Devoir de Philosophie

La vérité est-elle contraignante ou libératrice?

Publié le 16/08/2012

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De plus il se pourrait qu’il existe un devoir de vérité. Le sujet devrait alors se contraindre au sens courant du terme : se forcer soi même, retrancher ses désirs pour accomplir ce que la morale me dicte, pour suivre l’impératif catégorique au sens kantien du terme. Zola publie « J’Accuse… ! « dans l’Aurore le 13 janvier 1898 pour dénoncer l’affaire Dreyfus. Par cette vérité qu’il possède et qu’il décide de divulguer, il se force, agit contre sa volonté désirante et égoïste, car il s’attaque directement à la Troisième République et risque des représailles, et, en plus, de perdre des admirateurs antidreyfusards. Mais pour lui, mettre la lumière sur l’injustice est un véritable devoir, et s’impose contre ses éventuels désirs humains. Et dans cet acte, il prend ce que Sartre appelle dans Situation II sa « responsabilité d’écrivain «. En effet, contrairement à Flaubert par exemple (qui selon Sartre, par son silence est responsable de la répression qui suivit la Commune), il a osé parler, osé dire ce qu’il savait et ce qu’il pensait de l’injustice. Et par cette parole, il libère sa conscience en ayant accompli son devoir, un homme, Dreyfus de l’emprisonnement à tort, et enfin plusieurs hommes de l’illusion d’un gouvernement juste, et l’illusion antisémite… Ainsi la contrainte morale qu’implique le devoir de vérité est nécessaire pour amener à une liberté.


« se détacher de ce qui révèle du mystique et en quelque sorte de notre volonté idéalisée (l'homme serait fils de Dieu, quel prestige !) pour s'appuyer sur le concret, leprésent, l'expérience… Bref, la réalité, et en tirer des enseignements scientifiques objectifs.

C'est ainsi qu'on peut se libérer de l'illusion et de l'erreur pour évoluer,progresser.Platon image très précisément cette idée avec l'allégorie de la caverne, dans La République.

Il représente des prisonniers, enchaînés dans une caverne, qui ne peuventapercevoir que les ombres d'objets réels sur un mur.

Enfermés dans l'illusion, ils croient que ces ombres sont de réels objets.

Pour les défaire de cette illusion, qui leurest confortable puisqu'habituelle, on doit les contraindre de voir la lumière : les tirer de force, même s'ils désirent retrouver leur caverne, et les forcer à ouvrir lesyeux.

C'est l'éducation ; on peut la rapprocher de la maïeutique puisque l'homme délivré de la caverne apprend par lui-même à reconnaître les objets réels des ombreset possède donc en lui la vérité, qui le libère de l'illusion.

En effet il devient lucide naturellement, et contre sa volonté, est sorti de l'obscurité, s'est surtout libéré de seschaines… Ainsi la vérité est contraignante en ce qu'elle s'impose à nous sans qu'on l'ait désirée, mais elle libère le sujet de l'illusion.De plus il se pourrait qu'il existe un devoir de vérité.

Le sujet devrait alors se contraindre au sens courant du terme : se forcer soi même, retrancher ses désirs pouraccomplir ce que la morale me dicte, pour suivre l'impératif catégorique au sens kantien du terme.

Zola publie « J'Accuse… ! » dans l'Aurore le 13 janvier 1898 pourdénoncer l'affaire Dreyfus.

Par cette vérité qu'il possède et qu'il décide de divulguer, il se force, agit contre sa volonté désirante et égoïste, car il s'attaque directementà la Troisième République et risque des représailles, et, en plus, de perdre des admirateurs antidreyfusards.

Mais pour lui, mettre la lumière sur l'injustice est unvéritable devoir, et s'impose contre ses éventuels désirs humains.

Et dans cet acte, il prend ce que Sartre appelle dans Situation II sa « responsabilité d'écrivain ».

Eneffet, contrairement à Flaubert par exemple (qui selon Sartre, par son silence est responsable de la répression qui suivit la Commune), il a osé parler, osé dire ce qu'ilsavait et ce qu'il pensait de l'injustice.

Et par cette parole, il libère sa conscience en ayant accompli son devoir, un homme, Dreyfus de l'emprisonnement à tort, etenfin plusieurs hommes de l'illusion d'un gouvernement juste, et l'illusion antisémite… Ainsi la contrainte morale qu'implique le devoir de vérité est nécessaire pouramener à une liberté.On peut penser parfois que la vérité est une véritable contrainte : par exemple les personnes malades psychologiquement sont souvent traumatisées, leur inconscientselon la psychanalyse freudienne refoulerait mal ces fantasmes ou ces peurs dus à des évènements passés.

Ainsi les malades seraient enfermés par la réalité qu'ils neveulent pas connaître mais qui malgré tout leur apparaît de façon détournée… Cependant ce n'est pas tout à fait une contrainte, puisqu'elle est remédiable : en effet, lacure psychanalytique permet la guérison en dévoilant les idées inconscientes.

Ainsi pour Freud le patient, par l'énonciation de sa vérité, est libéré de ce qu'il pensaitêtre une contrainte.Pour Aristote, dans l'Ethique à Nicomaque, la liberté « accomplie », la liberté « maximale » est celle du sujet qui choisit en connaissance de cause, qui use de sonjugement et de son savoir de la vérité pour prendre les décisions, et est donc raisonné et raisonnable… Ainsi la connaissance de la vérité aide au sujet à se donner à soi même ses propres lois, bref à être libre par autonomie. La vérité est contraignante par la façon dont elle s'impose au sujet : elle lui est naturellement imposée.

Par la raison, il est conçu pour ne pas pouvoir la niersincèrement.

Cependant la vérité peut être libératrice en ce qu'elle étend le champ d'actions du sujet, et celui de sa pensée aussi : la vérité est une issue à la doxa et àl'illusion.

Enfin si la vérité s'impose contre la volonté humaine, elle peut être toutefois facteur de liberté, et il est pour cela parfois nécessaire d'accomplir un devoir devérité.. »

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