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La technique n'est elle qu'un moyen d'assouvir nos besoins fondamentaux ?

Publié le 27/02/2008

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technique
La technique peut se définir comme usage ou l'emploi d'une habileté particulière : d'un certain art de faire en vue de produire quelque chose de façon plus efficace et plus rapide. En ce sens, la notion de technique a principalement un aspect économique : économie de temps, de moyens etc. La technique est effectivement l'ensemble des procédés ou méthodes d'un art, d'une activité ; mais aussi l'ensemble des applications de la science dans le domaine de la production. On peut donc dégager deux compréhensions globales de ce qu'est la technique : soit un savoir-faire, une habilité soit une application de la science. Bien sûr les deux points sont concomitants et vont de pair mais il est fort probable alors que la technique en que science du progrès ne se réduise sans doute pas à la recherche des moyens de subsistance. En effet, le besoin est un manque, essentiellement matériel, qu'il semble nécessaire de comblé notamment s'il est « fondamental ». Mais qu'est-ce qu'un besoin fondamental ? Manger, boire, se vêtir etc. Dans ce cas, à quoi bon le progrès technique et le développement de machines de plus en plus sophistiquées ? Cependant, la technique ne suppose pas nécessairement l'emploi d'un outil extérieur même s'il en constitue le paradigme, le corps peut jouer le rôle d'outil. D'emblée il semble que la technique n'est pas alors comme fin en soi d'assouvir nos besoins fondamentaux, c'est-à-dire de les satisfaire, elle semble bien viser autre chose, mais quoi ? Est-ce un usage légitime de la technique ? Et c'est de l'ensemble de ces interrogations qu'il subsume que peut se saisir le sujet : « la technique n'est-elle qu'un moyen d'assouvir nos besoins fondamentaux ? Le problème est donc de définir et de comprendre l'essence et la valeur de la technique ; il s'agit donc d'opérer une approche définitionnelle.             Or si la technique peut apparaître effectivement comme un moyen de pallier des manques fondamentaux dans la nature de l'homme (1ère partie), sans doute faut-il se rendre compte que la technique vise autre chose, qu'elle est peut-être l'expression d'une lutte, la formulation d'un certain pouvoir non seulement de l'homme envers la nature mais aussi envers l'homme lui-même (2nd partie). Mais si cela développe une vision négative de la technique il faudra essayer d'en ressaisir toute la positivité et pourquoi pas comprendre ces besoins fondamentaux non plus comme des besoins matériels mais bien plutôt d'essence psychologique (3ème partie). 
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« alors il faut remarquer avec Bergson dans l'Evolution créatrice que l'homme n'est pas tant « homo sapiens » qu'« homo faber », c'est-à-dire producteur d'outils extérieurs qui sont commedes appendices de son être ; tant en remarque que le premier outil de l'hommeest bien sa main même.

La technique est la manifestation de l'intelligence orcette dernière a pour but premier, au sein d'une théorie de l'évolution, demaintenir en vie l'espèce c'est pourquoi par la technique elle assure lasubsistance fondamentale aux individus de cette espèce et lui ouvre différentesperspective, creusant de nouveaux sillons pour l'élan vital.

Transition : Ainsi la technique est-elle au service de nos besoins fondamentaux et sembledevoir se limiter là (cf.

République, Platon).

Pourtant, si la technique avait bience rôle on pourrait se demander pourquoi nous poursuivons dans un progrèstechnique qui dépasse simplement nos besoins fondamentaux ; de même,comment comprendre cette fécondation réciproque entre la technique et lesbesoins ? En effet, nos besoins semblent évolués de pair avec ce progrèstechnique comme on peut le voir avec l'utilisation d'internet ou du téléphoneportable.

II – Double dialectique du pouvoir technique : aspect agonistique,arraisonnement – de Prométhée à Frankenstein a) En effet, si la technique se poursuit au-delà même de nos besoins fondamentaux, c'est-à-dire pour la survie del'espèce cela signifie sans doute que la technique n'a pas pour essence de produire ou de répondre à nos besoinsfondamentaux mais bien plutôt est-elle sans doute un signe de pouvoir.

Et le premier pouvoir que la technique nouspermet de pendre et de développer est bien celui envers la nature.

En effet, c'est bien ce que l'on peut comprendrenotamment par cette maxime que développe Descartes dans le Discours de la méthode : « il faut se rendre comme maître et possesseur de la nature ».

Cette formule si elle incarne bien la volonté et l'idéal d'un progrès notammentchez les Classiques d'un progrès scientifique, il ne faut pas être dupe du vocabulaire disciplinaire et agonistique quetraduit cette expression.

Et c'est notamment ce que l'on peut voir aussi chez Bacon dans le Novum organum puisqu'il s'agit de « vaincre la nature ».

La technique n'a donc pas tant un rôle d'auxiliaire de la nature afin depourvoir une nature insatisfaisante que celui de maîtriser la nature, c'est-à-dire de pouvoir l'utiliser, la comprendreet finalement de faire du monde, un monde proprement humain.b) Or ce développement proprement humain du monde est bien ce que Heidegger appelle dans sa critique dans Question sur la technique ? un « arraisonnement ».

Plus exactement cela signifie un dévoilement du monde que l'on trouve dans le fondement mathématique de la nature.

La raison se fait au monde, elle se dévoile au grand jour.

Etc'est dans l'arraisonnement que se trouve le danger de la technique, c'est-à-dire dans son essence.

De ce point devue, on peut dire aussi avec Max Weber dans le Savant et le Politique que la technique produit un « désenchantement du monde » : le monde est maîtrisé, cadencé, connu etc.

Mais si la technique met au jour lepouvoir de l'homme et sa volonté d'habiter le monde qu'il occupe, cela n'explique pas en quoi la technique est siimportante dans le jeu de pouvoir entre les hommes ou pourquoi il semble que la production technique ne cherchequ'a augmenté et développer une société de consommation ?c) Répondre à cette question c'est comprendre pourquoi il y a un double jeu dialectique au sein même de latechnique.

En effet, ce n'est pas seulement un mouvement de l'homme envers la nature mais aussi de l'hommeenvers l'homme qui permet de comprendre le rôle et le développement de la technique, et c'est bien là que se jouele jeu de pouvoir anthropologique de la technique.

Celle-ci est effectivement l'occasion d'une lutte de pouvoir ausein des sociétés entre les classes ayant accès à la technique, la possédant, l'utilisant et les autres.

Ou autrementdit, en suivant Simondon dans Du mode d'existence des objets techniques , on peut dire que sous l'aliénation sociale que dénonce Marx dans l' Idéologie allemande et dans les Manuscrits de 44 , se trouve l'aliénation technique. Et c'est bien ce sens que l'on peut comprendre alors ce second jeu de pouvoir au sein de la notion même detechnique.

Transition : Bien plus que d'être un simple moyen d'assouvir nos besoins fondamentaux, il faut remarquer la technique développeplutôt une dialectique double du pouvoir, entre la nature et l'homme et entre les hommes.

Non seulement latechnique se développe suivant un progrès, principalement scientifique, mais aussi en tant que rapport de force.

Etdès lors si la technique comme résolution des besoins fondamentaux est une connivence ou un palliatif à une naturedéfectueuse, donc une nature de type prométhéenne, il semble alors que la technique arraisonnante suivant unprogrès agonistique est proprement « frankensteinnienne », tel le « Prométhée moderne » qu'a écrit Mary Shelley . III – Technique : positivité et besoin a) Effectivement la technique de ce point de vue peut être considérée comme une malédiction alors.

Et c'est bience que l'on peut voir à travers la mise en garde que produit Hans Jonas contre le pouvoir technicien dans le Principe de responsabilité .

Le problème est que la technique ainsi comprise, c'est-à-dire dans son essence fait de l'homme sur le terre ce que Michel Serres dans le Contrat naturel nomme un parasite.

La technique serait l'art qu'à. »

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