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La technique ne produit-elle pas des besoins au lieu de se contenter d'y répondre ?

Publié le 15/10/2005

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technique
.), la prolifération des armes bactériologiques, du nucléaire et des dérèglements écologiques ne laissent pas de nourrir nos inquiétudes... ·        Mais la technique nourrit également les plus grandes espérances, surtout depuis le début de l'époque moderne, où elle a fait de fulgurants progrès. Parce que savoir c'est pouvoir, la technique (qui veut les effets) doit s'allier à la science (qui sait les causes) : on ne "commande à la nature qu'en lui obéissant" (Bacon, Novum Organum, 1620). RAPPEL: "On ne commande à la nature qu'en lui obéissant" BACON Cette phase signifie que, pour agir ou transformer la nature, il convient d'en connaître les mécanismes. Ce n'est pas, par exemple, en rêvant comme Icare au vol des oiseaux que l'homme a pu s'élever dans les airs mais en dégageant les lois de la physique. Bacon rompt ici avec une attitude purement passive et contemplative de la Nature qui était le propre des Anciens. Par cette alliance, la technique pourra mettre toute sa puissance au service de l'homme, "en vue d'étendre les limites de l'empire de l'homme sur la nature entière et d'exécuter tout ce qui lui est possible" (Bacon, La Nouvelle Atlantide). Descartes n'espère par moins de "nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature" (Discours de la méthode, 1637, VI). Le projet cartésien entend peut-être au fond sauver notre existence de sa précarité originaire, c'est-à-dire une véritable restauration ontologique obtenue dès cette vie. Telle est l'ambition prométhéenne de parvenir au bonheur par une technique infaillible.

La technique, qui est une compétence fondamentale de l'homme (homo faber), est l'ensemble des moyens et des procédés permettant d'obtenir un résultat désiré. Elle s'appuie sur l'expérience ou sur la science. Mais le résultat désiré peut s'accompagner d'effets non désirés (effets pervers), et la technique peut être mise au service des projets les plus déraisonnables. C'est pourquoi elle est perçue comme essentiellement ambivalente, autant bienfaitrice (technophilie) que dangereuse (technophobie). Son défaut vient sans doute de ce qui lui manque : elle ne porte que sur les moyens, et non sur les fins.

On peut définir le besoin, par ce qui manque à un être pour assumer sa vie organique. Psychologiquement, le besoin se traduit par un état de conscience pénible qui accompagne la privation de ce qui est nécessaire à la vie ou considéré comme tel par le sujet. Ainsi on peut distinguer les besoins naturels primaires indispensables à la survie immédiate, et secondaires dont la satisfaction peut être différée pour un temps et enfin, les besoins culturels c'est-à-dire acquis par le milieu social. Il convient alors de se demander jusqu'à quel point la technique satisfait nos besoins.

 

technique

« n'est pas, par exemple, en rêvant comme Icare au vol des oiseaux que l'homme a pu s'élever dans les airsmais en dégageant les lois de la physique.

Bacon rompt ici avec une attitude purement passive etcontemplative de la Nature qui était le propre des Anciens. Par cette alliance, la technique pourra mettre toute sa puissance au service de l'homme, "en vue d'étendre les limites de l'empire de l'homme sur la nature entière et d'exécuter tout ce qui lui est possible" (Bacon, La Nouvelle Atlantide ).

Descartes n'espère par moins de "nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature" ( Discours de la méthode , 1637, VI).

Le projet cartésien entend peut-être au fond sauver notre existence de sa précarité originaire, c'est-à-dire une véritable restauration ontologique obtenue dès cettevie.

Telle est l'ambition prométhéenne de parvenir au bonheur par une technique infaillible. · Concédons cependant que la technique modifie notre rapport aux autres comme au monde.

Marx montre comment elle modifie les rapports sociaux, à travers l'évolution des forces productives.

Rousseau montrecomment elle modifie nos manières de penser et de sentir.

Mais le progrès technique n'engendre pasnécessairement le progrès (amélioration) dans les relations humaines ( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , 1755, 2 e partie). Technique et responsabilité : maîtriser notre maîtrise : · Par les effets de la technique sur la biosphère, c'est aujourd'hui la perpétuation même de l'humanité qui se trouve menacée.

L'enjeu éthique est désormais la responsabilité de sauvegarder les conditions d'existence dugenre humain.

On peut dès lors en appeler à une nouvelle éthique, que Hans Jonas détermine comme éthiquede la responsabilité, dont il propose pour maxime : "Agis de telle sorte que les effets de ton action soientcompatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre". Selon Hans Jonas dans le Principe de responsabilité, la technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale débordetout ce que l'on a connu autrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'hommepourra faire à l'avenir n'a pas d'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthiqueantique est inopérante à l'heure de la technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne serontvisibles que dans quelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressourcesforestières, des pêches abusives, de la disparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à longterme sont incertains.

Le principe responsabilité voudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes auprofit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujours certain.

Le principe responsabilité dit « Agis de tellefaçon que les effets de ton action soient compatible avec la permanence d'une vie authentiquement humainesur terre.

» Il s'agit d'un droit à l'existence d'une vie pas encore actuelle.

Ce principe est programmatique, ilvise quelque chose qui ne s'est pas encore produit.

L'homme s'est vu remettre une essence, il en estresponsable.

Il n' y a donc pas d'échappatoire à notre responsabilité face au développement technique.

Ilfaut donc une préscience, une anticipation.

Il faut une métaphysique que n'a pas encore la science.

Leprincipe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doit aller au devant des abus.

Tous lespossibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que les conséquences des actions soientvoulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues.

Il fautdonner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations.

Car la réalitéhumaine correspond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensions cosmologique.

La menacedes civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle dominela nature.

C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé. · Tout éthique de la technique exige de refuser son autonomie : affirmer que sa logique interne doit se soumettre à la volonté humaine.

Il faut comprendre que l'homme n'est pas livré à la toute-puissance de latechnique, car celle-ci est oeuvre humaine.

Derrière les choses, il y a toujours les hommes.

"L'initiative nepeut venir que de [l'humanité], car c'est elle, et non pas la prétendue force des choses, encore moins unefatalité inhérente à la machine, qui a lancé sur une certaine piste l'esprit d'invention" (Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion , p.

328). · Enfin, il faut saisir la logique de la technique : c'est celle de la réalisation de tout le possible.

Le jugement technique se rapporte strictement aux moyens susceptibles d'atteindre une fin quelconque.

La technique nese pose pas la question du pourquoi, mais seulement du comment.

Or ce n'est pas parce que l'on peut quel'on doit ! Le jugement technique, qui porte sur les moyens de l'action, doit être soumis au jugement éthique,qui porte sur les fins et les valeurs de l'action. La technique a donc eu pour vocation première de satisfaire nos besoins.

Mais celle-ci va bien au-delà de nosbesoins premiers pour sans cesse en susciter de nouveaux.. »

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