individus lorsque leurs perspectives divergent.
Les désaccords
basés sur des vérités subjectives peuvent mener à des tensions interpersonnelles.
Prenons
l’exemple des différents contextes familiaux liés à des révélations de secrets longtemps
cachés, mettant en lumière comment la vérité peut déclencher des tensions au sein de
relations proches.
De plus, la notion de vérité est liée au contexte dans lequel nous vivons, ou,
pour parler comme Michel Foucault, à un "horizon de savoir".
Un homme du Moyen-âge ne
pouvait guère refuser les vérités de la foi chrétienne ou l'idée que le soleil tourne autour de la
terre ou que le roi de France détient son autorité et son pouvoir de la Providence divine et peut
guérir les écrouelles, car elles étaient "évidentes".
Mais la vérité évolue avec le temps et varie
selon les cultures.
Nous sommes contraints, souvent sans même le savoir, d' adhérer
aujourd'hui à des "vérités" qui seront peut-être considérées demain comme des erreurs, des
mensonges ou des illusions.
Cette section met en lumière les multiples facettes des contraintes individuelles et sociales
liées à la vérité.
Il est important de souligner que ces contraintes peuvent être perçues
différemment selon les contextes culturels, historiques et individuels, ce qui rend la question
de la vérité complexe et nuancée.
IID’autre part, la vérité est une contrainte libératrice.
Elle est tout d’abord une libération
individuelle de part l’augmentation de l’autonomie intellectuelle et de l’émancipation
personnelle.
La recherche de la vérité peut donc conduire à l’autonomie intellectuelle,
permettant ainsi à l’individu de développer un esprit critique et de prendre des décisions
réfléchies.
Cependant aucune vérité ne s'impose.
Toutes sont conquises et fruit du dialogue
avec autrui.
"La vérité n'est ni à moi, ni à toi, mais entre nous." (Maurice Merleau-Ponty, Eloge
de la Philosophie) Les mouvements philosophiques tels que les Lumières ont promu la
recherche de la vérité comme moyen d'émancipation individuelle, encourageant la remise en
question des autorités traditionnelles.
D’autre part, la vérité peut être source d’épanouissement personnelle.
La découverte de la
vérité peut être source d'épanouissement personnel en apportant une compréhension
profonde de soi-même et du monde qui nous entoure.
En effet, les personnes qui surmontent
des obstacles personnels en confrontant la vérité sur leurs propres faiblesses peuvent
expérimenter un sentiment libérateur et une croissance personnelle significative.
La vérité est une libération sociale.
Ainsi ont lieu des transformations sociales liées à la vérité.
Effectivement, la vérité peut être un moteur de changement social en mettant en lumière des
injustices et des inégalités.
Elle peut mobiliser les individus pour lutter....
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