La technique met-elle l'homme en contradiction AVEC LA NATURE ?

« 14 i F 1 CHE ------ --' Ill •Mais ce rapport d'exploitation entre l'homme et la nature ne finit­ il pas par se retourner contre l'homme lui-même? ::> Il.

La nécessaire maÎtrise du développement a technique pour préserver la nature Z • Le développement technique semble historiquement avoir été la ~ victime de son propre succès.

Jonas écrit à ce propos que Prométhée 111 «s'est déchaîné» (Je Principe de responsabilité).

Car l'homme a fait 1- passer la considération des moyens de parvenir à ses fins devant les et fins elles-mêmes.

li lui importe plus de savoir comment être efficace, .J que de viser un but juste.

• Il en résulte que la nature physique et l'homme sont considérés comme des moyens : la forêt comme combustible, l'animal comme aliment ou force de traction, l'homme comme un rouage dans la chaîne de productivité, etc.

: «il ne s'agit pas de savoir si le but qu'on se propose est raisonnable et bon, mais de déterminer ce qu'il faut faire pour l'atteindre» (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs).

La nature se trouve bien «contredite», mais cette fois en un sens négatif.

Car le processus devient synonyme d'un irrespect et d'une aliénation dont le plus souvent l'homme n'est pas conscient.

• Afin de ne pas devenir sa propre victime, l'homme doit donc soumettre le développement technique à des principes éthiques assurant la préservation et le respect d'autrui au sens large (le monde environnant et la personne humaine).

C'est ce que Jonas nomme le principe de responsabilité : «agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur la terre», et «ne soient pas destruc­ teurs pour la possibilité future d'une telle vie».

•Afin de permettre à l'homme de vivre en pleine harmonie avec son milieu et ses semblables, le développement technique doit donc être borné par des impératifs d'ordre éthique.

Alors la contradiction de la nature sera totalement positive, car elle manifestera (et ne mani­ festera que) ce que l'être humain a de plus noble : le sens du devoir et le respect d'autrui.

Les faits montrent cependant combien l'homme est encore éloigné d'un tel idéal.

Cela constitue une raison supplémentaire d'en faire le principe régulateur de l'invention, du perfectionnement et de l'usage des techniques.

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