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La technique n'a-t-elle qu'un pouvoir sur l'homme ?

Publié le 25/05/2005

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technique

 Parler de pouvoir de la technique, c’est substantialiser celle-ci, lui donner une autonomie par rapport à l’homme. Poser cette question revient à demander en quoi et comment la technique a gagné en autonomie, que s’est-il passé pour que la technique change de nature dans l’histoire. De plus, cela sous-entend qu’elle n’a pas de pouvoir sur autre chose, comme la nature par exemple, qu’elle n’aurait aucune incidence sur elle. Il faut donc analyser les autres impacts de la technique. 

technique

« possession.

En partant de l'idée que l'homme ne veut laisser à elle-même aucune partie de la nature, on ne peutparler que de règne de la technique.

Le monde est « arraisonné » par la technique comme le pense Heidegger dansla Question de la technique .

Aussi par une disposition d'un ensemble de moyens en vue d'une fin, par une concentration des moyens de production, par la mécanisation la technique entre dans une autre ère.

L'essence dela technique semble résider dans cette volonté de toujours plus se développer, de dominer les éléments.

3) Le pouvoir de la technique ne réside pas en elle.

Le processus irrésistible qui devait conduire l'humanité à l'abondance et au communisme la conduit vers ladéshumanisation totale et la catastrophe.

L'avenir de l'homme était le « règne de la liberté » ; le « destin de l'être »conduit maintenant à l'« absence des dieux ».

Là où l'on s'aperçoit que le mouvement technologique contemporainpossède une inertie considérable, qu'il ne peut être dévié ou arrêté à peu de frais, qu'il est lourdement matérialisédans la vie sociale, on tend à faire de la technique un facteur absolument autonome, au lieu d'y voir une expressionde l'orientation d'ensemble de la société contemporaine.

Et là où l'on peut voir que « l'essence de la technique n'estabsolument rien de technique » (Heidegger, La Question de la technique ), on replonge immédiatement cette essence dans une ontologie qui la soustrait au moment décisif du monde humain au faire.

Cet arraisonnement n'a rien envérité de technique.

Il fait la différence entre le commettre et le dévoilement.

Cet arraisonnement entrave levéritable dévoilement qui n'est possible en définitive qu'avec l'art.

La technique provoque la nature, Un paysan parexemple en labourant sa terre ne la provoque pas.

Il n'y a plus d'accord entre l'homme et la terre, il doit latransformer pour en tirer une énergie, une matière qui ne se trouve pas comme telle disponible.

Construire unbarrage, une carrière de minerais, une centrale nucléaire est une provocation.

Aussi le travail du paysan sera ditproche de la nature, et la technique moderne éloigne l'homme de la nature en vérité puisque l'homme cherche à enoutrepasser les limites, à la dépasser, à en retirer quelque chose qu'elle ne donne pas naturellement.

PourHeidegger, le pouvoir que peut posséder la technique vient en vérité d'un tournant qui s'est produit dansl'orientation des sciences, moment cartésien de la mathématisation, moment Galiléen qui a ouvert la possibilité demathématiser toute l'expérience.

4) La technique agit aussi sur la nature.

Selon Hans Jonas dans Le principe responsabilité .

La science avec ses pouvoirs encore inconnus réclame une éthique nouvelle afin d'empêcher que le pouvoir de l'homme devienne une malédiction contre lui.

Auparavant,l'éthique se réduisait à un rapport d'homme à homme.

La portée de l'action humaine était réduite, elle n'avait affairequ'à l'ici et maintenant .

L'univers moral était équivalent à une durée de vie.

La technique était une nécessité non le but de l'homme.

La nature était immuable, et l'action humaine était superficielle.

La technique a transformé enprofondeur l'essence de l'agir humain.

Elle a considérablement augmentée sa portée et elle déborde maintenant surtout ce que l'on a connu autrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourrafaire à l'avenir n'a pas eu d'équivalence par le passé.

La technique a fait apparaître de nouveaux devoirs, elle aaffecté notre agir.

L'éthique antique est désormais inopérante à l'heure de la technique moderne.

Aujourd'hui, lesconséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution,de la surexploitation des ressources forestières, des pêches intensives, des déchets nucléaires .Aussi tous lespronostics à long terme sont incertains.

Le principe responsabilité veut que l'on favorise les hypothèses pessimistesau profit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujours certain.

Ce principe responsabilité dit « Agis de telle façonque les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Le pouvoir de la technique tient en parti à cela, à dominer des sphères de la vie qu'elle n'était pas destinée àdominer, à modifier nos comportements.

Son pouvoir vient paradoxalement d'une perte de contrôle de l'homme sur latechnique et non l'inverse, la technique a moins de pouvoir finalement quand l'homme a le pouvoir dessus.

Conclusion.

Le pouvoir de la technique vient de sa nature même qui a considérablement évolué depuis le 17 e siècle.

C'est l'essence même de la technique qui veut « se rendre maître et possesseur de la nature » L'homme en étant capablede tout réduire à des calculs scientifiques, peut s'approprier la nature qui ne lui est plus étrangère.

On peutmanipuler la nature par le biais de la technique.

C'est ce que reprochera Heidegger à l'essence de la techniquemoderne qui a fait le coup de force de faire passer cette domination comme émanant de la seule technique et nond'une volonté de domination totale de l'étant.

Jonas prendra la suite de ses critiques en enjoignant chacun d'entrenous d'endosser la responsabilité du progrès technique, et en arrêtant de croire que la technique est totalementneutre.

Elle n'a donc pas uniquement un pouvoir d'action sur l'homme, sa liberté.. »

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