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La tradition fait-elle obstacle à la liberté ?

Publié le 04/08/2005

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Quel est le sens contemporain du terme « liberté » ? Dans le cadre de la métaphysique, de la morale et de la psychologie, en revanche, la liberté a été définie comme un pouvoir de choix entre des possibles. D'un point de vue politique, la liberté est devenue la possession de droits reconnus dans la constitution d'un état, appelés alors les libertés. L'autonomie, la liberté politique est dans ce cas incarnée par la figure du citoyen. Celui-ci abandonne une partie de ses libertés naturelles pour obéir à des lois dans le but de bénéficier des avantages procurés par l'Etat, comme la souligne Hobbes : « Hors de la société civile, chacun jouit d'une liberté très entière, mais qui est infructueuse, parce que, comme elle donne le privilège de faire tout ce que bon nous semble, aussi laisse-t-elle aux autres la puissance de nous faire souffrir tout ce qu'il leur plaît. » C'est à cette condition que, selon cette théorie, les hommes peuvent être libres ensemble, comme le souligne John Rawls : « Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égaux pour tous, compatible avec un même système pour tous. » La tradition fait-elle obstacle a la liberté ? Dans le cadre d'un Etat, comment penser le rapport de la tradition à la liberté?   I.          Le sens commun envisage la tradition comme une entrave à la liberté, dans le cadre d'un Etat, dans la mesure où l'expérience enseigne que la trradition est souvent passéiste, réactionnaire.

 Il est courant d'entendre dire que la tradition entrave la liberté, tout particulièrement lorsque l'on évoque la tradition religieuse. Pourtant, et paradoxalement, la tradition est souvent vantée comme porteuse d'une sagesse populaire sensée, entre autres, libérer l'esprit d'illusions. Mais qu'est-ce que la tradition ? Le substantif "tradition" est issu du latin "traditio" qui évoque l'action de transmettre". Ce terme latin vient lui-même du verbe "tradere" : "transmettre". "Tradition" qualifie aujourd'hui une transmission, par voie sociale, spécifiquement humaine. Elle peut être orale, écrite ou se faire par les actes, et concerne l'héritage social et la culturel d'un groupe humain. On tranmet par tradition, entre autres, des coutumes, des institutions, des croyances, des souvenirs, des légendes, ou encore des histoires, l'ensemble étant commun à une société. Qu'appelle-t-on ici "société" ? Le substantif société est issu du latin « societas «  qui signifie association. « Societas « vient de « socius «, qui signifie associé, allié, compagnon. Au sens large du terme, il qualifie un ensemble d'individus unis par un soutient mutuel et par des rapports déterminés. La « société civile « Hegelienne qualifie la société économique, représentant l'ensemble des intérêts privés, par opposition à la « société politique «, l'Etat, qui représente l'intérêt général. On peut donc se demander, dans une société, si la tradition fait obstacle à la liberté. Mais comment définir le terme "liberté" ? La liberté est communément définie comme une absence de contrainte, ce qui rejoint le sens originel du terme puisque le latin liber, qui a donné libre, signifie non-esclave. Au début, donc, la définition du terme était purement négative. Mais il y a eu  un enrichissement sémantique du terme au fil des siècles. Quel est le sens contemporain du terme « liberté « ? Dans le cadre de la métaphysique, de la morale et de la psychologie, en revanche, la liberté a été définie comme un pouvoir de choix entre des possibles. D'un point de vue politique, la liberté est devenue la possession de droits reconnus dans la constitution d'un état, appelés alors les libertés. L'autonomie, la liberté politique est dans ce cas incarnée par la figure du citoyen. Celui-ci abandonne une partie de ses libertés naturelles pour obéir à des lois dans le but de bénéficier des avantages procurés par l'Etat, comme la souligne Hobbes : « Hors de la société civile, chacun jouit d'une liberté très entière, mais qui est infructueuse, parce que, comme elle donne le privilège de faire tout ce que bon nous semble, aussi laisse-t-elle aux autres la puissance de nous faire souffrir tout ce qu'il leur plaît. « C'est à cette condition que, selon cette théorie, les hommes peuvent être libres ensemble, comme le souligne John Rawls : « Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égaux pour tous, compatible avec un même système pour tous. « La tradition fait-elle obstacle a la liberté ? Dans le cadre d'un Etat, comment penser le rapport de la tradition à la liberté?

« · Car en effet, la tradition est une entrave en tant qu'elle impose une voie à suivre.

Cependant, rien dans la liberté ne nie le fait de choisir comme moyen de parvenir à ses fins un chemin déjà tout tracé. · Mais dans le même temps, la tradition ne se présente pas comme un choix, mais comme un devoir, une obligation.

On ne suit pas forcement la tradition par choix, mais par devoir, par l'apprentissage que l'on à pu avoir. · Aussi devrons-nous conserver cette notion d'improbable liberté du choix de la tradition, tout en essayant de comprendre sa possibilité. Problématisation. La tradition est comme sacrée par un grand nombre de communautés, religieuses ou non.

Lorsque nous suivons latradition, nous sommes comme sur un chemin déjà tout tracé, chaque acte de la vie y étant fixé.

Mais quelle liberténous reste-t-il alors ? Qu'est ce qui oppose tradition et liberté ? Peut-on, à l'inverse, tenter de comprendre les deuxtermes de façon commune ? Enfin, malgré ou grâce à ces analyses, nous devrons essayer de déterminer s'il faut ouon opposer tradition et liberté. Proposition de plan. 1.

Quels sont les points sur lesquels peuvent s'opposer liberté et tradition ? · La tradition est un ensemble de règles que suivent les personnes appartenant à une même culture.

En cela, la tradition s'impose comme moyen d'identification des personnes.

Elle semblecontenir l'identité, du moins en partie des sujets. · Pourtant, la tradition est souvent décriée, en ce qu'elle continue des actes, de modes de pensées, qui, parfois, sont en contradictions avec un monde plus actuel. · Mais surtout, la tradition semble bel et bien opposée à la liberté.

En effet, la tradition est un acquis, ce que l'apprentissage nous donne. « On appelle esprit libre celui qui pense autrement qu'on ne l'attendde lui à cause de son origine, de ses relations, de sa situation etde son emploi ou à cause des vues régnantes du temps.

Il estl'exception, les esprits serfs sont la règle ; ceux-ci lui reprochentque ses libres principes doivent communiquer un mal à leur origine,ou bien aboutir à des actions libres, c'est-à-dire à des actions quine se concilient pas avec la morale dépendante.

» Nietzsche. · Dans ce passage, Nietzsche est clair : la liberté n'est pas dans la tradition.

Bien au contraire.

La tradition enferme dansun carcan que seule la liberté, c'est à dire l'affranchissementtotal de cette tradition, permet de dépasser. · Aussi la tradition s'oppose-t-elle ici complètement à la liberté.

On ne peut être libre tant que nous sommes pris dansnos habitudes, dans des actes prévisibles de notre part. · Pourtant, il nous parait possible de voir une liberté qui puisse conserver un semblant de tradition.

Cette pensée nousvient du vécu historique que nous avons : la philosophie elle-même, fourmillant de libres penseurs, se fonde sur unetradition, qu'elle bouscule partiellement, mais qui reste saracine. 2.

A l'inverse, qu'est ce qui peut rapprocher ces deux termes ? · Les philosophes, bien qu'ils débutent souvent leur oeuvres par une remise en cause de ce qui les précédent, tiennent une grande part de leur pensée dans une tradition. · Entendons-nous : nous parlons bien ici de tradition, plus encore que de culture.

La tradition philosophique suit un mode de fonctionnement tel qu'elle peut s'accommoder sans peines de cettedénomination. · Mais cela fait-il des penseurs de faux êtres libres ? Non, pas nécessairement.

Le penseur fait un choix de continuation de ce qui existe déjà, apportant sa propre modification, ou sa suggestion, pouraméliorer le sens d'une tradition de pensée. · Nous voyons ici que la tradition peut se concevoir dans la liberté, mais que dans le même temps, le fait d'être libre peut aussi nous permettre de conserver une tradition. · La liberté consistant en un choix, autonome, elle peut correspondre à celui de conserver une. »

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