LA VÉRITÉ (cours de philosophie)
Publié le 10/07/2009
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L'idée de vérité est liée à l'idée de réalité : l'idée vraie doit être conforme au réel. Mais on peut se demander si c'est parce qu'elle exprime la réalité qu'elle est vraie (réalisme) ou si c'est parce qu'elle est vraie qu'elle exprime la réalité (idéalisme).
I. ADEQUATIO REI ET INTELLECTUS - A - Le réalisme des sensations.
L'idée naïve du sens commun est qu'une connaissance vraie est une connaissance exactement modelée sur la réalité qui nous est donnée par les sens. Nos idées ne seraient que les copies des choses; la fidélité de la copie ferait sa vérité. Telle est la position de l'empirisme sensualiste (Hume Condillac) qui affirme avec Protagoras que «la science est sensation « et fait de l'esprit un mécanisme enregistreur. - Il est évident que cette position repose sur une mauvaise analyse de la perception : un chaos de données sensibles ne constitue pas une connaissance car «des intuitions sans concepts sont aveugles « (Kant).
- B - Le réalisme des idées.
Plus méfiants à l'égard des sens, Platon et Descartes ont cherché la vérité dans l'accord de nos connaissances avec des réalités supra-sensibles que la raison seule pourrait atteindre. Pour Platon ces réalités sont les Idées du monde intelligible que nous avons contemplées dans une existence antérieure et dont nous pouvons nous souvenir (réminiscence) grâce à un effort de réflexion qui nous détourne du sensible. De même pour Descartes les idées vraies ce sont ces idées claires et distinctes (natures simples des «
Regulae « que nous trouvons dans le trésor de notre esprit« avec «leurs vraies et immuables natures«, c'est-à-dire qui s'imposent à nous lorsque, grâce au doute, nous avons réussi à «détacher l'esprit des sens«.
«
La vérité
La vérité fait partie de ces termes que la philosophie scolastique nommait
des« transcendantaux», parce qu'il sont toujours« au-delà» (trans) de tout
ce qui est (ens), et que, comme tels, ils ne sont pas définissables: il ne s'agi
rait pas alors de
les comprendre, mais de les saisir directement par une intui
tion immédiate.
1.
Quel sens donnons-nous habituellement à la vérité ?
Descartes remarque que l'on définit couramment le vrai comme ce qui n'est
pas faux, et
le faux comme ce qui n'est pas vrai ...
Ici, les contraires se définissent les uns les autres, et la définition, circulaire,
est purement
« nominale >>, c'est-à-dire qu'en fait elle ne définit rien.
Il faut
donc chercher une autre définition.
Pour cela, il faut d'abord définir ce qui
est susceptible d'être vrai
ou faux.
2.
Qu'est-ce qui est susceptible d'être vrai ou faux ?
Seuls nos énoncés sur les choses, et non les choses elles-mêmes, sont suscep
tibles d'être vrais
ou faux ; et encore : la prière, le souhait, l'ordre, etc., sont
des énoncés qui
n'ont pas de valeur de vérité.
En fait, seuls les énoncés qui
attribuent un prédicat à
un sujet, c'est-à-dire les jugements prédicatifs,
peuvent être vrais
ou faux.
La vérité serait alors d'attribuer à un sujet le prédicat qui exprime bien
comment
le sujet est réellement (par exemple, l'énoncé « la table est grise >>
est vrai si la table réelle est effectivement grise).
Une proposition serait
donc vraie
quand elle décrit adéquatement la chose telle qu'elle est.
3.
Définir la vérité comme adéquation, est-ce satisfaisant ?
Saint Thomas d'Aquin a le premier défini la vérité comme l'adéquation
de
l'esprit et de la chose.
Mais pour que cette définition soit valide,
il faudrait que je puisse comparer mes idées aux choses ; le problème, c'est
que je n'ai jamais affaire aux choses en elles-mêmes, mais à ma représen
tation des choses.
Or, rien ne m'assure que le monde est bien conforme
à ce que j'en perçois ;
il se pourrait, comme l'a montré Descartes, que toute
ma vie ne soit qu'un« songe bien lié>>, que je sois en train de rêver tout
ce que je crois percevoir : rien ne m'assure que le monde ou autrui exis
tent tels que je
les crois être..
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