La tragédie grecque chez Aristote.
Publié le 11/11/2013
Extrait du document
«
La tragédie met en scène un univers sans espoir, des personnages confrontés à leur
impuissance, enfermés dans un piège existentiel.
Le personnage tragique apparaît toujours comme la
victime de forces qui le dépassent et face auxquelles il ne peut lutter.
La tragédie est l’imitation d’une action noble, elle est dirigée par la praxis qui désigne aussi bien l’acte
que les conséquences de l’acte.
L’acteur tragique revendique la responsabilité de son acte et en assume
toutes les conséquences.
Prenons l‘exemple de la tragédie Antigone, lorsque Créon apprends
qu’Antigone a désobéit à sa loi en essayant d’accomplir les rites funéraires de son frère Polynice ;
«Créon : Et toi, toi qui restes là, tête basse, avoues-tu ou nies-tu le fait? Antigone : Je l’avoue et n’aie
garde, certes, de le nier » ; l’acte du héros tragique crée un acte de valeur appelé « spoudain bos » dont
Aristote parle fréquemment dans La Poétique.
Ce terme à diverses significations, il est donc difficile
de lui donner une seule définition mais nous pourrions qualifier « spoudaios » de digne, valeureux ou
vertueux.
Nous pouvons remarquer que dans la tragédie nous y retrouvons toujours deux types de
formes ; l’ironie tragique et le dilemme.
En effet, à un moment ou à un autre soit le personnage perd sa
liberté, soit il croit l’exercer alors qu’il se précipite seulement dans son malheur, aveuglément.
Prenons
ici l’exemple de la tragédie Œdipe Roi de Sophocle, lorsque qu’Œdipe épouse Jocaste sa mère, et
devient roi de Thèbes, il croit à ce moment-là qu’il est libre et est bien loin de se douter que son
malheur qu’il ne connaît pas encore, va prendre de plus en plus d’ampleur et de gravité.
Lorsque le
héros comprend enfin dans quelle situation il est, que le piège se referme sur lui-même, le personnage
se retrouve très souvent face à un dilemme, il doit choisir entre deux solutions aussi mauvaises l’une
que l’autre.
Ainsi, dans le Cid de Corneille, Rodrigue doit choisir entre perdre le droit d’épouser
Chimène ou perdre l’honneur de sa famille.
Ou encore dans Andromaque de Racine, cette dernière est
déchirée entre le choix de sacrifier son fils pour sauver la fidélité conjugale, ou bien trahir son mari,
Hector, pour épouser Pyrrhus dans le but de sauver son fils.
Ainsi grâce à diverses exemples variés,
Aristote vérifie le fait que les dieux s’amusent avec les hommes comme si les hommes étaient les
jouets des dieux, on nomme cela, l’ironie tragique.
La tragédie est donc bel et bien « une machine
infernale » qui broie les héros car ils n’ont aucune chance de s’en sortir.
Nous remarquerons notamment que par cela, le spectateur sait d’avance ce que le héros ignore encore,
ce genre théâtrale est prévisible par la connaissance des règles du genre, la règle des trois unités.
II) La tragédie comme forme d’art.
1) Une sorte de traitement homéopathique (la mimésis).
»
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