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La société et le droit - PHILOSOPHIE POLITIQUE

Publié le 11/11/2011

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Introduction :

- mot « politique « : issu du mot grec « polis « (la cité) mais en réalité le mot met d'emblée aussi en jeu la question du pouvoir -> étymologie du mot « anarchie « -> arché -> absence de pouvoir. - interprétation rigoureuse des thèses philo qui se rapportent au réseau de concepts mis en jeu par la question politique. - Aristote lui-même distingue le fait d'être un animal social d'un animal politique. Cette distinction met en évidence le fait que quoi que l'homme partage avec la plupart des espèces animales le fait d'être prédisposé à vivre en société parmi ses semblables. - L'organisation humaine (contrairement à l'organisation des sociétés animales qui régie par l'instinct & la nature) est toujours problématique. Elle met en jeu une lutte de pouvoir, ce qui indique aux yeux d'Aristote que personne n'ait pour gouverner & que le choix des modalités de l'organisation des sociétés et de la désignation de ses gouvernants doit faire l'objet d'un débat public qui requiert la mise en oeuvre de cette caractéristique proprement humaine qu'est le « logos « dans toute la polysémie de ce terme qui signifie langage et raison. Pour Aristote, on ne saurait distinguer les caractéristiques spécifiques humaines : être un « zoon logon « et un « zoon politikon «. - La réflexion philosophique sur le pouvoir qui met en jeu également une réflexion sur la force, la maîtrise, et l'autorité excède largement le champ de la pensée politique & elle trouve parfois ces fondements dans la métaphysique ou dans l'ontologie (comme c'est le cas dans le Phédon de Platon). Il reste que les philosophes et les penseurs qui ont élaboré des théories sur le pouvoir ont toujours fait reposer ces théories sur une certaine conception de l'humanité de l'homme. Autrement dit sur une certaine anthropologie. 

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« certains arguments aristotéliciens formulés dans La Politique concernant la priorité et la primauté de l'État.

PourPlaton & Aristote la question des causes du pouvoir politique ne saurait se substituer à la question des fins dupouvoir politique à laquelle d'ailleurs est subordonnée toute réflexion sur la nature du pouvoir lui-même. Les philosophies politiques de Platon et Aristote ne sont ni assimilables ni proches mais elles se situent toutes deuxdans le même horizon d'interrogations politique quoique leurs thèses divergent.

Pour Platon comme pour Aristotel'effectivité du pouvoir politique précède en droit tout questionnement sur ces modalités d'exercices du pouvoirpolitique.

Dès lors l'autorité du pouvoir politique est en quelque sorte auto fondée parce qu'elle s'inscrit dans unenature humaine elle-même conçue intrinsèquement politique et dont la fin est le développement des facultéssupérieures de l'âme ce qui ne peut s'accomplir qu'au sein d'une société dans laquelle la primauté du social oul'économique ne peuvent être remis en question.La subordination de l'individu au tout social et la subordination de ce tout social a des impératifs proprementpolitiques & civiques qui vont de soi pour les philosophes Grecs.D'ailleurs Aristote insiste à maintes reprises dans La Politique sur le fait que l'égalité politique des citoyens commehommes libres prévôt sur l'inégalité des conditions sociales & économiques de ceux-ci (en particulier sur le partageentre riches & pauvres) même s'il est reconnu que la conciliation de ces deux données reste publique et peut êtresource de conflits.

En revanche on peut considérer que l'évolution individualistes des sociétés (16e s) a « aussitôtquoique peu à peu » rendu crucial et délicat l'origine du pouvoir politique.

D'autant que la notion du pouvoir faitégalement référence à un point aveugle ou du moins mystérieux qui serait le lieu de cette réserve de pouvoir etd'énergie d'où émanerait cette effectivité dans laquelle il ne s'épuiserait jamais et qui serait la raison d'être durespect qui inspire comme autorité.

C'est à la grande entreprise théologique du pouvoir politique que nous faisonsallusion.

Un problème dérivé consiste à circonscrire le pouvoir d'État par rapport à d'autres formes de pouvoir ou unréseau de pouvoirs secondaires qui se manifestent par ailleurs dans la société (et qui peuvent être assimilés à descontre-pouvoirs).

Autrement dit le pouvoir de l'état est-il le modèle d'un pouvoir porté à son effectivité maximale oufaut-il penser comme Pierre Clastres, par exemple que certaines sociétés primitives offrent l'exemple instructif etintéressant contre les tentatives tentaculaires des appareils d'état contemporains.

Le modèle d'un pouvoir politiqueest-il respecté parce que vidé de toute puissance et non susceptible de domination sans une auto-dégradationimmédiate de son autorité ?Sociétés sans États sociétés primitives chefs devant l'autorité.Faut-il penser le pouvoir comme plus difficile et moins monopolisé par la sphère de l'état qu'on ne le croyaitauparavant (cette question fera l'objet de nombreuses réflexions du philosophe Michel Foucault dans les années1960 à sa mort vers 80)? Faut-il faire une théorie différenciée des rouages de transmission du pouvoir politique queproposent les marxistes qui analysent le cadre indispensable à la diffusion de l'idéologie de la classe économiquementdominante en élaborant un modèle différencié qui distingue des appareils répressifs d'état (ARE) ou idéologiquesd'état (AIE) ? l'état ne s'impose pas seulement de sa force.

Ils ont besoin de relais idéologiques.

Ce qui nous conduit à aborderun problème crucial de toute réflexion politique : d'où vient la puissance du pouvoir et quelle en est la nature,comment impose-t-elle aussi facilement l'ordre et l'obéissance? Le pouvoir politique est-il en lui-même assezpuissant pour s'imposer sans la ruse ? Sans l'idéologie? Sans l'imagination (cf Pascal) ? Sans une rhétoriquesophistique mise au service de leur pouvoir par des Sophistes plus intéressés par l'argent que par le pouvoir en vertud'une servitude volontaire qui serait le mécanisme inconscient à l'oeuvre dans chaque homme et qui le rendraitcomplice d'une domination qu'il subit parce qu'il y trouve le bénéfice secondaire de quelque chose plus bas que lui àdominer.Les théoriciens politiques ont en effet remarquer que pour que le pouvoir puisse s'imposer de lui-même sans lerecours à des moyens adjuvants, il faudrait que son autorité aille de soi, soit parce qu'elle est supposée procéderd'une autorité transcendante (c'est le cas des régimes théocratiques) soit parce que sa puissance (réserve dont lepouvoir dispose mais ne sert que avec prudence) apparaît invincible à contredire (analyse de M.

Foucault danssurveiller et punir de la fonction d'exemplarité du supplice sur la place de Grève sous l'Ancien Régime) d'oùl'importance pour tout pouvoir politique de se manifester comme tel (ex : supplice) c'est à dire invincible et toutpuissant.

La question de la représentation du pouvoir et celle corrélative du pouvoir en représentation (c'est à direqui escompte un certain impact sur l'imagination d'une communauté de citoyens assimilés à un public despectateurs) sera abordée plus tard.

En outre nous essayerons d'appliquer la distinction Aristotélicienne entre acteet puissance hors de son contexte initial en tentant de déterminer si le pouvoir peut être conçu comme rude et parla même, ou l'inscription d'une puissance dont la finité même serait de s'accomplir dans sa plénitude ou si le pouvoirdans sa dimension politique n'est pas parfois le masque de l'impuissance (qu'il s'agisse d'une thématique du pouvoirpolitique comme simulacre qui fait l'objet d'une critique de Socrate à Colyclis dans le Gorgias ou d'une perspectivecommune à certains égards à Spinoza, Nietzsche dans leur critique d'un pouvoir de pure domination) qui atteste enréalité de l'impuissance conjointe de ceux qui l'exercent et le subissent.

Si l'efficace du pouvoir politique consistedans ce non acte, le problème de la teneur ou de l'absence ontologique du pouvoir ne peut être évitée (cf pascalLes pensées).De même Foucault insistera sur le fait que le pouvoir n'est pas assimilable à une substance c'est à dire une réalitéplénière et par conséquent le pouvoir ne retient sa réalité que des fantasmes qu'ils suscitent dans l'imagination deceux sur qui il s'exerce.

Autrement dit le pouvoir ne doit sa réalité et son efficacité qu'à une logique de lareprésentation. I – l'ambiguïté de la notion de pouvoirPouvoir du roi potestas MACHT cratosréserve potentia KÖNNEN dunamisPour qu'il y ai pouvoir, il faut qu'il y est une réserve de force et de puissance.

Dès lors le pouvoir apparaît toujours. »

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