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La tendance et le désir. L'habitude. La volonté.

Publié le 23/02/2012

Extrait du document

On connaît le schéma de l'acte volontaire qui s'est longtemps transmis dans le cadre même des études psychologiques. On y distinguait des moments caractéristiques : conception et délibération, choix, exécution. L'exposé du schéma était généralement suivi d'une discussion pour savoir lequel de ces moments était le plus important, et, en quelque sorte, lequel était, plus que les autres, la volonté ellemême. L'acte, en effet, n'est dit volontaire que s'il est conçu selon plusieurs solutions entre lesquelles on choisit, s'il reçoit au moins un commencement d'exécution.

« --------------~------~------------------------- -234- un objet.

C'est cette capacité qui détermine en quelque sorte le choix et provoque les modalités de notre action.

On peut ajouter encore que cette notion d'intérêt représente l'éveil même de notre activité en fonction d'une fin que nous nous représentons et dont nous sentons l'importance au moment où nous nous efforçons de l'atteindre.

Peut­ on dire qu'il y a là un schéma de toutes nos conduites? Voilà ce qu'li s'agit d'examiner par le détail.

L'intérêt est lié à la tendance puisqu'il est capable de provoquer l'activité.

La tendance, en effet, est justement cette activité poten­ tielle capable de nous mettre en mouvement.

L'homme, dit-on, est un faisceau de tendances.

Qu'est-ce que cela signifie, sinon que nous sommes orientés en des directions différentes en fonction des éléments variés de notre nature, des exigences de notre être, de l'ensemble représenté à la fois par nos dispositions naturelles, nos habitudes acquises et nos conduites adaptées au milieu dans lequel nous évoluons? On aperçoit tout de suite le champ immense de notre intérêt.

Mais nos tendances ne sont pas nécessairement accordées.

n peut y avoir conflit de tendances.

Toutefois on peut admettre que notre action au moment considéré exprime un intérêt, c'est-à-dire une résultante issue de ce conflit de tendances.

C'est ici qu'intervient le rôle de la conscience, car le conflit de tendances n'est pas automa­ ~ique et ne se résoud pas tout seul.

Deux individus peuvent répondre à une même stimulation du besoin selon des modalités différentes, dans lesquelles il est possible de voir le jeu de tendances diverses, et le fait pour chacun de concevoir distinctement son intérêt.

:Nos inté­ rêts permanents sont liés à nos activités instinctives, à nos tendances dominantes.

Ils sont aussi l'expression de nos habitudes sociales, professionnelles, inte.llecluelles et morales.

Ils expriment en ce sens le caractère propre de notre individualité; mais il se peut aussi que momentanément nous sortions du cadre mqyen de notre activité pour répondre à une sollicitation momentanément puissante : curiosité, goût de l'aventure.

l L'intérêt psychologique est donc ce qui assure momentané­ ment ou généralement l'unification de nos fonctions mentales en vue d'une fin dont nous admettons l'importance.

L'attribution de la valeur n'est donc pas étrangère à cette fin et par là nous retrouverions la remarque populaire, signalée au début, suivant laquelle chacun agit selon son intérêt.

Mais on voit que c'est la définition de cet intérêt pour· chacun de nous qui n'est pas évidente.

En dehors des besoins com­ muns, chacun n'attache de l'intérêt qu'à ce qui lui importe en fonction de ce qu'on peut appeler son état d'esprit en général, le niveau de. »

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