LA SOCIÉTÉ EST-ELLE UNE CONTRAINTE POUR L' INDIVIDU ?
Publié le 19/03/2014
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LA SOCIÉTÉ EST-ELLE UNE CONTRAINTE POUR L' INDIVIDU ?
Toute société est composée d'individus qui sont unis par des liens déterminés. Sans le respect de règles communes, la vie sociale serait impossible. Mais la résistance que chacun oppose aux contraintes collectives témoigne du fait que l'in¬dividu revendique pour lui-même le droit d'exister en tant qu'être ayant une valeur en lui-même, indépendante de son appartenance à un groupe. Schopenhauer affirme même que plus un individu a de la valeur, moins il supporte la vie sociale qui entrave son développement : « Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacri¬fices qui coûtent d'autant plus cher que
«
même, et le besoin qu'il éprouve d'une foule de choses.
» De
plus, l'individu isolé, vivant sans rapport avec autrui, sans
langage, ne pourrait être
qu'une brute ou un dieu.
Enfin,
ne faut-il pas admettre
un sens naturel du lien social? C'est
la thèse d'Aristote : les hommes sont par nature des êtres
sociaux
et que rapprochent des liens d'affection.
Belle
vision, mais
un peu idyllique.
Il est vrai que la plupart des
êtres humains éprouvent une répugnance naturelle
à voir
périr
ou souffrir tout être sensible et principalement leurs
semblables, mais c'est, peut-être, plus par crainte
pour soi
que par sympathie .
Admettons toutefois que les hommes
aient une certaine propension à
la sociabilité.
Il n'en
demeure pas moins que c'est d'abord leur bien-être et la
conservation d'eux-mêmes qu'ils recherchent.
De ce fait, ils
veulent tout diriger dans leur sens et cherchent à échapper
aux contraintes de
la vie en société .
Si l'homme a donc des
tendances sociables, celles-ci sont inséparables de tendances
inverses, de penchants
à !'insociabilité .
Et Kant, dans Idée
d'une histoire universelle
au point de vue cosmopolitique,
n'hésite pas
à évoquer ce qu'il appelle « l'insociable sociabi
lité
» des hommes.
1 L'homme est un être capable de raison
Ainsi deux forces s'opposent en l'homme : la sociabilité,
qui
le pousse à rechercher ses semblables, et !'insociabilité,
qui
le porte à résister aux autres et menace sans cesse de dis
soudre
la société.
Cette insociabilité résulte des passions
égoïstes.
Mais
si elle est moralement condamnable, elle
constitue toutefois
pour une société des ferments de pro
grès.
Imaginons, en effet, une communauté ignorant les
antagonismes : vivant dans une concorde, une satisfaction
et
un amour mutuel parfaits, les hommes, « doux comme les
agneaux qu'ils font paître, ne donneraient à l'existence guère
plus
de valeur qtte n'en a leur troupeau domestique ».
Les
talents resteraient à jamais enfouis en germe.
Faut-il, pour
autant, considérer cette insociabilité comme le dernier mot
de l'histoire? La véritable destination de l'homme n'est-elle
pas
la réalisation de sa nature d'être raisonnable? L'idée que
!'insociabilité disparaîtra pour laisser place entière
à la socia
bilité a
un usage régulateur : elle peut orienter dynamique
ment
la pensée des hommes et les amener à réaliser les actes
nécessaires
à son actualisation •
93.
»
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