La technique met-elle l'homme en contradiction avec la nature ?
Publié le 11/08/2004
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La technique peut se définir comme usage ou l’emploi d’une habileté particulière : d’un certain art de faire en vue de produire quelque chose de façon plus efficace et plus rapide. En ce sens, la notion de technique a principalement un aspect économique : économie de temps, de moyens etc. La technique est effectivement l’ensemble des procédés ou méthodes d’un art, d’une activité ; mais aussi l’ensemble des applications de la science dans le domaine de la production. On peut donc dégager deux compréhensions globales de ce qu’est la technique : soit un savoir-faire, une habilité soit une application de la science. La technique pallie donc l’insuffisance de la nature. En ce sens, on peut dire alors qu’elle entre au moins en concurrence avec la nature. En effet, la technique, dans son développement, à pour but de « nous rendre comme maître et possesseur de la nature « selon Descartes, ou encore de « vaincre la nature « selon Bacon. Plus qu’une simple opposition, il semble bien qu’il y ait contradiction entre la technique et la nature. Cependant, n’y a-t-il un risque ou une confusion à comprendre le rapport entre la technique et la nature en termes agonistiques ? En effet, l’homme se sert de la technique mais il est lui-même un être naturel. Comme le rappelle le mythe me Prométhée, la technique, symbolisée par le feu, n’a pas pour objet de remplacer la nature mais bien de la remplacer là la parcimonie de ses moyens et de ses dons se fait le plus ressentir pour l’homme. Il n’y a pas contradiction ni opposition, mais bien complémentarité. Le risque d’une opposition serait de faire de l’homme un parasite de la nature, rompant la symbiose homme-nature supposant la fin de ce que l’on pourrait appeler un « contrat naturel « induisant la mort de l’un ou de l’autre. Or dans les deux cas, l’homme est perdant. Il faut dès lors user de la technique de manière éthique et responsable.
«
conscience qu'a le travailleur de ses actes et de son projet d'action, Marx s'oppose surtout à toutes les formesd'organisation du travail qui rompent le lien entre la pensée et l'action.
Celles-ci réduisent le travail à uncomportement répétitif, dénué de sens, et qui devient d'une cécité comparable à ce que constitue l'instinct chezl'animal.C'est la division du travail dans l'industrie, au XIX siècle, qui est mise ici en question.
Lorsqu'elle est appuyée parune mécanisation à outrance des moyens de production, organisée selon un travail à la chaîne, elle fait perdre autravailleur la conscience de l'unité et du sens de son travail.L'ouvrier, en particulier, perd dans ce cadre le rapport de la représentation à l'action, le lien de la volonté à laréalisation, puisque ses gestes deviennent aussi mécaniques que peuvent l'être, dans leur domaine propre, ceux desautomatismes de la biologie animale, que l'on a nommé instincts.
Or, le propre du travail humain est d'être conscientde lui-même, de sa finalité et de sa signification.
• En outre, le développement technique rend l'homme capable de maîtriser la nature.
Il peut construire une diguepour éviter une crue, administrer un remède ou opérer chirurgicalement pour guérir une maladie.
C'est ce queDescartes nomme «se rendre comme maître et possesseur de la nature» (Discours de la méthode).
Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.
Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leursrapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ». Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde.
Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.
Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : lascolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de ladoctrine d' Aristote .
Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».
La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.
Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée,n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.
Lavie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne nonseulement des hommes, mais des dieux.
Descartes subvertit la tradition.
D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.
Avec le cartésianisme, un idéal d'action, demaîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître.
La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».
« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, maisprincipalement aussi pour la conservation de la santé […] »
La nature ne se contemple plus, elle se domine.
Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ».
Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.
Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peuts'appliquer dans une technique.
La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient une scienceappliquée.
D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».
Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».
Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.
On connaît comme on agit ou ontransforme, et dans un même but.
La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à l'action de l'homme,dans son propre intérêt.
Connaître et fabriquer vont de pair.
D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.
La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement lanature..
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