La technique complique-t-elle la vie ou la simplifie-t-elle ?
Publié le 22/02/2012
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et naturelles aussi bien qu'économiques, juridiques et morales.
Sur l'héritage que laissent Bacon, Galilée etDescartes, s'ouvre l'avant-dernière période dédiée à la recherche de la nature de la vérité et des droits naturels del'individu, et qui est marquée par l'influence des Lumières dont la Révolution française couronna en politique les idéesde liberté de penser, de tolérance, de justice et de perfectibilité indéfinie.
Le progrès de l'humanité n'est garanti quepar l'inépuisable travail des scientifiques, la connaissance mathématique et des sciences de la nature ne connaîtrontpas d'achèvement.
Le progrès n'est de l'ordre de l'accumulation, c'est véritablement l'esprit humain qui progresse.Du progrès technique découlera le progrès moral.
Au centre du progrès humain se trouve une technique : l'imprimeriedont presque tout a découlé.
Par là, le développement technique a apporté du progrès à l'homme.
Le progrèstechnique a engendré un progrès moral, ici par exemple avec la diffusion des connaissances.
Mais le virage qu'ontpris les techniques modernes de communication a parfois compliqué la vie outre mesure.
Désormais, la vie n'est-ellepas moins simple qu'auparavant, ne faut-il pas être quasiment un technicien pour se servir des appareils ménagers,hi-fi, des micro-ordinateurs ? L'homme a bien réussi à survivre sans tous ces appareillages, désormais il ne peutvivre sans.
4) Le prix de la facilité, la domination des machines ?
L'objet technique moderne n'est plus qu'interface, médium entre nous et le monde.
Désormais tout n'estqu'interface, que ce soit accélérateur ou facilitateur de communication.
Lorsque intervient l'objet technique de typecybernétique, il y a distinction entre les canaux d'information et les canaux transmettant l'énergie.
Une « distance »plus grande s'établit entre l'origine et la fin de l'action ; cet espace est celui d'une nouvelle communication, d'unlangage informationnel, d'une « mémoire » inédite et, par suite, de plus, d'une exigence supplémentaire, d'un surcroîtde socialité.
On se demande même si l'écriture d'aujourd'hui pourra subsister. La machine a besoin d'information que seul l'homme peut lui donner.
Elle est capable des prouesses les plus extraordinaires, des calculs les plus rapides,d'une sélection impeccable et rigoureuse dans une masse énorme de documents, à une seule condition : avoir reçuun « programme » élaboré par l'homme.
Les techniciens en sont bien conscients avec leur boutade : « Stupidecomme un ordinateur ! » La machine est « ouverte », elle comporte une marge d'indétermination où s'insèrel'information de provenance humaine. Seul l'homme vivant peut créer de l'information, car il peut seul – en vue précisément d'établir un programme – anticiper le futur sur le présent, l'après sur l'avant.
Une double conséquenceen découle.
D'abord, par la création d'un langage, l'homme est l'indispensable médiateur, d'une part entre lesdifférentes machines et, d'autre part, entre les machines et lui-même.
Puis, la machine aidant, on ne peut plusnégliger les moyens ou les causes en ne prévoyant, comme naguère, que les buts ou les fins ; ici, il y a vraimentintégration réciproque de la causalité et de la finalité.
4) Vers une nouvelle aliénation technique ?
L'aliénation n'est plus réductible aux structures économiques ; plus profondément, elle porte sur le langage, sur lacommunication interhumaine.
L'homme est asservi à ses outils de communication : Internet, téléphonie mobile.
Il doitreformater son discours pour l'adapter à l'objet de communication, et il ne peut plus procéder autrement.
Par latechnique de communication, l'homme est provoqué à découvrir et créer plus radicalement son existence sociale.
Deplus, la valeur de l'espace et du temps ont changé quand la commande à distance annule l'éloignement et quandl'origine et l'ultime sont l'un dans l'autre.
Cela ne va pas évidemment sans que l'homme soit modifié.
La techniqueinformationnelle qui implique communications, échanges et langage, manifeste encore plus clairement que tout autretechnique combien ce phénomène est lié à l'existence sociale et à la pensée.
Mais la pensée n'est « humaine » quesi elle est créatrice et non pas asservie ou répétitive, que si elle est poétique L'homme ne vit pas seulement depain, une société technocratique peut devenir étouffante, mais aussi libérer des énergies pour l'art.
Conclusion .
Croire que la technique nous facilite forcément la vie serait trompeur, elle a certes diminué les charges lourdes detravail, supprimer des tâches ingrates pour laisser à l'homme plus de temps pour lui-même parfois au risque del'ennui, parfois au risque d'une certain complication dans la gestion des appareils techniques qui nécessite unapprentissage que tout le monde ne peut faire, et rend par ce fait la vie plus compliquée aux personnes les moinsadaptées..
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