La spontanéité est-elle liberté ?
Publié le 17/11/2009
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Ainsi, nous avons tout d'abord vu que le plus souvent l'absence de contrainte lorsque l'on agit spontanément, semblait une raison suffisante pour croire que l'on agit librement quand on est spontané. Néanmoins, nous avons vu que cela soulevait des problèmes. Notamment le fait que la spontanéité ne fait pas intervenir la raison pourtant indispensable dans la notion de liberté, également, cette spontanéité est généralement déterminé par des émotions ou bien elle pourrait répondre à des pulsions dont on reconnaît pas l'origine. Les problèmes montrent alors qu'une action spontanée ne pourrait pas être libre puisqu'elle serait sous la contrainte. C'est pourquoi nous avons cherché un moyen de rendre la spontanéité plus proche de la liberté : l'éducation et la construction de cette spontanéité tout au long d'une vie. Cependant, vis à vis de la complexité de la notion de liberté, ne pourrait-on pas considérer comme Spinoza que la liberté est une illusion ?
Spontanéité : qualité de ce qui se produit par soi-même, sans interférence extérieure, que cette dernière soit de nature physique, morale ou intellectuelle. Souvent utilisé comme synonyme d'involontaire ou d'irréfléchi.
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Néanmoins, cette sincérité n'est-elle pas sous l'emprise d'une émotion qu'alors éloigne un acte spontané d'un actelibre ?Ce qui qualifie un acte spontané est également le fait c'est un acte irréfléchi.
En effet, un acte ou un comportementspontané est rapide, on ne prend pas le temps de la réflexion, du retour sur soi-même, notre acte n'est donc pascalculé.
Dans un comportement habituel, on a toujours un retour sur soi-même, qui nous permet alors de déterminernotre réaction.
Pendant ce retour, on prend en compte ce qui nous entoure, et grâce à notre raison, on décide sinotre acte sera alors bon ou mauvais, dangereux ou inoffensif, adapté ou inadapté à la situation dans laquelle on setrouve.
Comme le dit Kant, l'Homme en toute circonstance a un pouvoir absolu sur lui-même, grâce à sa pensée et àsa raison qui sont inconditionnées ; il peut avoir un regard critique sur ce qu'il fait sans subir aucunes causesextérieures.
Alors dit Kant, cette possibilité est toujours pleinement responsable de tout ce qu'il fait.
Ainsi, puisquelors d'une réaction spontanée on ne prend pas le temps de raisonner, d'utiliser cette capacité qui nous est propre,notre réflexion, pour guider notre comportement, alors on n'est pas totalement libre à ce moment là.
On peutprendre l'exemple d'un criminel dont le meurtre qu'il commet est spontané, il n'a pas été prévu, alors il n'aura pasréfléchi, utilisé sa raison, il n'aura donc pas été libre.
Ce n'est que plus tard qu'on réfléchit, qu'on regrette ou nonnotre acte.
Ce n'est qu'à ce moment qu'on est libre et responsable.
Nous avons donc vu que l'absence de contrainte lors d'un acte spontané nous fait agir de nous même et êtretotalement sincère, ce qui permet alors d'associer la spontanéité à la liberté.
Néanmoins, nous avons aussi vu que laspontanéité ne pouvait pas être associée à la liberté puisque nous ne faisons pas intervenir notre raison.
Alors laspontanéité ne provient-elle pas de quelque chose qui nous échappe ? On remarque quelque fois lors d'un comportement spontané que l'on ne se reconnaît pas, on ne comprend pasnotre réaction et on se demande d'où elle provient.
Alors un acte spontané ne provient-il pas d'autre chose oud'une partie de nous même qui nous est inconnue et qui nous empêche alors de dire que nous sommes libres quandnous agissons spontanément ? Tout d'abord, lorsque l'on agit spontanément, ne peut-on pas dire que c'est une contrainte extérieure qui nouspousse à agir de telle ou telle manière sans réfléchir ? En général, notre spontanéité se produit en réponse à unévénement, une contrainte qui nous est extérieure.
Selon l'événement qui déclenche notre spontanéité, on pourraréagir de manière spontanée différente.
Prenons l'exemple d'une personne dont la réaction spontanée est uneréponse à une offense qui est une chose extérieure à la personne qui déclenche sa colère.
Alors dans ce cas, notreréaction étant sous l'influence d'une contrainte extérieure ne pourra pas être considérée comme totalement librepuisque la liberté nécessite l'absence de contrainte.De même lors d'un comportement spontané, nous sommes en fait sous l'emprise d'une émotion, la colère,l'indignation, la joie, la tristesse, la peur… Et c'est justement de cette émotion que naît notre acte spontané et quile guide.
Alors peut –on dans être encore libre ? Spinoza, philosophe du 17 ème siècle, dans « l'Ethique », défend son point de vue selon lequel dans la nature tout est nécessaire et puisque l'Homme appartient à la nature alors lui aussiobéit à des lois : « l'Homme n'est pas un empire dans un empire ».
Il veut ainsi montrer que l'Homme est toujourssous l'emprise d'une émotion malgré qu'il se croit libre de ses actes, il ignore donc les causes qui le déterminent.
Ildonne ainsi l'exemple d'un Homme en colère qui croit vouloir librement se venger.
Mais en fait, dit Spinoza, il estsous l'emprise d'une émotion qui le détermine totalement et qui détermine ses actes et ses paroles à ce moment là.Et tant qu'il reste sous l'emprise de cette émotion, il ne peut se comporter autrement.
Spinoza en arrive finalementà la conclusion que l'Homme n'est jamais neutre et est toujours sous l'emprise d'une émotion qui détermine sesactes.
De ce point de vue là, un comportement spontané sera nécessairement déterminé par une émotion.
Ainsi, uncomportement spontané n'est pas un comportement libre, car il dépend d'une contrainte et ne provient pas de nousmais d'une émotion qui nous contrôle.
Enfin, une action spontané qu'on croit naturelle ne pourrait-elle pas provenir d'une partie de nous même que nousne connaissons pas ? Souvent lorsque l'on agit de manière spontanée, on répond à des pulsions.
Des pulsions quiquand on prend du recul nous sont étrangères, on ne connaît pas leur origine et alors on ne comprend pas nousmêmes notre propre comportement.
La psychanalyse a mis en évidence la présence d'un inconscient en chaqueHomme.
Cette activité psychique ne demande pas nécessairement de conscience.
Ainsi, une partie de nous mêmenous est étrangère ? Et c'est justement cet inconscient qui détermine nos désirs, nos pensées, nos sentiments.
Onpeut alors considérer que certaines de nos réactions spontanées que l'on arrive pas à comprendre, proviennent decet endroit étranger en nous que ne peut pas contrôler et que la spontanéité dévoile alors en partie.
Est-il alorsencore possible de parler de liberté et de responsabilité humaine lors d'un acte spontané puisqu'il proviendrait d'unepartie de nous qui nous est étrangère et sur laquelle nous n'avons aucun contrôle même si cet acte provient denous même ?.
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