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La société est-elle responsable de la corruption de l'homme ?

Publié le 08/02/2016

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Il ne faut surtout pas oublier, ce qu'a tendance à faire Rousseau, mais aussi Marx, que la société est faite par les hommes. Sans doute ne maîtrisent-ils pas l'ensemble des forces qui les poussent à progresser, mais ils ont au moins l'intelligence de pouvoir tirer de l'histoire de précieux enseignements. Si la société corrompt l'homme, c'est que ceux qui la dirigent, par manque de clairvoyance, ou parce qu'ils ont inté-

rêt à ignorer les leçons de l'histoire, contribuent à maintenir cet état de fait. En tout cas, et au regard de la sagesse philosophique, la société ne peut pas pervertir la nature humaine puisque, précisément, il n’y aurait pas de nature humaine sans société. Le problème se situe donc à un autre niveau, purement politique et économique; deux domaines qui semblent systématiquement ignorer la raison philosophique...

Notes et commentaires

« La société ne corrompt pas l'homme Il serait paradoxal de dire que la société corrompt l'homme alors qu'il est par nature un être social.

Ce sont les individus sans moralité qui ont plutôt tendance à corrompre l'ensemble de la société.

L'homme, seul, n'est rien D escartes, dans une lettre à la princesse Élisabeth datée du 15 septembre 1645, rappelle que l'individu dépend toujours d'un tout, que ce soit l'État, son pays , •!:exclusive fatalité, l'unique tare qui puissent affliger un groupe humain et l'empê­ cher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul.» Claude Lévi-Strauss, Race et histoire sa famille.

Si la société devait corrompre l'hom­ me, celui-ci devrait la fuir.

Or, il apparaît clai­ rement que l'homme doit tout à la société, et que la fuir serait signer sa perte.

La société éduque C ondorcet, défen­ dant ardemment les bienfaits de l'instruction publique, voit en elle le moteur du progrès moral et intellectuel de l'en­ semble de la société.

La société , si elle se fonde sur des principes rai ­ sonnables , si elle vise le bien commun tout en respectant la notion de personne , ne corrompt pas l'homme .

Au con­ traire, elle lui permet de constamment se perfectionner.

C'est l'homme immoral qui corrompt la société C elui qui croit que la société est à son ser­ vice, qui ne tire des avan­ tages qu 'elle lui accorde que des bénéfices per­ sonnels est un être fon­ damentalement immo­ ral.

A peu près tous les philosophes se rejoignent au moins sur ce point: ce sont ceux qui pen­ sent ne rien devoir à la société dans laquelle ils vivent qui par­ viennent à corrompre les principes sur les­ quels elle repose.

Par nature, l'homme est appelé à vivre en société.

Il a besoin de ses semblables.

La corruption ne vient pas d'elle, mais de tous ceux qui, dénués de conscience morale, agissent en fonction de leurs propres intérêts.. »

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