La structure de l'appareil psychique

« -------------~- STRUCTUHE DU I'SYCIIISME G89 § 1.

THÉORIE DES PERSONNALITÉS MUL'l'IPLES.

1.

L'abaissement de la tension psychique.

-Influencé par Char­ coT, BERNHEIM et en général par les théoriciens de l'hypnotisme, P.

JANET proposait, vers i890, une théorie à peu près pur_ement psychologique de l'hystérie.

La conscience de l'homme normal, observe JANET, impose à la multiplicité des faits psychologiques l'unité de la personnalité, en ce sens que c'est toujours le même moi qui accomplit les actes divers de percevoir, de réfléchir, de vouloir, d'imaginer, de raisonner, de juger, etc.

-Toutefois, cette uni­ fication reste toujours imparfaite: même chez l'homme le mieux équi­ libré, elle est sans cesse mise en péril et plus ou moins troublée par les automatismes de la passion ou de l'habitude.

- Lorsque, pour drs raisons quelconques, mais qu'on peut supposer organiques, la synthèse mentale se détend, la conscienèe prend l'allure dispersée que nous avons notée plus haut et des groupes de phénomènes psy­ chologiques se constituent en systèmes plus ou moins indépendants entre eux, pendant qu'une part du psychisme reste lié à la personna­ lité primaire.

Il y aura donc désormais plusieurs personnalités aber­ rantes, qui échapperont à ,la direction et au contrôle du moi central et cumposeront en quelque sorte le psychisme inconscient de celui-ci.

Ce psychisme inconscient.

le psychiatre ne pourra l'atteindre que par le moyen de l'hypnose.

- Le point important de cette théorie est qu'elle explique la disso­ ciation du moi empirique d'une manière négative, par l'abaissement de la tension psychique, c'est-à-dire la défaillance, d'origine psycho­ logique, du pouvoir de synthèse mentale.

2.

Appréciation.

- Nous avons vu que certaines applications de cette théorie semblent assez contestables.

Les cas de dédoublements simultanés (particuliers aux hystériques) sur lesquels se fondait principalement JANET, ayant été contestés, la théorie dans son ensemble a été abandonnée.

- D'autre part, on peut estimer que les névroses, avec les phénomènes qu'elles comportent (idées fixes, obsessions, hallucinations, etc.), ne sont pas explicables comme de simples déficiences, mais qu'elles comportent un sens positif, qu'il s'agit de découvrir.

L'abaissement de la tension psychique peut rendre compte, si l'on veut, de l'apparition de troubles psychiques, mais non de la nature et des formes de ceux-ci.

La théorie de JANET a donc besoin d'être complétée.

C'est le point de vue que FREUD opposait à JANET, et l'on peut admettre que la critique est valable 1 • (1) Elle le serail moins dans l'hypothèse de l'organicité des psychonévrosEs, qui expliquerait la nature de l'affection névrotique ; mais elle cons~rverait encore une valeur, car même dans l'hypothèse de l'organicité, il reoterait à expliquer le contenu psydwlogiquP de l'atlcclion : l'explication devrait a voir un sens po si tif.. »