LA SIGNIFICATION DE L'HISTOIRE : Peut-on envisager le devenir historique entièrement tracé d'avance et une fois pour toutes, ou bien alors comme le simple fait du hasard, ou bien encore dépend-il du libre choix de l'homme ?
Publié le 25/03/2015
Extrait du document
— Bonne référence à la théorie antique du destin, illustrée ici par la tragédie d'OEdipe. La distinction établie par la suite entre fatalisme et déterminisme est très clairement formulée, et la référence à Spinoza (Lettre à Schuler) tout à fait pertinente.
— La conclusion, qui dresse un bilan négatif un peu hâtif de toutes les thèses étudiées, demanderait à être nuancée.
«
aujourd'hui habitué au ton fataliste qui accompagne
toujours ces déclarations.
Cependant, si parfois la
menace est réelle, doit-on vraiment considérer ces
catastrophes
à venir comme inévitables, comme les
marques du destin? Peut-on envisager le devenir his
torique entièrement tracé d'avance et une fois
pour
10 toutes, ou bien alors comme le simple fait du hasard,
ou bien encore dépend-il du libre choix de l'homme?
On peut se proposer de réfléchir sur ces questions qui
ont une importance fondamentale par les conséquences
que
l'on peut en tirer et qui décident notamment de
15 l'existence ou la non-existence de la liberté humaine.
Quand
on parle du devenir historique de l'homme,
on est amené à considérer l'histoire humaine en géné
ral, le cheminement de l'humanité
à travers le temps.
Il est incontestable que les actions des hommes
20 agissent sur son devenir, mais on peut se demander
dans quelle mesure elles le font.
Et le problème réside
dans
le fait de savoir si, à l'échelle de l'humanité, des
générations qui s'enchaînent,
on peut dire que
l'homme choisit son devenir,
ou bien s'il est amené
25 à vivre des événements qu'il subit et qui forment
l'histoire sans qu'il y ait pris part.
Si
l'on considère la
thèse fataliste
on y rencontre l'idée que le devenir
historique de l'homme est entièrement tracé d'avance,
par une main d'essence divine et que l'histoire peut
30 être entièrement assimilée au destin.
L'analyse
d'Œdipe Roi, par exemple, montre que, quoi qu'il
fasse
pour échapper à son destin, tout ce qu'il fait ne
l'y ramène que mieux.
Ayant été prévenu par un oracle
qu'il allait tuer son père et épouser
sa mère, il va
H partir de chez lui, pour s'éloigner de ceux qu'il croit
être
ses parents et qui ne sont que ses parents adoptifs,
pour échapper au destin, et au cours de ses voyages, il
tuera son vrai père et épousera
sa mère sans le savoir.
Le personnage illustre très bien
la thèse fataliste qui
40 veut que quoi qu'on fasse, on soit lié à son destin.
Le
devenir historique n'est alors que l'accomplissement
d'une série de faits prévus, et l'homme, quand il croit
accomplir
un choix, ne fait qu'accomplir son destin.
Il est évident que cette thèse est pessimiste car elle
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