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La Technique nous libère-t-elle de la nature ?

Publié le 06/04/2023

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« TG04 La technique nous libère-t-elle de la nature ? L’adaptation cinématographique de La Guerre du feu, en 1981, par Jean-Jacques Annaud retrace l’histoire des hommes primitifs, pendant la Préhistoire, et met en lumière leur faible condition face à la nature et l’acquisition de leurs premiers savoirs faire, de leurs premières techniques : le feu et les arts.

Le réalisateur nous montre le long et sinueux chemin par lequel les hommes font la connaissance, inventent des procédés qui peuvent rendre leur vie meilleure, plus aisée.

La technique conduirait ici l’homme à s’affranchir peu à peu des contraintes de la nature.

Est-ce pour autant toujours le cas ? L’homme peut-il réellement se libérer de l’influence de la nature ? Le terme technique, du mot technè en grec (production, exercice et la maîtrise d’un savoir-faire acquis) renvoie ici à l’ensemble des procédés élaborés, utilisés et maîtrisés par l’homme en vue d’agir sur le réel pour l’adapter à sa guise.

La technique est d’abord un savoir acquis, puis un procédé tiré de la connaissance scientifique.

On sous-entend par nature, le système entier des choses qui existent, de l’ensemble de leurs propriétés et des lois qui déterminent leur comportement. D’un côté, il est vrai que la technique permet de se soustraire totalement à la nature, il est aussi évident que la technique s’inspire de la nature, et donc qu’elle n’y est pas entièrement opposée.

Nous verrons que certes, la technique libère l’homme de la nature, mais que la technique s’inspire, est rendue possible par la nature.

Enfin, nous montrerons les conséquences de cette libération de l’homme du joug de la nature grâce à la technique. La technique peut permettre à l’homme de se libérer de la nature. Effectivement, l’homme est issu de la nature, il en fait partie intégrante, mais l'homme est moins doté que les autres êtres vivants, il leur est inférieur en termes de caractéristiques biologiques.

C’est ce que nous expose Platon avec le mythe de Prométhée, les dieux confient aux titans Epiméthée et Prométhée la tâche de partager entre tous les êtres vivants de caractéristiques, des organes de sorte à ceux que tous puissent subvenir à leurs besoins, qu’aucune espèce ne disparaisse et que chacun soit doté d’organes spécifiques, adaptés à leur milieu de vie.

En théorie, donc les êtres vivants doivent disposer de caractéristiques biologiques garantissant leur survie, et permettant la mise en place d’un écosystème où chaque être à sa place.

Cependant, une erreur est commise lors de cette répartition, Epiméthée dont le nom signifie « qui réfléchit après coup » , ne trahit pas son nom et oublie les hommes lors de la distribution, ils sont donc dans un état de dénuement biologique, ils ne disposent d’aucune caractéristique permettant leur survie, ils sont en ce sens inférieurs aux autres êtres vivants.

Malgré tout, une solution est trouvée par Prométhée, le plus sage des deux frères, afin de rétablir l’équilibre.

En effet, il vole à l’insu des autres dieux, le feu de la forge à Héphaïstos, et le donne aux 1 humains, les dotant ainsi d’un génie technique, sans égal chez les autres êtres vivants, leur conférant en quelque sorte une petite partie du pouvoir divin.

Mais le génie civil ne suffit pas, car les hommes ne s’entendent pas, plus tard, Zeus va donc leur offrir l’art, la science politique (la pudeur et la justice).

Cette technique couplée au génie politique et moral permet à l’homme de renverser la hiérarchie et de se placer, de s'élever au-dessus des autres êtres vivants, de ne plus être le maillon faible de l’écosystème, de la chaîne alimentaire.

L’homme se différencie des autres êtres de par son absence de qualités naturelles (confiées par les dieux), et dans ce sens, il ne veut plus être dépendant, soumis à cette nature, à son déroulement, ses événements qui ne lui sont pas favorables.

Il a la volonté de s’émanciper de cette nature, de se dérober aux lois naturelles, universelles, qui régissent la vie/monde, auxquelles sont soumis tous les êtres, ce sont par exemple la loi de la pesanteur, l’état éphémère des êtres, la nature fatale de leur existence (de la naissance à la mort) ...

L’homme veut pouvoir vivre plus longtemps, il craint la vieillesse, pourtant vieillir est le propre de la vie.

Il veut ne pas être malade, ne pas avoir faim, pour anticiper, prévoir les événements.

Le génie technique dont il est dépositaire lui permet de construire, de bâtir des savoirs faire lui servant à modeler la réalité à sa guise.

Au fil des années, l'humain a perfectionné son intelligence technicienne. Entre les deux étapes marquantes de la vie de l’homme et des autres êtres (la naissance et la mort), l’homme tente, cherche à exercer son pouvoir, son génie sur l’existence que la nature lui a confiée.

Il crée des médicaments pour traiter, soigner les maladies, et prolonger la vie.

Il développe des moyens de se protéger du froid et de se nourrir, entre autres, car il n’a ni fourrure, ni griffes, c’est ainsi qu’il s’est maintenu en vie. L’homme de par sa technique est un être de culture, et non pas un être de nature.

L’homme est le seul être qui n’a pas de nature au sens du mythe de Prométhée, il ne possède pas de caractères biologiques essentiels.

L’essence de la nature de l’homme (caractéristiques essentielles à l’homme) serait donc de ne pas en avoir.

En conséquence, tout ce qui constitue l’homme dépend de la seule chose qu’il a reçue : le génie technique.

La technique est un fait culturel, un acquis, un progrès et, on entend par culture la transformation de la nature par l’être humain, la construction de savoirs faire, de règles qui se différencient de la nature.

La culture est tant une formation de l’esprit, un processus éducatif qu'un mode de pensée, de vie propre à une communauté.

Sans la culture, l’homme n’est rien, tout ce qui constitue l’homme en dépend donc, celui-ci n'est que le résultat de la culture.

En effet, il a acquis des compétences pour pallier ses faiblesses naturelles, pour s’extirper de cette nature qui lui est défavorable.

Ainsi, cette culture lui est nécessaire, il ne dispose que de cela.

Ce défaut rend l’homme perfectible (perfectibilité de Rousseau), il peut s’améliorer contrairement aux animaux, en utilisant la technique.

À la différence des autres êtres vivants, l’homme peut fabriquer ses outils (c’est un homo faber selon Bergson) et, par conséquent, agir sur ce qu’il est et sur ce qui l’entoure.

En transformant la nature, en l’adaptant à ses besoins, à ses envies, l’homme se transforme lui-même à travers les siècles.

Il serait donc dans la nature de l’homme de développer une/des culture(s), de ce fait, la 2 culture est présente partout chez l’homme : dans son langage, dans sa manière de manger, de se vêtir, de se comporter par exemple.

La technique fait entrer l’homme dans un monde artificiel, inédit, qui n’est pas la nature.

L’homme, plus qu’un être de nature, serait surtout un être de culture, qui se définit par sa technique, ses savoirs-faire. Si la technique peut libérer l’homme de la nature, cela sous-entendrait que la technique s’oppose à la nature.

On peut donc penser que la technique diffère véritablement de la nature.

En effet, la technique s’érige en mur face à la nature, la technique se différencie de par ses intentions, ses procédés et ses effets.

La technique nuit à la nature, elle tue, arrache, et détruit.

Dans un premier temps, la technique s’oppose à la nature par ses effets.

Les techniques inventées par les hommes pour se nourrir mènent à la mort d’animaux, les animaux eux aussi tuent pour se nourrir, on pourrait donc ne pas voir la différence, le problème.

Néanmoins, cette différence existe et tient dans le fait que l’homme tue au-delà des ses besoins, il met à mort les animaux même si cela ne lui est pas nécessaire pour vivre. L’exemple le plus parlant serait peut-être la chasse moderne, que l’on distingue des chasseurs préhistoriques par l’utilisation d’une technique avancée, comme le fusil qui accroît les chances de réussite, de tuer, lors d’une chasse.

L’homme qui vit en communauté, en société (on ne parle pas ici de ceux qui vivent en totale autarcie, sans contact et qui n’ont d’autres choix que de chasser) n’est pas forcé de chasser, il dispose à porté de main de la nourriture, un temps soit peu qu’il en achète ou qu’il en cultive.

En France, officiellement 1 million de personnes chasse, ou dispose tout du moins d’un permis de chasse or, nous ne sommes pas dans un pays gangréné par la famine, la nourriture est diverse et abondante en quantité, quel est donc l’intérêt de la chasse ? Le plaisir de la chasse ?, c'est-à-dire le plaisir de poursuivre et de mettre à mort les animaux, le plaisir de réaffirmer sa domination sur ces êtres peut être.

On ne peut statuer, en attendant, dans les faits, les animaux tués lors de la chasse s'ajoutent à ceux abattus pour subvenir à nos besoins vitaux.

Les.... »

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